Après la capitulation japonaise, le général Leclerc, commandement supérieur des troupes en Extrême-Orient, s’attache à préparer la reconquête de l’Indochine du Sud en lançant des raids blindés en Cochinchine. L’objectif, à la fois militaire et politique est triple : bousculer les rebelles du viêt-minh, montrer la force du corps expéditionnaire aux Vietnamiens et restaurer la souveraineté française. Le premier objectif est Mytho, une petite ville située à environ 70 km au sud-ouest de Saigon. Cette opération (opération Moussac), visant à contrôler le delta intérieur du Mékong, conjugue l’action des blindés du GM/2e DB (groupement de marche de la 2e division blindée) [1], et de parachutistes de la marine (commando ponchardier).
Le groupement de marche de la 2e DB commandé par le lieutenant-colonel Massu se lance le 24 octobre sur la route de Mytho. Très vite ses chars sont arrêtés par les obstacles que le viêt-minh avait accumulés. Coupures de routes et ponts détruits jalonnent le parcours que des soldats du génie réparent, aidés notamment de prisonniers japonais. Il faudra trois jours à la colonne de blindés pour couvrir les soixante-dix kilomètres séparant Saigon de Mytho. Cette opération de pacification est accompagnée d'un détachement d'action psychologique qui distribue des affiches signées du général Leclerc à la population.

Descriptif détaillé des séquences :
Des soldats fouillent des civils indochinois se déplaçant à bicyclette. (TC IN 00:00:00)
Sous la protection de tireurs postés au bord d’un arroyo, des éléments du génie réparent ou construisent des ponts sommaires pour permettre la progression des éléments du GM/2e DB sur la route coloniale 16 reliant Saigon à Mytho. Passage de camions de transport (Dodge 6x6), d’une automitrailleuse (Ebstein), d’une jeep Willys de reconnaissance avec mitrailleuse de 12,7 mm. Passage d’un camion transportant des troupes, puis d’un militaire à pied. (00 :00 :05)
Cavaliers et fantassins sont stationnés près de la gare de Ben Luc et semblent attendre (00 :00 :43)
Passage de la colonne de blindés et d’ambulances franchissant un fleuve sur le pont métallique de Ben Luc. (00 :00 :57)
Le convoi est arrêté à cause d’une coupure de route que des soldats comblent à la pelle. En contrebas une coupure de route profonde a été camouflée par des branchages. (00 :01 :29)
Réparation d’un pont par des soldats et de prisonniers japonais, puis passage de plusieurs chars de reconnaissance (M3A3) et de Dodge. (00 :01 :40)
Passage de plusieurs jeep armées de mitrailleuses sur une voie ferrée. (00 :02 :24)
Des jeunes hommes vietnamiens, vraisemblablement suspectés, semblent être arrêtés par les soldats pour un contrôle. Gros plans des jeunes hommes et passage devant des blindés (half-track) stationnés en bordure de route (00 :02 :32)
Un bulldozer est employé pour la réparation d’un pont. Les prisonniers japonais creusent à la pioche. (00 :02 :43)
Le long du chemin de fer, le convoi de blindés du 501e RCC est stationné. Plan rapproché sur un obusier M8 (El Giof) sur lequel un militaire est posté en tourelle avec la mitrailleuse de 12,7 mm en batterie. (00 :03 :08)
Importante destruction d’un pont, et reconstruction d’un pont d’un pont de fortune avec le concours du génie. Passage de l’obusier M8 et d’un half-track. (00 :03 :16)
Briefing du général Leclerc et du lieutenant-colonel Massu devant une carte posée sur le capot d’une jeep stationnée sur la route en bordure de rizière. (00 :03 :42)
D’importantes coupures de routes et des tas de gravats jonchent la route vers Mytho, sur laquelle circule la colonne. De blindés (prise de vue réalisée à bord d’un véhicule armé). (00 :03 :50)
Arrivés dans un village de militaires circulant dans une jeep. Afin de confirmer le réel contrôle de la région, les soldats français distribuent un texte de la proclamation du général Leclerc faite aux Annamites, exhortant la population à reprendre le travail et à ne pas écouter les terroristes et les pillards.(00 :04 :59)

[1] La création du GM/2e DB fut officialisée le 1er septembre 1945. Il se composait du 4e bataillon du RMT(régiment de marche du Tchad), de la CM/501e RCC (régiment de chars de combat), du 7e escadron du 1er RMSM (régiment de marche de spahis marocains), d’une compagnie du génie issue du 13e génie, d’une compagnie médicale et de l’atelier de réparation no 4. Embarqué sur le Suffren, le Gloire, le Ville de Strasbourg et sur le Béarn, il arriva en Indochine entre le 15 octobre et le 21 octobre, et constitue ainsi la première formation de cavalerie du CEFEO avec le commando blindé du Cambodge. (Michel Bodin, La cavalerie en Indochine, 1945-1954, PUF, 2007).

Note : Images partiellement utilisées dans la magazine MAG 221. Reportages photographiques correspondants : TERRE 10938; TERRE 10949; TERRE 10950.