[Contexte : Dans le cadre de la réoccupation de la Cochinchine et de l'Annam, les opérations de "nettoyage" et de pacification se poursuivent. Le 25 novembre 1945, la compagnie A (appartenant au 5e RIC- régiment d'infanterie coloniale) exécute un raid de trois-cent-cinquante kilomètres sur les Hauts-plateaux de l'Annam et enlève Ban Me Thuot par surprise le 1er décembre. Rappelée à Bu Dop, distant de deux-cent-cinquante kilomètres le 2 décembre, où elle dépose ses morts et ses blessés, elle retourne à Ban Me Thuot le 5 décembre, qu'elle conquiert une seconde fois au prix d'un sanglant combat. L'opération est commandée par le colonel Rivier et comprend la compagnie A, et un élément du 501e RCC (régiment de chars de combat)].

Descriptif détaillé des séquences :
Une colonne de véhicules (GMC, Dodge 6x6, camions britanniques Quad Gun) s’avance au-delà de Budap à travers la brousse. Les premières automitrailleuses ayant passé un pont ont abîmé les planches déjà pourries par les eaux. Le génie fait une réparation de fortune pour que le convoi puisse suivre.
Arrivée du convoi et halte au camp Rolland au petit jour. Le camp a été récemment incendié, des plaques de tôle jonchent le sol. Des Montagnards prêtent main forte pour aider au déblaiement. Départ du camp et passage du convoi aux Trois frontières où, quelques heures auparavant, se produisirent de sanglants combats. Un monument en forme de totem est érigé à la jonction des trois frontières de la Cochinchine, de l’Annam et du Cambodge. Depuis une caméra embarquée dans un camion, défilent les images du bord de la route, et des autochtones que croise le convoi (parmi lesquels des Rhadé).
Arrivée à Ban Me Thuot. Obsèques de huit militaires (dont un commandant), tués pendant la prise de la ville. Le porte-fanion du 5e RIC (régiment d’infanterie coloniale) et sa garde sont au présentez-armes. Quelques vue du PC du colonel Rivier, de la ville avec les rues désertes, des véhicules et du matériel laissé à l’abandon, attestant des récents combats. Des tirailleurs Rhadé viennent proposer leurs services aux Français. Le colonel Rivier, dont on voit sur l’épaulette l’insigne du sigle CLI (Corps léger d’intervention, devenu 5e RIC), leur parle et les félicite d’avoir gardé leurs armes et refusé de servir pour le Viêt-minh. Les tirailleurs Rhadé font connaissance avec une automitrailleuse que leur présente un militaire. Plusieurs tirailleurs montent sur l’automitrailleuse Ma Congaïe, qui porte l’emblème de la France libre (matériel de la GM/2DB). Circulation de civils et patrouille de militaires dans la ville, et devant une borne qui indique la direction de Pleiku puis une autre indiquant Ban Me Thuot et Saigon. Parachutage depuis un avion Catalina de caisses de pénicilline demandée en urgence pour les blessés graves. Des soldats repartent avec les caisses de médicaments qui sont ensuite acheminés par voiture jusqu’à l’hôpital. La pénicilline, expédiée dans des boites contenant de la glace, immédiatement utilisée à l’hôpital.
Un important dépôt de munitions qui ravitaillait Nha Trang et Dalat a été découvert. A Ban Me Thuot, des Rhadés (qui avaient informé les troupes françaises) aident à décharger les caisses de munitions des GMC.
Sur une route, le convoi blindé qui se dirige vers Saigon rencontre de nombreux obstacles et coupures de routes. Une équipe du Génie fait une réparation de fortune avec des pelles et des pioches pour combler les trous avec de la terre et des cailloux. Les véhicules s’enfoncent dans la forêt vierge où des abattis d’arbres encombrent la route sur plusieurs kilomètres. Un Dodge 4x4 est employé pour dégager la route.
A l’arrière d’un camion, des militaires jouent des oiseaux (merle, perruche) et un singe, attaché à une corde. Le camion repart. Vue d’un paysage des Hauts-plateaux. Le convoi continue sa progression dans la forêt vierge ; passage d’un Dodge 6x6 sur une passerelle en bois.
Retour à Saigon où des militaires sortent d’une caserne. Dans les rues, circulation de cyclo-pousses, transport de marchandises, sur la tête pour une femme, ou sur des charrettes tractées par des chevaux. Plusieurs moines bouddhistes marchent dans la rue. La façade de la gare ferroviaire et sur les quais, les trains à vapeur à quai. Scènes de rue, des femmes déjeunent en terrasse avec de jeunes enfants.

Note : les plans ne sont pas toujours chronologiques.
L'opérateur de prises de vues Albert Weill déclare pour ce reportage : "embuscade au retour et une balle dans la jambe . Mauvais reportage par manque d'autonomie de transport et de temps...".
Voir aussi le reportage photographique TERRE 11024 correspondant à la même opération.
Version non complète du film, dont il manque les 56 premières secondes. Une autre version complète, a réintégrer existe.