Ultime libération française".
A Sasbach (Bade-Würtemberg), des soldats français retrouvent une pierre commémorative élevée à la mémoire du maréchal Turenne. Enterrée et gardée par un vieil Alsacien depuis 1940, elle est remise à jour alors qu'à proximité, les morceaux de la statue de Turenne, victime de la "haine des fritz", jonchent le sol.

"Le Maroc honore nos généraux".
A Karlsruhe, Gabriel Puaux, résident général du Maroc, remet les insignes de l'ordre du Ouissam-Alaouite aux généraux de Lattre, de Monsabert, Béthouart et Guillaume (1). Un défilé des troupes, nouba en tête, clôture la cérémonie tandis que le commentaire exalte les liens unissant la France et le Maroc.

"Témoignages accablants".
Près de Stuttgart, au château de Vaihingen qualifié de "château de la mort lente", les troupes françaises découvrent les survivants d'un bagne hitlérien, "condamnés politiques, victimes de préjugé racial, intellectuels et même vagabonds". Non loin de là, un charnier de 1 200 cadavres environ est mis à jour. En présence de 4 notables allemands, un détachement de soldats rend les honneurs à ces disparus. Les survivants sont désinfectés, habillés avec des vêtements neufs, puis rapatriés vers la France.

"A travers la Forêt Noire".
Poursuivant sa progression en Allemagne, l'infanterie et les blindés (chars Sherman, half-tracks) de la 1re armée française s'infiltrent dans la Forêt-Noire avant de traverser des villages, en proie aux flammes, dont la population fuit devant la dureté des combats. Le commentaire insiste sur le fait que la population allemande a mérité ce châtiment pour avoir "applaudi à l'incendie de l'Europe". Après le passage à gué d'une rivière, la 1re armée entre dans Fribourg, où des prisonniers de guerre français accueillent leurs libérateurs.
La photographe du service cinématographique de l'armée (SCA) Germaine Kanova apparaît au TC 00:09:30 à 00:09:33.

"La prise de Stuttgart".
Dans sa progression vers Stuttgart, ville "symbole de tous les mensonges, de tous les bobards, de toutes les astuces" d'après un commentaire particulièrement virulent (2), la 1re armée se heurte à la vaine résistance d'un village fortifié. De nombreux prisonniers allemands sont alors rassemblés dans un champ. Les blindés, chars Sherman et TD M10, entrent ensuite dans Stuttgart désertée, malgré quelques tireurs isolés vite maîtrisés. Dès la prise de la ville, le général de Monsabert vient en personne féliciter le commandant Boulanger, vainqueur de Stuttgart. Tandis qu'un vendeur à la criée distribue des journaux aux soldats français, une colonne de prisonniers de guerre allemands quitte la ville ; le montage du reportage la fait alors passer devant la statue de Bismarck à cheval, dont "toute l'œuvre sombre aujourd'hui dans le néant, 75 ans après son triomphe de 1870".

Note :
(1) Seule la remise de décoration au général de Lattre de Tassigny est visible à l'image.
(2) Le commentaire fait ici allusion à Radio Stuttgart qui diffusait une hypothétique propagande défaitiste à destination des soldats français mobilisés lors de la "drôle de guerre" (1939-40).

Rushes correspondants :
"Témoignages accablants" : ACT 531 (images tournées le 10 avril 1945) et ACT 543 (images tournées le 13 avril 1945).
Voir aussi sur le sujet les reportages photographiques référencés TERRE 10288, TERRE 10297 et TERRE 10300.