Bûcherons improvisés, les soldats préparent leurs cantonnements ". Contrairement à ce qu'annonce ce premier intertitre, les soldats font preuve d'une grande technicité pour exploiter au mieux la forêt alsacienne : ils abattent les arbres, les élaguent, les transportent sur l'épaule ou avec l'aide de chevaux, pour les plus gros, jusqu'au toboggan qui les fait glisser dans la vallée. Les abris, creusés profonds, sont soigneusement clayonnés et couverts d'une solide charpente de rondins, recouverte de terre contre les éclats d'obus. Les artilleurs s'abritent, ainsi que leurs pièces, sous des auvents de gros rondins.
Un long travelling avant, probablement pris d'un decauville, fait découvrir l'ensemble du cantonnement, installé sur une pente boisée : casemates, terrasses, ponceaux et balconnets, tout est en bois. Les soldats flânent dans ce pittoresque décor, fument, discutent, postent leur courrier... L'un se balance dans " un ingénieux rocking-chair " en bois brut. Plus loin, remarquablement aménagés, apparaissent le central téléphonique, le quartier général (?), un pavillon, une étonnante cage circulaire, fixée autour d'un arbre, devant laquelle les amis des oiseaux peuvent venir passer un moment, et l'élégant cercle des officiers avec sa balustrade ornée.
Film issu de la collection du Musée forain donné par René Charles. Il existe une version teintée incomplète restaurée sur polyester.
Date : entre juillet et septembre 1915.

Note:
Métrage d'origine 230 m ; métrage conservé 210 m.
1+6 cartons en français.
7e armée.
Dist Pathé.
Sortie : Omnia Pathé, Paris, semaine du 12 au 18/11/1915 ; d'après le catalogue "De Pathé Frères à Pathé Cinéma, 1915, 1916, 1917, 1918" d'Henri Bousquet.
Film n° 105.
Cité dans la filmographie de l'ouvrage "Alfred Machin, de la jungle à l'écran", de Francis Lacassin, Dreamland Paris, 2001. Date mentionnée : novembre 1915.