Ce film mêle des rushes tournés en 1917 après le retrait allemand en Picardie et des images de la ville de Tourcoing après sa libération fin octobre 1918. Description des séquences :

En Picardie, après le retrait allemand sur la ligne Hindenbourg, les habitants tentent de reprendre le cours de leur vie. Un soldat français vient serrer la main d'une femme âgée et bavarder à la clôture d'une maison en ruines. A Passel trois hommes, dont un chasseur à pied, s’approchent d’une maison à ciel ouvert où une femme prépare du feu dans sa cheminée. L’agriculture et l'élevage redémarrent : à Roye, dans la Somme, des soldats labourent un champ à l’aide de tracteurs américains tirant des charrues à trois socs, au milieu de restes d’un réseau de barbelés ; un troupeau est à la pâture derrière le réseau des barbelés faisant office de clôture. A Lassigny, dans l'Oise, des cabanes préfabriquées en bois sont en construction pour loger la population ; dans une ferme en briques endommagée, des menuisiers et des couvreurs s’affairent aux réparations. (1)

A Tourcoing, le 1er novembre 1918 (TC 00:04:56), peu avant l'armistice, des habitants circulent au milieu des ruines du pont national écroulé dans le canal de Roubaix à Tourcoing ; les débris du tablier obstruent totalement la voie d’eau. Le pont hydraulique au-dessus du canal est également endommagé (TC 00:05:42). Portrait de monseigneur Charost, évêque de Lille, et de son vicaire général dans le jardin d’une maison. Sur la grande place, une foule d’enfants et de badauds se tient près de camions britanniques en stationnement. Pendant l’occupation, les piliers du portail de l’église Saint-Christophe ont servi de panneaux indicateurs et sont couverts d’inscriptions en allemand ; panorama de la place où se tient une marchande de fleurs ; au fond, l’hôtel de ville. Sur la place Victor Hassebroucq a lieu une cérémonie en l’honneur des morts pour la patrie : devant un cordon de troupes australiennes alignées en face du café de l’hôtel de ville,, la fanfare municipale s’avance, suivie de civils portant des gerbes de fleurs et d’un officier supérieur anglais ; les Australiens défilent le long de l’hôtel de ville, puis des vétérans de 1870 et des hommes des sociétés de la ville ; une jeune fille accroche un ruban à un drapeau (TC 00:08:40) ; le défilé se poursuit en ville. A l’entrée de Tourcoing, le pont Marcel est détruit (TC 00:09:01), écroulé dans le canal ; une passerelle provisoire permet le passage de camions. A l’extérieur, des civils visitent les décombres d’une usine totalement rasée. (2)

Notes :
(1) Compte rendu de tournage n° 338 d’Alfred Machin les 03-06/06/1917(personnes âgées dans les ruines, reconstruction, bœufs aux champs, village en bois pour réfugiés) et n° 476 de Marcel Martel le 05/07/1917 (tracteurs et charrues à trois socs). Toutes ces scènes se retrouvent dans le film 14.18 B 301 intitulé "La vie reprend dans les régions libérées".
(2) Voir compte rendu de tournage de Charles Blanc n° 1857, du 01/11/1918. Reportage photographique SPA 7 PO (plaques de verre manquantes).
La séquence filmée à Tourcoing et comportant des soldats australiens existe aussi dans le film 14.18 B 733.