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"Depuis plusieurs semaines Massaouh est en fête. Sa majesté Hailé Selassié réside en effet dans le port erythréen de la Mer Rouge. Aussi la venue de l'Empereur a fait jaillir aux fenêtres de tous les immeubles de la ville, aux pavois des navires, de drapeaux aux couleurs de l'Empire et à plusieurs endroits d'immenses arcs de triomphe faisant de la ville une symphonie en vert, jaune, rouge.
La nuit la ville est illuminée aux couleurs impériales et la mer réfléchit encore les trois couleurs éthiopiennes.
Venu de Djibouti à bord d'un "Nord atlas" de l'armée de l'air, l'amiral Barjot, adjoint naval au commandement surprême des forces alliées en Europe, ancien commandant en chef désigné de la zone stratégique de l'Océan indien, accompagné de son aide de camp, la capitaine de corvette d'Hulières et du commandant de la Marine en côte françaises de Somalie, le capitaine de corvette Hinden, apportait à sa Majesté l'Empereur d'Ethiopie, un message du Président Charles de Gaulle.
A sa descente d'avion l'amiral Barjot a été salué par notre ambassadeur en Ethiopie, M. Jean Sauvagnargues, par le leiutenant-colonel Hugo, chef d'état major du colonel commandant supérieur des Forces armées en Côte française de Somalie et président de l'association des français libres de Djibouti, par le capitaine de corbette Balensi, commandant en second du La Pérouse et de nombreux officiers étrangers. Un détachement des cadets de l'école navale ethiopienne rendaient les honneurs à l'amiral français, chargé de très hautes responsabilités militaires interalliées.
C'est en présence des représentants des armées alliées avec des détachements des marines française, anglaise, américaine et des cadets de la marine Ethiopienne que S.M Hailé Selassié accompagné du prince héritier et de son petit-fils, le prince Desta, commanant de la Marine d'Ethiopie, a inauguré le mémorial de la Libération de l'Erythrée par les FFL.
L'amiral Barjot représentait le président de la République et le gouvernement français aux côtés de Sauvagnargues, ambassadeur de France à Addis-Abéba et Tronc, consul de France à Asmara.
Prenant la parole face à l'Empereur, l'amiral Barjot a prononcé un discours.
Cette allocution avait été précédée d'un émouvant appel aux morts sonné par la fanfare de la Côte française des Somalis et des salves tirées par les marines alliées en hommage à la contribution décisive des FFL à la libération de l'Erythrée qui permit la libération de l'Ethiopie.