Le film constitue la 1re partie de la 1re série du film « Des canons ! Des munitions ! », qui, dans la grande famille des pièces d’artillerie, est consacrée à l’artillerie lourde (1).

La fabrication des pièces d’artillerie lourde s’opère dans les usines de sidérurgie qui contribuent ainsi à l’industrie d’armement et travaillent à la production de matériels et de munitions.
Dans une usine (vue panoramique des usines Schneider du Creusot, côté est), des blocs d’acier sortant du four sont dégrossis à l’aide de marteaux-pilons. Puis le lingot de métal est usiné au tour et suit différentes opérations pour devenir un canon : calibrage, rayage, tournage, trempe, ajustage et montage. La trempe, effectuée dans un bassin extérieur, provoque un important dégagement de vapeur. Le canon (155 C Schneider) est ensuite monté sur son affût et muni d'un bouclier. Un ouvrier ajuste la culasse puis le frein est testé. L’atelier des canons de gros calibre est équipé de puissants ponts roulants pour déplacer les tubes ainsi que de grosses machines-outils. L'enfilade des canons est filmée en plongée depuis un pont roulant, dégageant une impression de puissance et soulignant l'importance de la production. L'alésage d"un tube de très gros calibre est filmé en plan rapproché (2). Un convoi de camions Renault (modèle DV) tractant des pièces d’artillerie se dirige vers un terrain de manœuvre, s’étalant sur plusieurs kilomètres et traversant un village (3).
Médaillon de la section cinématographique de l'armée française.

Texte des cartons :
["L'artillerie lourde"]
"Une de nos nombreuses usines"
"A l'usine d'artillerie lourde"
"Les blocs d'acier sortant du four sont dégrossis à l'aide de marteaux-pilons pesant jusqu'à 1000 tonnes"
"Calibrage, raboteuse et limeuse"
"Rayage de canon"
"Tournage des tubes et frettes"
"La trempe"
"Ajustage et montage"
"Essai du frein"
"Atelier des canons de gros calibres"
"Pour forer, aléser et rayer ces grosses pièces, il faut de gigantesques machines-outils dont certaines atteignent 52 mètres de long"
"En ordre de marche. Un groupe avec ses pièces et ses camions tient la route sur près de 3 kilom. de longueur".

Notes :
Date supposée : 1916-1917.
Métrage d'origine inconnue ; métrage conservé 240 m.
1+12 cartons en français. Film et cartons teintés.
Cité dans la liste "Archives photographiques d'art et d'histoire".
Film cité dans la "Liste complémentaire : sujets généraux" dans le catalogue " Les films militaires français de la première guerre mondiale ", Françoise Lemaire, 1997.

(1) Le film « Des canons ! Des munitions ! » est constitué de deux séries, comprenant chacune respectivement trois et deux parties ou chapitres : 1re série : 1-L’artillerie lourde (14.18 A 460 et A 461), 2-L’artillerie à grande puissance (14.18 A 462), 3-L’artillerie lourde sur voie ferrée (14.18 A 471 ou A 455) et 2e série : 1-L’artillerie de tranchée (ou 1-Les engins de tranchées) (14.18 A 1038), 2-L’artillerie de campagne (14.18 A 1040).

Le film pourrait être une partie du film "Des canons ! Des munitions !" réalisé par Dominique Bernard-Deschamps, daté de 1916 et répertorié dans plusieurs bases de données sur le cinéma. Dans le domaine public à partir du 01/01/2037 (auteur décédé en 1966). Cependant des images semblent correspondre aux comptes rendus de Georges Daret n° 322 à 325 datés de juin 1917.

L’hypothèse est pourtant confortée par les sources écrites conservées à la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (MAP) au fort de Saint-Cyr. Elles mentionnent précisément ce titre et montrent le découpage du film monté, constitué de deux séries, comprenant chacune respectivement trois et deux parties ou chapitres comme dit ci-dessus.

La suite du film se trouve sous la référence 14.18 A 461. Le film se trouve sous deux références : le début sous 14.18 A 460 ou 14.18 B 581 et la suite et la fin sous 14.18 A 461.

Les autres chapitres de la série se trouvent sous les références 14.18 A 462 (2. L’artillerie à grande puissance) et 14.18 A 471 (3. L’artillerie sur voie ferrée).

Voir le film presque identique référence 14.18 A 460, non teinté et qui ne comporte pas la séquence finale du convoi d'artillerie ni le médaillon de la section cinématographique des armées.

Voir aussi le film « Fabrication de la grosse artillerie, usines de Saint-Chamond et du Creusot. », référence 14.18 A 1080, qui comprend quelques images semblables.

Voir sur le sujet le reportage photographique SPA 186 Z.

(2) Vue intérieure d'un tube montrant le rayage du canon au TC 00:09 :24.

(3) Les images sont identiques à celles du film 14.18 A 461.