Le film constitue la 1re partie de la 2e série du film « Des canons ! Des munitions ! », qui, dans la grande famille des pièces d’artillerie, est consacrée à l’artillerie de tranchée (1).

Les différents types d’engins de tranchée sont présentés, ainsi que leur mode de fonctionnement puis leur mise en situation.

Un écran de fumigène est formé sur un talus. Les modèles primitifs d’engins de tranchée étaient le mortier de tranchée, l’arbalète, le canon annonce l’intertitre et tour à tour, des servants utilisent un lance bombes type Cellerier et Chaumont, une arbalète lance grenade et un lance-grenades Mathiot. Ils sont remplacés par de nouveaux modèles, le petit canon pneumatique (présentation du mortier Brandt de 60 mm fonctionnant avec de l'air comprimé), le canon Aazen (une torpille est introduite dans le canon, puis il est actionné à distance à l'aide d'une ficelle) et le canon revolver (sur le front de l'Yser, des servants utilisent un canon revolver de 37 mm équipé de 5 tubes). (2)

Le petit canon de 37 mm, facile à transporter (quatre hommes suffisent pour le tirer) et à dissimuler derrière un petit talus ou dans les hautes herbes, est mis en batterie et ouvre le feu depuis une position aménagée dans un champ. Malgré son petit calibre, il a de bonnes performances (une plaque blindée de 15 mm a été transpercée à plus de 1000 mètres par l’obus de 37 mm). Des chasseurs alpins arrivant en colonne, avec leurs mulets portant des canons de 65 mm de montagne, les déchargent puis les mettent rapidement en batterie à la lisière d’une forêt. Plusieurs canons de 65 mm tirent depuis des positions aménagées.

La « grosse artillerie de tranchée » compte « des pièces de 105 mm et de 240 mm » et plusieurs types de mortiers lourds de tranchée sont présentés : un mortier de 150 T modèle 1916 Batignolles, un mortier de 75 T modèle 1915 type A Schneider, un mortier de 58 T N° 2, un mortier de 240 LT modèle 1916 et sa bombe à ailettes posée au sol. Les différentes torpilles utilisées dans ces mortiers sont présentées alignées au sol. Des servants font une démonstration de tir de deux engins. (3). Les tirs détruisent les « retranchements ennemis » comme en témoignent les explosions et le terrain dévasté.
Un équipage de canon de 75 mm de campagne roule vers sa position d'artillerie. Cavaliers et soldats à pieds suivent la progression du caisson sur le terrain cahoteux, suivi du canon sur son affût.

Texte des cartons :

Carton : "Barrage avec bombes fumigènes". Un écran de fumigène est formé sur un talus.
Carton : "Les matériels primitifs de tranchée, le mortier, l'arbalète, le canon de tranchée."
Carton : "Le nouveau matériel."
Carton : "Le canon pneumatique."
Carton : "Le canon Aazen envoie une petite torpille aérienne."
Carton : "Le canon révolver."
Carton : "Le canon de 37 mm, facile à transporter et à dérober à la vue de l'ennemi."
Carton : "Malgré son petit calibre, l'obus du canon de 37 mm traverse une plaque blindée de 15 mm à plus de 1000 mètres."
Carton : "Le 65 de montagne. Mise en batterie."
Carton : "En action."
Carton : "La grosse artillerie de tranchée."
Carton : "Le 75. Sa mise en batterie et le tir."

Notes :
Date supposée : 1916-1917.
Métrage d'origine inconnu ; métrage conservé 450 m.
12 cartons en français, le carton titre manque.
Film classé dans la "Liste complémentaire : sujets généraux" dans le catalogue " Les films militaires français de la première guerre mondiale ", Françoise Lemaire, 1997.

(1) Le film « Des canons ! Des munitions ! » est constitué de deux séries, comprenant chacune respectivement trois et deux parties ou chapitres : 1re série : 1-L’artillerie lourde (14.18 A 460 et A 461), 2-L’artillerie à grande puissance (14.18 A 462), 3-L’artillerie lourde sur voie ferrée (14.18 A 471 ou A 455) et 2e série : 1-L’artillerie de tranchée (ou 1-Les engins de tranchées) (14.18 A 1038), 2-L’artillerie de campagne (14.18 A 1040).

Le film pourrait être une partie du film "Des canons ! Des munitions !" réalisé par Dominique Bernard-Deschamps, daté de 1916 et répertorié dans plusieurs bases de données sur le cinéma. Dans le domaine public à partir du 01/01/2037 (auteur décédé en 1966).

L’hypothèse est confortée par les sources écrites conservées à la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (MAP) au fort de Saint-Cyr. Elles mentionnent précisément ce titre et montrent à partir de photogrammes le découpage du film monté, constitué de deux séries, comprenant chacune respectivement trois et deux parties ou chapitres comme dit ci-dessus.

Le titre provient de la campagne de presse développée depuis 1907 par Charles Humbert, journaliste et sénateur de la Meuse, pour l'accroissement des moyens matériels de l'Armée. Le slogan "Des canons ! Des munitions !" revenait inlassablement dans ses divers articles et pamphlets, notamment dans le quotidien "Le Journal" dont il était propriétaire.

Le deuxième chapitre du film, consacré à l’artillerie de campagne, est visible sous la référence 14.18 A 1040.

Voir aussi le film "Engins de tranchée" (1/2 sous la réf. 14.18 A 1023 et 2/2 sous la réf. 14.18 A 1024) qui est presque identique. Des différences néanmoins : le 14.18 A 1023 comprend une séquence en plus avant celle consacrée aux matériels primitifs ; le 14.18 A 1038 comprend une séquence en plus (Le 75. Sa mise en batterie et le tir.) et une en moins (la séquence finale sur les destructions) visible uniquement dans le 14.18 A 1024.

(2) Des engins primitifs au canon révolver : images identiques à celles du film 14.18 A 1023.

(3) Du canon de 37 mm aux tirs : images identiques à celles du film 14.18 A 1024. Les plans montrant les mortiers de 75 T et de 58 T se voient aussi dans le film 14.18 A 1004.

Encodage effectué en interne le 21/03/2016.