Description détaillée des rushes :

Peut-être dans la Meuse, un régiment d'infanterie arrive vers le point de rassemblement pour être évacué en camion. Les hommes arrivent peu à peu sur une plaine, posent leur équipement et sont couchés autour de leur armes. Les voiturettes de mitrailleuse arrivent à leur tour au point de rassemblement. Des soldats traversent en colonne un petit chemin qui coupe une haie. Les hommes reviennent du front et semblent harassés par le poids de leur équipement. Les chariots transportant les mitrailleuses passent devant la caméra. Au point de rassemblement, un soldat nourrit deux chevaux blancs.

Des soldats marchent sur un terrain dévasté et désert. Le sol crayeux est parsemé de trous d'obus.

Au bois de Mauloy (Aisne, Saint-Rémy-Blanzy, près de Villers-Hélon) (TC 00:01:53), le 3 septembre 1917, a lieu une revue de la 43e division d'infanterie. Une charge de cavalerie ouvre le défilé des troupes à pieds, qui avancent dans une nappe de brume. Le drapeau lacéré des chasseurs à pied est présenté. Il passe des mains du 24e bataillon (24e BCP) à celles du 1er bataillon (1er BCP). Le général Michel remet ensuite des décorations, notamment au 158e régiment d'infanterie (158e RI) dont le fanion est visible. La musique joue puis les régiments défilent, notamment les bataillons de chasseurs suivis par les autres régiments, salués par le général à cheval, à côté duquel se tiennent des officiers supérieurs britanniques (1).

A Coucy-le-Château, le 15/08/1917, une charrette de ravitaillement (soupe et gourdes) tractée par des petits ânes sort par une petite porte fortifiée. Des chasseurs, filmés dans l'encadrement d'une porte (peut-être celle du château), font la soupe. A Villers-la-Fosse, un chasseur pile du café avec la crosse de son Lebel devant l'entrée d'une maison. A Crépy-en-Valois, un officier se lave les mains au robinet du réservoir d'eau d'une locomotive stationnée en gare ; un soldat monte à bord d'une voiture de ravitaillement transformée en chambre à coucher et referme la porte. A Crouy, un véhicule hippomobile (peut-être un caisson d'artillerie) utilisé comme tilbury et baptisé "Le siège de Trois", transporte trois soldats ; le véhicule roule dans les ruines et croise une charrette (2).

En Belgique (TC 00:05:57), des troupes françaises et britanniques se croisent sur la route. Un convoi de camion anglais, dont plusieurs autobus à impériale de la London General Omnibus Company (un LGOC type B) modifiés pour usage militaire, passe devant une maison en briques (3). Sur une place, la musique d'un régiment français arrive et se range devant les maisons. Le régiment défile devant l'orchestre, chaque compagnie devant son fanion. Après les officiers à cheval, la musique repart et ferme la marche. Des soldats anglais sont présents et saluent la caméra.

Dans le secteur de la tranchée de Calonne (TC 00:09:20), un train de combat a installé son campement. Un camion stationne le long d'une route forestière et des voitures hippomobiles régimentaires circulent en sous-bois. Des soldats franchissent un petit pont doté d'un portique ouvragé fait de branchages et de tuiles. Au cantonnement, les soldats vaquent à leurs occupations. Sur les hauteurs d'une colline boisée, deux soldats contemplent le village des Eparges en ruines. Fumant la pipe, un soldat pointe des positions avec sa canne pendant que la caméra effectue un panorama du village. Des soldats parcourent les ruines de l'église des Eparges, dont seule la façade demeure. Le reste de l'édifice est entièrement détruit (plan rapproché sur les décombres). Dans la tranchée de Calonne, un cantonnement d'infanterie est installé dans un sous-bois ; les hommes se ravitaillent aux cuisines roulantes avec leurs bouthéons. On plaisante autour des popotes pendant la distribution de soupe. Un convoi hippomobile français roule sur une route, filmé à contre-jour. Une automobile Renault et un camion sanitaire Fiat passent (4).

Notes :
(1) Compte rendu n° 725 de l'opérateur Marcel Martel.
(2) Compte rendu n° 743 de l'opérateur Marcel Martel, du 15/08/1917 au 15/01/1917.
(3) A partir du TC 00:09:20, le film correspond au compte-rendu n° 834 de l'opérateur Albert Samama-Chikli, le 25/09/1917 (Calonne, les Eparges).
La cérémonie à Villers-Hélon est partiellement reprise dans les Annales de la Guerre n°27 (14.18 B 27).
Les bus de la LOGC étaient construits par AEC et Daimler.