Reims (Marne) est en ruine suite aux obus qui tombent régulièrement sur la ville. Le courage des civils (1) confrontés à la guerre reste inébranlable : après une vue de l’Hôtel de ville avant sa destruction, on découvre les dégâts causés par les bombardements sur ce monument et sur les rues avoisinantes. Les laitières volontaires continuent leur travail d’approvisionnement : avec leurs charrettes, elles parcourent les rues. A l’école, lors d’une alerte, les enfants interrompent leur récréation pour revêtir leur masque à gaz (1). Les soldats eux concourent au déblaiement des ruines autour de la cathédrale, tandis que des délégations viennent constater les dommages subis par l’édifice.

Description détaillée des images :

Carton : "Dans les ruines de Reims".
L'Hôtel de ville, la façade et le clocheton avant sa destruction. Incendie de l'hôtel de ville. La gare et des barbelés sur la place devant la gare. Un carrefour avec un fortin devant une boulangerie et un réseau de barbelés barrant les rues. Rues bordées de maisons en ruine. Un soldat franchit une chicane de barbelés. Des soldats déblaient les ruines d'une maison qui encombrent une rue. Un civil verse à boire aux soldats. Ouvriers civils dans une rue. Le haut d'une maison en ruine. Plan sur un quartier en ruine. Un motocycliste et deux cyclistes militaires passent dans une rue vide aux boutiques fermées. Soldats sans arme avec une voiture à bras dans une rue vide, maisons fermées, rails de tramway. Une maison effondrée. Mur d'une maison en ruine. Marchande de journaux passant dans une rue bordée de maisons en ruine. Soldats de dos déambulant dans une rue. Un pilier portant des traces de projectiles. Ruines d'un hangar, peut-être les usines Saint-Frères. Ruines du cloître des Cordeliers ; traces de projectiles sur les piliers qu'un soldat regarde puis s'éloigne. Atelier de récupération de ferraille où des ouvriers s’activent avec un palan (3). La place devant la cathédrale, la statue de Jeanne d'Arc, l’annexe du Palais de Justice (ancien hôtel-dieu), les porches de la cathédrale protégés par des sacs à terre. Une femme âgée, laitière avec sa voiture à bras agite une clochette au milieu de la rue Libergier (4). Les clientes arrivent. La laitière sert une cliente âgée. Passage de civils et de militaires. Quatre fiacres passent devant la fontaine Subé sur la place Drouet-d’Erlon, les cochers saluent. Partie intacte de la ville. La colonne surmontée d'une victoire au milieu de la place Drouet-d’Erlon bordée d'arbres et de maisons en ruine. Maison ancienne détruite. Corvée de déblaiement dans les ruines d'une maison. Murs émergeant des tas de décombres. Ruines d'un grand bâtiment. Le photographe et autochromiste de la SPCA Paul Castelnau émerge d'une cave voutée au milieu des ruines et enjambe les décombres (TC 00 :09 :10). Deux soldats discutent dans les ruines, l'un d'eux sort sa pipe. Paul Castelnau photographie des ruines avec une chambre sur un trépied (TC 00:09:57 à 00:10:01) (il a réalisé avec Fernand Cuville plusieurs centaines d'autochromes dans la ville de février à avril 1917). Le transept de la cathédrale en ruine. Une poutre métallique entre deux murs. Immeuble d’angle en ruine.
La place Royale, les ruines du théâtre, deux cyclistes passent devant la statue de Louis XV en empereur romain. Vues panoramiques de la place. Enfants courant dans la rue Libergier vers la cathédrale. Le chevet en ruine de la cathédrale vu à travers une brèche dans un mur. La façade de l'église Saint-André bombardée, le clocher, un côté du transept. Les ruines de l'archevêché. Maisons bombardées soutenues par des étais en bois. Ouvrier dans une maison en ruine portant un réverbère tordu.
Les ruines de la cathédrale au-dessus des maisons détruites. Façade de la cathédrale protégée par des sacs à terre, les tours très abimées, l'intérieur avec le maitre autel en ruine ; plans panoramique verticaux montrant les trous dans la voûte. La nef encombrée de pierres. Effets de lumière. La voûte effondrée, la nef, brèche dans les murs. Rosace du transept intacte mais sans vitraux vue de l'intérieur. Officiers français et anglais, civils discutant sur le parvis de la cathédrale, puis ils la traversent en trébuchant dans les décombres.
Un officier anglais examine un trou dans les pavés (5). Soldats russes se faisant photographier devant la statue de Jeanne d'Arc. Un soldat français s'appuie sur le socle. Panoramique sur la ville de Reims et les entrepôts d'une maison de champagne depuis une hauteur.

Notes :
Métrage d'origine inconnu ; métrage conservé 610 m. Durée 00 :20 :01.
1 carton titre (sans carton intertitre).
Il existe une version bis référence 14.18 A 187 BIS qui contient deux films intitulés pareillement « Dans les ruines de Reims » : le premier sur Reims en ruine, 1+6 cartons en français, durée 00 :11 :21, avec des images semblables et supplémentaires à celles du film réf. 14.18 A 187 non bis, puis un second film, toujours sur Reims en ruine, sans carton intertitre, durée 00 :18 :33, presque identique au film réf. 14.18 A 187 non bis.

(1) Dans le cadre de l’offensive Nivelle, au printemps 1917, le gouvernement demande l’évacuation de tous les habitants de Reims, notamment les femmes et les enfants, dont la présence n’est pas nécessaire. 12 000 des 17 000 Rémois encore dans la ville la quittent alors.
(2) Voir aussi une séquence plus longue avec les enfants dans la cour de récréation mettant un masque à gaz dans la version bis (14.18 A 187 BIS) et dans le film "Les Annales de la guerre n°5." (14.18 B 339).
(3) Au TC 00:05:32, vue d'une façade d'usine éventrée et d'une cuve rectangulaire renversée en béton, identique à l'autochrome A 11582 de la collection Albert-Kahn. Au TC 00:05:44, vue d'ouvriers manipulant de la ferraille avec un palan sur trépied qui ressemble à l'autochrome A 11726 de la collection Albert-Kahn (les ouvriers ne sont toutefois pas les mêmes). Ces indices confirment que Paul Castelnau accompagnait le caméraman Joseph Faivre sur les lieux.
(4) Comptes rendus de tournage n° 46 et 79 de Joseph Faivre, du 25 au 31 mars 1917.
(5) Correspond peut-être au compte rendu de tournage n° 334 de l'opérateur Emile Pierre non précisément daté (juin 1917).