Cette photographie est reproduite avec un recadrage en dernière page de l'ouvrage "Images des grandes vacances" de Francis Ambrière (Les Oeuvres françaises, 1949). Francis Ambrière évoque les conditions dans lesquelles cette prise de vue a été prise dans son texte d'introduction intitulé "Le temps des barbelés" : "Petrisberg, après les premières semaines, était devenu le stalag XII D, mais ses bureaux d'administration continuèrent de fonctionner pour tout l'ensemble du Kreis XII. Entre autres, ils comprenaient un service chargé d'établir la photo d'identité de chaque prisonnier. ce sont ces photos, véritables chefs-d'oeuvre de l'horrible, que quelques-uns d'entre nous furent assez heureux pour récupérer dans les archives des stalags au lendemain de la Libération. La mienne sert de cul-de-lampe à la dernière page du livre que voici. Quand elle fut prise, je venais de marcher quinze jours durant sur les routes de l'exil, je ne me rasais plus faute d'instrument, et il paraît à mon regard que je n'étais pas enchanté du séjour de Trèves, non plus que de l'ardoise chiffrée qu'on m'obligeait à tenir. Pourtant, je me pique, sans nulle vanité, que ma photo ne compte pas parmi les plus affreuses, car j'eus la bonne fortune de poser devant l'objectif la veille du jour où j'allais affronter la "désinsectisation"". Plus loin dans ce même texte, Francis Ambrière révèle l'identité de l'auteur de cette photographie : "Pour en revenir à Petrisberg, l'unter-offizier Georg Röhm (bientôt populaire sous le nom de "Chorche") était à la fois le chef et l'unique employé de l'atelier photographique. Promptement débordé par l'importance de la besogne, car nous défilions dans le camp à la cadence moyenne de deux ou trois mille par jour, il réclama des aides pour développer ses clichés.