VIDÉO

[Archives cinématographiques du général Jean-Claude Hamel (1931 - ). Opération Tacaud au Tchad avec le 3e régiment d'infanterie de marine (3/4).]

Réalisateur(s) : Jean-Claude Hamel


Les archives cinématographiques du général Hamel retracent ses deux séjours effectués au Tchad, le premier entre 1970-1971 sous les ordres du général Cortadellas (FA 106-1) et le second, en 1978, lors de l'opération "Tacaud" (FA 106-3 et FA 106-4).

Après une formation au Prytanée militaire de la Flèche et à Saint-Cyr, le général Jean-Claude Hamel intègre l'infanterie de marine (RIMA), dans la spécialité parachutiste. Suite à une première mission en Algérie en 1954, il est affecté à Bamako, au Mali. De 1958 à 1959, il retourne en Algérie en qualité d'adjoint au chef du commando parachutiste " Guillaume " auquel il succèdera. De retour en France en 1960, il devient instructeur à Saint-Cyr Coëtquidan. Au terme de l'année 1962, devenu capitaine, il retourne en Afrique, au Sénégal, où il commande la 1re compagnie du 7e RPIMA de Dakar, qui deviendra, en 1965, le 1er régiment interarmes d'Outre-mer. De 1966 à 1968, il est en poste à Berlin en tant que chef du 2e bureau. En 1970 il sert comme directeur de l'instruction au 6e RPIMA avant d'être désigné pour l'Assistance militaire technique au Tchad (AMT) par le général Cortadellas. Muté à l'Etat-major de la 11e Division parachutiste à Pau, il prend en 1974 le poste de chef du cabinet militaire de gouverneur de la Polynésie Française. De retour en métropole, le lieutenant-colonel Hamel, commandant le 3e RIMA (voir FA 106-2), reçoit en 1978 l'ordre de fournir un second EMT (Etat-major tactique) en renfort des troupes françaises déjà engagées aux côtés de l'armée tchadienne dans le cadre de l'opération "Tacaud". Considérée comme la première Opération extérieure de l'armée française, l'opération "Tacaud", commandée par le général Bredeche, avait pour mission de contrer les forces antigouvernementales du Frolinat (Front de libération national) soutenues par la Libye.

Description du contenu des séquences d'après la transcription des éléments d'origines rédigés par le général Jean-Claude Hamel:

"En février 1978, la 2e armée de FROLINAT lance, depuis le nord du Tibesti, l'offensive baptisée " Ibrahim Abatcha " qui vise à la conquête du Tchad. Le gouvernement légal du général Félix Malloum demande l'aide de la France.

Dès février, quatre équipes de 22 officiers, sous-officiers et militaires du rang spécialistes sont mises à la disposition de l'armée tchadienne, l'A.N.T., déjà en pleine déroute. Deux équipes fournies par le 1er RMP et le 6e RPIMA sont mises en place à Abéché, une issue du 2e REP rejoint Mongo, celle constituée par les 2e et 3e RIMA, aux ordres du commandement Reymond, s'installe à Moussoro.

Mais la situation se détériore et, dès le 11 mars, le 2e escadron du RICM du capitaine Clert est envoyé en renfort, bientôt suivi en avril des 3e et 4e compagnies du 3e RIMA et du 1er escadron du 1er REC avec le capitaine Ivanoff. Début mai un Etat-major tactique (EMT) fournit par le RICM est mis en place à Moussoro avec le 3e escadron du régiment.

Le général Bredeche qui vient de prendre le commandement de l'opération baptisée Tacaud, demande un deuxième EMT pour Abéché, à l'est du Tchad, dans l'Ouaddaï. Le 3e RIMA est chargé de le fournir. Mis en alerte le 11 mai, il est embarqué sur train le 13 à Vannes et acheminé sur Roissy où le dimanche 14 mai, au levé du jour, les personnels sont débarqués dans l'aérogare avec armes et bagages au milieu des civils effarés. Ils y attendent jusqu'à 14h le DC 8 militaire qui doit les amener à N'Djamena. Autour du lieutenant-colonel Hamel, on reconnaît les capitaines Meynet officier logistique, Gildas Sonnic officier opérations, Jacques de Goldfiem officier renseignement, l'adjudant-chef Robert, officier transmissions et l'adjudant Rambert, chef du secrétariat. Le général de Llamby est venu assister au départ.

Le 14 mai, en fin d'après-midi, le DC 8 arrive à N'Djamena et l'EMT s'installe sur la base aérienne militaire où se trouve le P.C. Tacaud.

Jusqu'au 27 mai, le groupement se constitue avec l'arrivée de la 1re compagnie du 3e RIMA du capitaine Yves Cadiou le 22 mai et la 1re batterie du 11e RAMA du capitaine Navillot le 24. Véhicules, canons de 105 et matériels lourds ont été aérotransportés de Paris à Douala par Boeing 747 cargo puis transférés de Douala au Tchad par Transall car la piste de N'Djamena ne peut recevoir les B747.

Le 28 mai le groupement part en convoi sur Abéché où le 2e RICM est déjà en place avec un P.C. léger de l'EMT et les capitaines Meynet, Sonnic et de Goldfiem. Il n'arrivera à Abéché que le 4 juin car il aura dû livrer bataille les 31 mai et 1er juin à Djedda au nord d'Ati.

La vue aérienne de la capitale de l'Ouaddaï fait découvrir la ville avec les contreforts montagneux dans le lointain. Au centre de l'agglomération se trouve la grande place bordée par le fort militaire qui était occupé par le groupement n°2 de l'armée Tchadienne. L'enceinte carrée de ce fort est dominée par un château d'eau et entoure une série de baraquements militaires. Partant de la place centrale, une route mène vers l'aéroport. Elle longe tout d'abord le marché dont on aperçoit les galeries en arcades et la place aux étals. Dès la sortie de la ville apparaît sur la gauche une grande enceinte grillagée et le bâtiment blanc allongé où vont s'installer le P.C. de groupement et la compagnie du 3e RIMA. Un peu plus loin se trouve une autre enceinte avec de grands bâtiments qui vont héberger la batterie du 11e RAMA. Puis on distingue le parking des avions avec la tour de contrôle et ses bâtiments annexes qui abriteront l'escadron du RICM, le détachement d'hélicoptères et l'atelier de groupement. La piste et le taxiway sont ainsi sous le contrôle des artilleurs et des cavaliers. Légèrement en hauteur, leurs positions offrent de bonnes vues sur l'ouest et le nord de la ville ainsi que la route de N'Djamena.

En bordure de cette route on remarque un rideau d'arbres et les petits bâtiments blancs de l'ancienne léproserie qui constitueront la base de départ de l'attaque lancée contre le groupement le 5 mars 1979 par la colonne d'Acyle Ahmat. Au sud, les lisières de la ville sont à environ 500 mètres et séparées du groupement par le lit d'un petit ouaddi. Le grand marché, centre vital de l'agglomération, occupe une grande partie du terrain situé entre le ouaddi et la place centrale. Il est très animé du lever au couché du soleil.

Près du P.C., deux maisons parallèles sont occupées l'une par le lieutenant-colonel Hamel et son conducteur, le caporal-chef Normand qui est d'origine vietnamienne comme son nom ne l'indique pas - l'autre par les officiers de l'EMT sauf le capitaine Sonnic qui loge dans le P.C. Le caporal-chef Normand est très apprécié des femmes qui se rendent au marché car il distribue généreusement des seaux d'eau - denrée rare et précieuse.

A mi-distance entre Abéché et Biltine et à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la piste se trouvent les ruines d'une très ancienne forteresse. Au XIXe siècle, elle était la résidence des sultans de l'Ouaddaï. Le sultan d'Abéché s'y rend chaque année en pèlerinage et fait le sacrifice d'un mouton sur la tombe de ses ancêtres. Ces ruines sont le témoignage de la splendeur passée des sultans de l'Ouaddaï".
Numérisation effectuée sur télécinéma Memory. Film réalisé par le colonel Jean-Claude Hamel, commandant le 3e RIMA (Régiment d'infanterie de Marine) et le capitaine Jacques de Goldfiem, officier de renseignement au 3e RIMA. Un DVD est consultable sur demande auprès du responsable de la salle de consultation des fonds.

Propriétés

Réalisateur Jean-Claude Hamel - Goldfiem, Jacques de -
Genre Film d'amateur
Lieu(x) Abéché - Afrique - Biltine - N'Djamena - Tchad -
Personnes représentées Hamel, Jean-Claude - Llamby, de

Informations

Référence FA 106-3
Durée 00:13:47
Format d'origine Super 8
Couleur Couleur
Typologie Film d'amateur
Origine Hamel, Jean-Claude