Le 9 novembre 1952 une importante opération aéroportée [1] coiffe la base viêt minh de Phu Doan, et dans l' après-midi, les blindés partis de la tête de pont de Phu Tho font leur jonction avec les parachutistes. Derrière eux, les unités d'infanterie progressent rapidement sur la Route Coloniale 2 (RC 2) en excellent état que les Viêt Minhs n'ont pas eu l'occasion de saboter. D'importants dépôts d'armements et de munitions d'origines divers sont découverts dans la région de Phu Doan, et confirment le soutien apporté par la Chine au Viêt-minh. Armes et munitions s'entassent sur le bord de la route au fur et à mesure de la récupération.

"La fouille de la région aboutit à la découverte d'un dépôt de matériel d'une importance et d'une conception encore jamais rencontrée en zone Viêt-minh : des armes, des munitions, et pour la première fois, quatre camions Molotova. Ces stocks étaient répartis par petits lots d'environ un mètre cube, correspondant à une unité de feu de compagnie et comportant également l'approvisionnement nécessaire à cette unité. Les lots s'échelonnaient par centaines le long des pistes de la forêt, soigneusement dispersés et camouflés, de sorte qu'ils étaient pratiquement invulnérables aux bombardements aériens. Une collection de ces matériels d'origines variées - russe, tchèque, chinoise, allemande, japonaise, américaine - fut ramenée à Hanoï pour y être exposée[2]. Le reste fut détruit sur place". [3]
Au total, 250 tonnes de munitions, 52 FM et mitrailleuses, 36 mortiers, 23 bazooka, 1 000 fusils, 3 canons SR, 1 jeep et 4 camions seront trouvés lors de cette récuération d'armes.
Voir aussi le reportage TONK 52-200, 204 et 205 se rapportant à la même opération.
[1] Trois bataillons de parachutistes sont aéroportés (1er BEP, 2e BEP et 3e BPC), soit 2 350 hommes, dans le cadre de l'opération "Marion" commandée par le lieutenant-colonel Ducourneau.
[2] Voir le reportage Tonk 52-205 et le film ACT 2485 concernant l'exposition à Hanoi du butin de guerre pris à Phu Doan.
[3] Histoire de la guerre d'Indochine, Yves Gras, Denoël, 1992, p.481.