Àgé de vingt ans, le jeune Raoul Coutard interrompt ses études d’ingénieur chimiste pour s’engager dans le Corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient à compter du 30 avril 1945. Il effectue un premier séjour de trois ans où il est affecté au Service géographique avant d’intégrer une unité combattante, le commando IV, au Loas. Fasciné par l’Indochine et passionné par la photographie qu’il pratique déjà, il rejoint lors d’un deuxième séjour le Service presse information (SPI), où il réalise entre 1950 et 1954 plus de trois mille photographies. Également directeur du service photographique de la revue civile Indochine sud-est asiatique, il introduit la photographie couleur qui est encore rare à l’époque, et réalise des reportages ethnographiques saisissants. De retour en France, celui qui rêvait de devenir photographe professionnel est rattrapé par le cinéma lorsque son camarade du SCA Pierre Schoendoerffer lui demande de réaliser la photographie de son premier film, La passe du diable. Remarqué pour son sens de la lumière naturelle et ses innovations, il devient le chef opérateur de nombreux chefs d’œuvre de la Nouvelle Vague tels que À bout de souffle de souffle de Jean-Luc Godard, Jules et Jim de François Truffaut, Lola de Jacques Demy. Son expérience militaire reste un thème récurrent de son œuvre avec Hoa binh (1970), La légion saute sur Kolwézi (1979), SAS à San Salvador (1982) ou dans certains films de commande (Assistance militaire technique, Le défilé du 14 juillet).
