Albert Samama-Chikli

Photographe - OPV (caméraman)

Naissance: 1872-01-24, Tunis

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  • Biographie

    D'origine tunisienne, Albert Samama-Chikli parcourt la planète avant le conflit et promeut le cinéma et la photographie dans son pays, réalisant notamment des vues aériennes et sous-marines. Il favorise également d'autres innovations telles que la TSF, la radiologie médicale, la motoculture. En 1911, il devient correspondant des sociétés cinématographiques Gaumont et Pathé ainsi que des journaux illustrés L'Illustration et Le Matin.
    La guerre lui donne l'occasion d'exercer conjointement ses talents de photographe et de caméraman. Malgré son âge, quarante-deux ans, il s'engage en janvier 1916 comme soldat de 2e classe au titre de la 20e section de secrétaires d'état-major et de recrutement. Il commence par réaliser des reportages photographiques en région parisienne puis en Afrique du Nord où il prend des clichés en noir et blanc et une série d'autochromes sur les troupes coloniales.
    De retour en métropole, il alterne les reportages photographiques à l'arrière (arrivée du corps expéditionnaire russe à Marseille, hôpitaux militaires et vie quotidienne à Paris) et sur le front de Champagne. En novembre 1916, il accompagne une mission musulmane en visite à la tour Eiffel et figure lui-même sur le film tourné à cette occasion par un de ses collègues (14.18 A 1288). À partir de mars 1917, aidé d'un assistant, il emporte une caméra en plus de son appareil photographique et se distingue pour les images qu'il tourne sur le champ de bataille de Verdun où il témoigne des destructions. Il parcourt le terrain dévasté aux alentours du fort de Douaumont à bord de wagonnets Decauville qu'il utilise pour filmer des travellings, et réalise des vues stéréoscopiques ou panoramiques sur des plaques de verre au format 6x13, obtenant un effet remarquable. Il reçoit deux citations à la suite de ces prises de vue.
    De fin 1917 à avril 1918, il poursuit son activité en Champagne, en particulier à Reims et dans la Meuse. Puis il immortalise le front dans l'Oise, la Somme et le Pas-de-Calais et termine sa collaboration avec la SPCA le 24 octobre 1918 après avoir suivi la contre-offensive de la 1re armée américaine d'octobre. Il aura réalisé au total pour l'armée cinquante-deux films, plus de deux mille six cent photographies en noir et blanc et une quarantaine de clichés en couleur. Il est titulaire de la Croix de guerre avec palme et étoile.
    Après le conflit, Samama-Chikli collabore avec des guides touristiques et des revues de voyage. Puis, il réalise plusieurs films de fiction en Tunisie.
    Il décède en 1934, affaibli par les gaz inhalés pendant ses reportages sur le front.

    Il apparaît à plusieurs reprises sur les clichés de la série L dont il est l'auteur, photographié probablement par son assistant. Un portrait libre de droits existe sur Wikipedia.

    Notes : soldat de 2e classe engagé volontaire en 1916, classe 1892. Affecté à la 20e section d'état-major et de recrutement. Citation. Loue son propre matériel cinématographique à la SPCA du 30 avril 1917 au 4 août 1917, pour 100 F par mois.Actif à la SPCA du 01/01/1916 au 01/11/1918. Un fonds d'archives le concernant a été acquis par la cinémathèque de Bologne en 2015.
    Textes des citations :
    178e brigade territopriale, état-major, ordre général n°36 à l'ordre de la brigade : opérateur très courageux qui s'est déjà signalé par son allant et son zèle professionnel. A passé du 19 au 27 août toute la période des attaques sur la cote 304 et le Mort-Homme, s'acquittant de sa mission sous les bombardements ennemis très violents et montrant une audace qui a été signalée par les chefs des unités auprès desquelles il opérait (22 novembre 1917) ;
    1e armée, EM, ordre n° 34, 5 avril 1917 : détaché à la 2e armée à rois reprises différentes pour y recueillir par la photographie des documents historisues, a constamment fait pruve d'entrain et de courage, s'exposant, pour l'accomplissement de sa mission, au feu de l'artillerie et des mirailleurs ennemis.