Jean-Baptiste Tournassoud

Biographie

(1866-1951). De la classe 1886, il commence sa carrière militaire dans l'artillerie puis dans le Train des équipages. Il pratique la photographie avant la Première Guerre. Il entretient une amitié avec les frères Lumière qui l'initient aux techniques de la prise de vue, notamment en couleur sur plaques de verre autochromes. Il y consacre à la photographie une partie de ses loisirs et de son activité professionnelle, utilisant le médium pour l'instruction des sous-officiers dont il a la charge ainsi que dans le domaine de la topographie. A la ville du conflit, il est capitaine au 14e escadron du Train, à Lyon. Mobilisé le 2 août 1914, il emporte avec lui son équipement et continue à photographier. En avril 1916, il est chargé d'une mission au service géographique pour effectuer des panoramas en préparation de la bataille de la Somme. Il dirige ensuite la section topographique. Il est affecté ensuite au service de renseignement du 2e bureau de l'état-major de la 3e armée, où il passe toute l'année 1917, réalisant de très nombreux clichés sur le front de Picardie. Bien qu'il n'ait jamais exercé au sein de la SPCA comme opérateur, il prend la tête du service (alors appelé SPCG) en octobre 1918, quelques jours avant l'armistice. En février 1919, il organise une exposition incluant ses propres clichés et publie en 1920 un album sur la guerre.
Son style confère à ses oeuvres une image glorieuse et esthétisante de la guerre, empruntant aux traditions de la peinture du 19e siècle. Il s'attache peu aux dures conditions de vie du soldat dans la boue des tranchées, préférant l'exaltation de l'armée française et de ses symboles, et utilisant les poilus de son entourage comme figurants dans des scènes composées avec soin.
Après le conflit, sa collection personnelle d'autochromes a été confondues avec celles réalisées par les opérateurs de la SPCA et conservée dans sa famille. Sa petite fille a fait don d'une partie de son oeuvre photographique à l'ECPAD en 1972-1973.