Les manifestations du 13 mai 1958 suite à l'appel de l'Echo d'Alger, relayant le mot d'ordre du comité de vigilance pour un gouvernement de salut public, à se rassembler au plateau des Glières afin de rendre hommage à trois militaires français fusillés en Tunisie par le front de libération nationale (FLN) : les sergents Decourtreix et Richomme du 23ème régiment d'infanterie (RI) et le soldat Feuillebois du 2ème régiment de spahis algériens (RSA).
A la suite d'un ordre de grève lancé ce jour, une foule nombreuse se masse au pied du monument aux morts d'Alger, au lieu-dit du plateau des Glières. Composée en majorité d'Européens, elle attend de marcher sur le gouvernement général d'Alger en brandissant des banderoles aux couleurs tricolores. Pierre Lagaillarde, (leader du mouvement des étudiants d'Alger et membre du "Groupe des Sept" pour une Algérie française), juché sur la première plate-forme du monument aux morts, a revêtu pour l'occasion sa tenue de parachutiste. Il s'apprête à conduire la manifestation. Après un dépôt de gerbe, les manifestants suivent la musique militaire qui ouvre la marche. Les voitures officielles de l'état-major tentent de se frayer un chemin dans la foule avec l'aide de la police militaire. Les manifestants arrivent devant le palais du gouvernement général et veulent pénétrer dans l'enceinte officielle. Les forces de l'ordre se tiennent prêtes à les repousser. Le colonel Ducournau, monté sur la grille du palais, tente de leur parler. Sur le "Forum", des jets de pierres répondent aux grenades lacrymogènes. La foule parvient à envahir le gouvernement général. Les vitres sont brisées, les portes forcées par des "béliers" de fortune et les documents administratifs sont jetés par les fenêtres. Pour ramener le calme, les généraux Raoul Salan (commandant supérieur interarmées et commandant la 10ème région militaire (RM)) et Jacques Massu (commandant la 10ème division parachutiste (DP)) , ainsi que le colonel Thomazo, dit "Nez de cuir", apparaissent au balcon. Le général Jacques Massu, acclamé, annonce la constitution du premier Comité de salut public.

Notes :
Evènements du 13 mai 1958.
Les photographies insérées dans le reportage ne suivent pas l'ordre chronologique des événements.
Correspond aux films ACT 5873 (OpV inconnu) et ACT 5877 (François Bel) qui reprennent les mêmes évènements.