Les premières images du reportage présentent des pilotes de la Luftwaffe discutant devant une carte ainsi que la fabrication d'un pont par des membres du R.A.D (Reicharbeitsdienst).
Le 14 mai 1940, la contre-attaque du 37e BCC (bataillon de chars de combat) échoue. Commandée par le commandant de Jean-Marc de Cissey de la 1e D.C.R (Division de Cuirassé de réserve) cette contre-attaque est menée contre le Panzer-Regiment 31 de la 5.Panzer.Division qui couvrait l'avance de la 7.Panzer.Division du général Erwin Rommel. Cette tentative se solde par la perte de la 2e compagnie et de 9 chars B1 Bis de la 3e compagnie. Ces chars sont les victimes des canons de 10,5 cm FH 18 du Artillerie-Regiment.8 et des canons de 8,8 cm du Flaklehrregiment. Ce qui reste du 37e BCC disparaîtra le lendemain à Beaumont où les 8 chars B1 Bis, qui encerclés, devront être sabordés faute de carburant.
Quelques semaines après les combats, le reporter Roman Stempka revient sur le lieu de la bataille et sur la route qui fut fatale aux équipages des chars B1 Bis du 37e BCC.
Dans le secteur de Bioul à 5 kilomètres de la Meuse (aujourd'hui la route RN 532), la Luftwaffe a stoppé un canon de 155 mm GPF et son tracteur appartenant au 219e RA (régiment d'artillerie) de la 18e DI (Division d'Infanterie). Les reporters de la Luftwaffe viennent observer l'efficacité de l'attaque aérienne allemande.
Sur la route qui mène à Denée (RN 51), 8 blindés B1 Bis ont été détruits. A quelques pas du B1 Bis " Ypres ", deux fantassins allemands terminent d'enterrer l'équipage composé du lieutenant Michel Duhourceau, des caporaux Gustave de Ridder et Paul Merger.
Au sud de la route, le blindé " Vendée II " quant à lui est détruit par un obus. Il appartient à la 3e section de la 3e compagnie du 37e BCC. A bord, périt le caporal-chef Pierre Camus, les autres membres de l'équipage dont le lieutenant Baston sont capturés. On remarque l'immatriculation du blindé (n°468). A ces côtés est détruit le " Nancy II ", il est immatriculé (n°448) et dépend de la même section et de la même compagnie. Cette fois, ce sont des civils qui sont chargés d'enterrer les équipages français. Sur la même route, avant un croisement, le blindé " Nivernais II " a subit le même sort, le chef du char, le lieutenant Perrier est blessé, le reste de l'équipage est sauf mais capturé.
A quelques mètres, le char B1 bis n°407 "Souain" de la 2e section de la 3e compagnie du 37e BCC a été stoppé. Le flanc droit du char est percé par un obus d'artillerie qui a fait sauter la chenille et arraché la petite coupole de la tourelle. Parmi l'équipage, le chasseur Dubos perd la vie, le sous-lieutenant Pourtal, le sergent-chef Mascart, le caporal Denis, le chasseur Bideault furent blessés et faits prisonniers (cliché L27). Devant le char n°409 " Yser ", de la 1re section de la 3e compagnie du 37e BCC. Seul le pilote du char, le chasseur Leclerc s'échappa du blindé, les autres membres de l'équipage y périrent, victimes de deux obus de 10,5 cm de l'artillerie allemande. Enfin, l'" amiral Guépattre " de la 1re section de la 3e compagnie et le " Poitou II " sont détruits à l'est de la route. A bord du " Poitou II ", le capitaine Jacques Lehoux, le commandant de la 3e compagnie est stoppé par un obus de 10,5 cm qui fait imploser le blindé.
Sources :
- Jean-Paul Pallud : Blitzkrieg in the West , Then and Now. After the Battle, 1991. Pages 241 à 251.
- Peter Taghon : Mai 1940. Editions Racines. 1989. Pages 94 à 98.
D'après les recherches de Jean-Paul Pallud, ce reportage est réalisé par le photographe Roman Stempka.