VIDÉO

En dirigeable sur les champs de bataille.

Réalisateur(s) : Inconnu


Après la fin de la guerre, en 1918 et 1919, un opérateur, monté à bord d’un dirigeable piloté par un marin, survole, à faible altitude, la zone du front, de la mer du Nord à la Champagne, et révèle le paysage issu de la guerre et l’ampleur des destructions, tant dans les villes que sur les sites naturels. Installé à l’arrière de la nacelle, il filme avec en premier plan les câbles du dirigeable, le tableau de bord et le pilote.

Quatrième partie (TC 00:00:00 à 00:17:49).
De l’Ailette à Reims (Aisne et Marne). Le dirigeable, dont le pilote a changé, longe la vallée de l’Ailette où apparaissent nettement les réseaux de tranchées et les forêts dévastées, puis passe au-dessus du village de Nouvion-le-Vineux et du Chemin des Dames : des carcasses de chars Schneider y sont abandonnées près des tranchées. Après Berry-au-Bac, il suit la vallée de la Vesle où subsistent, intacts, des villages et même des bourgs plus importants comme Oulchy-le-Château, dont seuls quelques quartiers sont endommagés, ou la Fère-en-Tardenois. Enfin, le dirigeable quitte l’Aisne et atteint Reims : la masse imposante de la cathédrale surplombe la ville hérissée de ruines. Le voyage se poursuit au-dessus de Compiègne (Oise) et de Paris : arrivé au niveau de la porte de la Chapelle, le pilote amorce un large virage vers l’ouest qui fait apparaître le Sacré-Coeur, l’Arc de Triomphe et la Tour Eiffel..

Première partie (TC 00:17:49 à 00:38:38). Durée 20 mn 49 sec.
De Nieuport au Mont Kemmel, (Belgique, Flandre occidentale). La côte, avant d’arriver à Nieuport, l’Yser, la ville et la cité balnéaire offrent des images de pans de murs dressés dans les ruines, de terres inondées, d’installations portuaires détruites. Plus loin, Pervyse, Dixmude, Boesinghe et Ypres sont autant de villages et villes littéralement rasés, hérissés d’églises, d’anciennes halles, de beffrois réduits à quelques murs porteurs. Dans cette désolation, des silhouettes humaines, quelques véhicules, un train, des abris provisoires de bois, marquent les débuts de la réoccupation des lieux. Enfin, au-delà des champs de ruines et des terrains criblés d’entonnoirs d’obus, se dresse le Mont Kemmel.

Troisième partie (TC 00:38:42 à 00:59:05). Durée 19 mn 08 sec.
De Saint-Quentin à Vauxaillon, (Aisne et Oise). Le dirigeable survole Saint-Quentin dont on aperçoit la cathédrale, les quartiers anciens, la gare, puis Ham, la campagne entre la Fère et Saint-Quentin, Noyon (Oise), Carlepont, Tracy-le-Mont, Soissons, Vailly-sur-Aisne, Coucy-le-Château et son donjon abattu, Laon, dont le massif surmonté de sa cathédrale apparaît au loin, le Moulin de Laffaux et Vauxaillon. Plus que celles des villes ou bourgades, abîmées mais toujours debout, les vues aériennes des campagnes étonnent : zigzag des tranchées, terrains nus où se dessine parfois l’ombre du dirigeable.

Deuxième partie (TC 00:59:07 à 01:15:12). Durée 20 mn 26 sec.
De Bailleul au Mont-Saint-Eloy (Nord et Pas-de-Calais). Dans le Nord comme dans la Flandre, les villes ont beaucoup souffert : Bailleul est en partie rasée, mais tous les axes sont dégagés des gravats. Le voyage se poursuit au-dessus de la région de Merris. Le dirigeable rase les toits d’Armentières, avec ses usines et les quais de la Lys. Après Loos et la Bassée, Lens offre quelques images de vie au milieu d’un champ de ruines : des marchés avec leurs étals, leurs charrettes et leurs badauds ainsi que des chantiers. Au-delà, dans le Pas-de-Calais, la crête de Vimy est surmontée d’une croix blanche. Arras apparaît très endommagée avec ses églises, ses cloîtres et ses places à arcades. Enfin, le dirigeable gagne le Mont-Saint-Eloy où se profilent les restes de l’abbaye.

Repérage de quelques localités visibles :
Boesinghe (TC 00:28:54),
Ypres : (TC 00:29:36),
Mont Kemmel (TC 00:34:12),
Soissons (TC 00:49:31)
Vailly-sur-Aisne (TC 00:51:27),
Moulin de Laffaux (TC 00:56:25),
Bailleul (TC 00:59:13),
Vauxhaillon (TC 01:00:14),
Merris (TC 01:01:30),
Armentières (TC 01:03:10),
Loos (TC 01:04:56),
La Bassée (TC 01:06:10),
Lens (TC 01:07:31),
Vimy (TC 01:10:15),
Arras (TC 01:12:48).

Note :
Métrage d'origine inconnu ; métrage conservé 1591 m.
1+42 cartons manuscrits en français.
Une version bilingue (français et allemand) porte le titre " Le front en dirigeable au mois de décembre 1918 " (référence 14.18 A 518).
Film cité dans la " Liste complémentaire : sujets généraux " dans le catalogue " Les films militaires français de la première guerre mondiale ", Françoise Lemaire, 1997.
Le film visible ici présente les parties dans le désordre : 4e partie, puis 1re partie, puis 3e partie et enfin 2e partie.

Film commandé par le Collège de France et réalisé par Lucien Le Saint, opérateur de prise de vues des Archives de la planète d’Albert Kahn.
Il est tourné à partir de décembre 1918, et principalement en août et septembre 1919 par Lucien Le Saint et Camille Sauvageot. Il y eut deux campagnes de prises de vue : la première du 12 au 30 août 1919 au départ du centre d’aérostation Mme de Marquise Rinxent (Le Saint et Sauvageot), et une deuxième les 8, 9 et 18 septembre 1919 au départ de Saint-Cyr (Le Saint seul). Les deux caméramans sont missionnés et rétribués par le Centre d’action de propagande contre l’ennemi.
Première projection le 23 décembre 1920 au Trocadéro (Paris).

Le récit au jour le jour de ce tournage, réalisé avec un dirigeable de la Marine basé à Saint-Cyr, figure dans un document intitulé "Les grands reportages de Lucien Le Saint".
Dans une correspondance du 1er novembre 1927 adressée au ministre de la Guerre par Lucien Le Saint, ancien opérateur de la SPCA, il précise son parcours et signale que le film "En dirigeable sur le front" a été commandé par le Collège de France par M. le professeur Brunhes (archives conservées au SHD : cote SHD/DIMI 3 R 145).
Les deux pilotes sont le lieutenant de vaisseau Jacques Trolley de Prévaux lors de la première campagne de prises de vue, et le commandant Jean-Paul Tanzi lors de la seconde.

Quatrième partie. Métrage d'origine inconnu ; métrage conservé 358 m. 1+9 cartons manuscrits en français. Première partie. Métrage d'origine inconnu ; métrage conservé 418 m. 1+8 cartons manuscrits en français. Troisième partie. Métrage d'origine inconnu ; métrage conservé 420 m. 1+15 cartons manuscrits en français. Deuxième partie. 1+10 cartons manuscrits en français. Métrage d'origine inconnu ; métrage conservé 395 m.

Dans le domaine public à partir du 01/01/2032 (coauteurs décédés respectivement en 1931 et en 1961).

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Liste des extraits

Durée totale
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  • Générique du film

    Réalisateur Inconnu -
    Genre Non
    Lieu(x) Aisne - Arras - Belgique - Compiègne - Laon - Lens - Marne - Nord-Pas-de-Calais - Noyon - Oise - Paris - Reims - Saint-Quentin - Soissons -

    Informations

    Référence 14.18 A 1455
    Durée 01:18:12
    Date de réalisation 31/12/1919
    Date de début 01/12/1918
    Date de fin 18/09/1919
    Format d'origine 35 mm
    Couleur Noir et blanc
    Typologie Produit monté
    Origine SCA/SPCA Section cinématographique de l'armée
    Domaine public Non