reportage

L'armée d'armistice : la SES du 6e BCA à Gresse-en-Vercors (Isère).

Photographe(s) : Roland Faure


La convention d'armistice signée le 22 juin 1940 autorise la reconstitution, en zone libre, d'une armée d'armistice, créée le 25 novembre 1940 et destinée exclusivement au " maintien de l'ordre intérieur ". Les effectifs sont fixés à 100 000 hommes en France (dont 6 000 gardes mobiles), auxquels s'ajoutent 60 000 gendarmes, 10 000 pompiers de Paris et 15 000 travailleurs coloniaux (malgaches et indochinois stationnés dans le sud-est de la France).
Les unités sont réparties au sein de 8 divisions militaires (ex régions militaires) : la VIIe à Bourg-en-Bresse, la IXe à Châteauroux, la XIIe à Limoges, la XIIIe à Clermont-Ferrand, la XIVe à Lyon, la XVe à Marseille, la XVIe à Montpellier et la XVIIe à Toulouse. Chaque division dispose de trois régiments d'infanterie, d'un régiment d'artillerie à trois groupes de 75, d'un régiment de cavalerie, d'un bataillon du génie, d'un groupe de transmissions, d'une compagnie de transport mais également des services de l'intendance, du service de santé…
L'effectif réduit de cette nouvelle armée permet de recentrer le recrutement sur une élite jeune. Elle est composée essentiellement d'engagés servant sous contrat de 3 à 5 ans, encadrés par 4 000 officiers et 15 000 sous-officiers. Pour maintenir un recrutement constant et attirer des jeunes dans ses rangs, les autorités militaires sont contraintes de rendre l'image de cette armée d'armistice attractive (soldes intéressantes, tenues plus " modernes "). Le concept " d'armée nouvelle " est alors inventé par l'état-major de l'armée pour susciter les engagements.
Afin de souder les effectifs et de développer l'esprit de corps, des cérémonies et prises d'armes, des compétitions sportives, des exercices et des manœuvres interarmes sont régulièrement organisés.

La SES (section d'éclaireurs-skieurs) du 6e BCA (bataillon de chasseurs alpins) de Grenoble, qui cantonne en permanence au centre d'instruction de haute montagne de l'unité à Gresse-en-Vercors (Isère) est à l'entraînement et à l'instruction.
Chaque section d'éclaireurs-skieurs doit être apte en temps de guerre :
- à effectuer une reconnaissance à longue distance,
- à assurer des liaisons entre les vallées,
- à assurer la garde de passages élevés,
- à dresser des embuscades et à procéder à des coups de main.

Les jeunes engagés de la SES du 6e BCA suivent donc un entraînement et une instruction dans ce but. Ils sont suivis dans leurs activités quotidiennes au centre et en montagne (cérémonie des couleurs, hébertisme, coupe de bois, entraînement au combat, cuisine, toilette, foyer).

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