Le film constitue la 2e partie de la 1re série du film « Des canons ! Des munitions ! », qui, dans la grande famille des pièces d’artillerie, est consacrée à l’artillerie à grande puissance (1).

Différentes pièces d’artillerie à grande puissance sont mises en situation, du réglage au tir.

Ballons et avions sont indispensables pour le réglage des tirs d’artillerie : ils constitent les "yeux de l’artillerie".

Dans le cas d’un ballon captif, l’observateur est relié au sol par un fil téléphonique. Les avions quant à eux sont munis d’un appareil de télégraphie sans fil. Pendant le vol, l’observateur transmet en morse ses informations à un poste d’écoute installé sous une tente. Un canon lourd est alors mis en batterie, provoquant une série d’explosions sur les collines ennemies. Dans une réserve de mortiers de 220 mm modèle 1880 de Bange, dont certains sont camouflés, des soldats vérifient le matériel entreposé. Un canon de 240 mm modèle 1884 sur affût à tracteur Saint-Chamond effectue des tirs sous un filet de camouflage. Les servants s’activent, treuillent l’obus, le chargent par la culasse, enclenchent le tir pendant lequel un servant se bouche les oreilles. Un artilleur pose à côté d’un obus sur lequel est écrit « A ta santé ! ». Des artilleurs sortent d’un abri un obus de gros calibre à l’aide d'un charriot roulant sur une voie étroite. Deux observateurs perchés sur une hauteur observent à l’aide de binoculaires. Un radio écoute un message avant de le communiquer par téléphone. Une batterie d'obusiers anglais BL Marks VI de 8 pouces effectue des tirs successifs. Un artilleur français pose dans la lumière du tube d'un canon. Un artilleur français du 57e régiment d’artillerie et un soldat britannique se donnent l'accolade devant la bouche à feu d’un canon. (2)

Texte des cartons :
Carton : « Les yeux de l’artillerie : ballons et avions ».
Carton : « L’observateur monte dès l’aube et reste quelque fois 15 heures de suite à 1200 mètres d’altitude ».
Carton : « Le treuil est directement actionné par le moteur de la voiture ; le fil téléphonique se déroule automatiquement pendant l’ascension ».
Carton : « Les avions de réglage sont munis d’appareils de télégraphie sans fil ».
Carton : « L’antenne est constituée par un fil se déroulant sur une longueur de 200 mètres ».
Carton : « Un poste de télégraphie dans fil ».
Carton : « Les observations reçues par la télégraphie sans fil sont aussitôt transmises à l’artillerie par téléphone ».
Carton : « Une réserve d’obusiers ».

Notes :
Août 1916.
Métrage d'origine 165 m ; métrage conservé 156 m.
1+ 8 cartons en français.
6e Armée.
Dist. Pathé.
Film n° 412 dans la numérotation d’origine et dans le catalogue " Les films militaires français de la première guerre mondiale ", Françoise Lemaire, 1997.

(1) Le film « Des canons ! Des munitions ! » est constitué de deux séries, comprenant chacune respectivement trois et deux parties ou chapitres : 1re série : 1-L’artillerie lourde (14.18 A 460 et A 461), 2-L’artillerie à grande puissance (14.18 A 462), 3-L’artillerie lourde sur voie ferrée (14.18 A 471 ou A 455) et 2e série : 1-L’artillerie de tranchée (ou 1-Les engins de tranchées) (14.18 A 1038), 2-L’artillerie de campagne (14.18 A 1040).

Le film pourrait être une partie du film "Des canons ! Des munitions !" réalisé par Dominique Bernard-Deschamps, daté de 1916 et répertorié dans plusieurs bases de données sur le cinéma. Dans le domaine public à partir du 01/01/2037 (auteur décédé en 1966).

L’hypothèse est confortée par les sources écrites conservées à la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (MAP) au fort de Saint-Cyr. Elles mentionnent précisément ce titre et montrent à partir de photogrammes le découpage du film monté, constitué de deux séries, comprenant chacune respectivement trois et deux parties ou chapitres comme dit ci-dessus.

Les autres chapitres de la série se trouvent sous les références 14.18 A 460 et 14.18 A 461 (1. L’artillerie lourde), et 14.18 A 471 (3. L’artillerie sur voie ferrée).

(2) La fin de la bobine comprend d’autres plans sur l’artillerie lourde mais montés sans intertitre, aussi s’agit-il probablement de chutes rajoutées postérieurement.