Le film constitue la 3e partie de la 1re série du film « Des canons ! Des munitions ! », qui, dans la grande famille des pièces d’artillerie, est consacrée à l’artillerie lourde sur voie ferrée (1).

Différentes pièces d’artillerie lourde sur voie ferrée (ALVF) sont présentées : elles sont filmées à l’arrêt, lors de leur mise en batterie ou en fonctionnement avec un ou plusieurs essais de tirs.

Pour commencer voici un canon de 19 cm de côte modèle 1870-93 sur affût-truck tous azimuts Schneider, barriolé de tâches en guise de camouflage.

Puis divers canons qualifiés de « monstres » sont employés. Des artilleurs s’activent à préparer un canon de 32 cm modèle 1870-84 sur affût à glissement Schneider et un canon de 305 modèle 1893-96 sur affût à châssis Saint-Chamond : ils tournent la plateforme, acheminent une munition, la chargent par la culasse, règlent la direction du tube, s’éloignent de la pièce avant d’envoyer le tir. Ils renouvellent l’opération. Un terrain dévasté d’où se dégagent des fumées au loin prouve les effets destructeurs. Devant un attroupement de soldats qui se bouchent les oreilles, un nouveau tir est opéré à partir d’un canon 305 mm modèle 1893-96 monté sur affût à berceau Batignolles couvert d’une peinture de camouflage. Une pièce d’ALVF roule et croise une voie de 0,60 m perpendiculaire à la voie principale et s’éloigne vers le front. Des ballons captifs survolent le terrain de manœuvre afin de guider les artilleurs. Au loin deux pièces d’ALVF effectuent des tirs. Des artilleurs servent cette fois un canon de 274 mm modèle 1893-96 sur affût à glissement Schneider et un canon de 340 mm modèle 1912 sur affût à berceau Saint-Chamond.

Il existe enfin des matériels d’ALVF de plus gros calibres, de 340 à 400 mm. Les artilleurs mettent en batterie un obusier de 400 mm modèle 1915 sur affût à berceau Saint-Chamond couvert de camouflage peint. Ils chargent l’obus, positionnent le tube et tirent.
L’usage de l’artillerie lourde produit d’importants dégâts : une tranchée est détruite et comblée par la terre et divers débris de fils de fer barbelés ; les arbres sont abimés, seuls restent quelques troncs déchiquetés ; un village est en ruine.
De nouveau, la pièce de 400 mm (immatriculation de l’affût-truck n° P5015) effectue plusieurs tirs en cloche. Les artilleurs chargent les obus un par un, règlent le tube selon les informations communiqués par les ballons captifs qui survolent la pièce et exécutent quelques tirs. L’obusier de 400 mm modèle 1915 sur affût à berceau Saint-Chamond (immatriculation de l’affût-truck n° P 5018, surnommé M’Brouka) fait de même. Au sol les soldats disposent des signaux en toiles blanches. Plus loin des munitions sont entreposées.

Texte des cartons :
Carton : « L’artillerie lourde sur voie ferrée »
Carton : « Un train blindé ».
Carton : « Les monstres ».
[Carton : « Le feu brûlant ennemi avec les plus gros calibres est tel que les secteurs SCA sont considérablement aplatis ; la garnison y compris celle de V. est complètement boulversée ; il n’y a plus d’observation possible ; le bataillon demande instamment sa relève ».] (2)
Carton : « Le 400 ».
Carton : « Les effets de l’artillerie sur les tranchées, les bois, les villages ».
[Carton : « Le bois de Saint-Pierre Vaast est bien le plus horrible endroit où des hommes doivent remplir leur devoir de soldat jour et nuit sans arrêt ; un ouragan de feu s’abat sur lui.] (2)

Notes :
Date supposée : fin 1916.
Film et cartons teintés.

(1) Le film « Des canons ! Des munitions ! » est constitué de deux séries, comprenant chacune respectivement trois et deux parties ou chapitres : 1re série : 1-L’artillerie lourde (14.18 A 460 et A 461), 2-L’artillerie à grande puissance (14.18 A 462), 3-L’artillerie lourde sur voie ferrée (14.18 A 471 ou A 455) et 2e série : 1-L’artillerie de tranchée (ou 1-Les engins de tranchées) (14.18 A 1038), 2-L’artillerie de campagne (14.18 A 1040).

Le film pourrait être une partie du film "Des canons ! Des munitions !" réalisé par Dominique Bernard-Deschamps, daté de 1916 et répertorié dans plusieurs bases de données sur le cinéma. Dans le domaine public à partir du 01/01/2037 (auteur décédé en 1966).

L’hypothèse est confortée par les sources écrites conservées à la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (MAP) au fort de Saint-Cyr. Elles mentionnent précisément ce titre et montrent à partir de photogrammes le découpage du film monté, constitué de deux séries, comprenant chacune respectivement trois et deux parties ou chapitres comme dit ci-dessus.

Les autres chapitres de la série se trouvent sous les références 14.18 A 460 et 14.18 A 461 (1. L’artillerie lourde) et 14.18 A 462 (2. L’artillerie à grande puissance).

Des séquences identiques se trouvent aussi sous la référence 14.18 A 455.

(2) Le carton intertitre manque dans le film mais le texte est connu par les archives de la MAP.