1) L'école des cadres de Rouffach (Haut-Rhin), 15 - 17 mars 1945.

L'école, créée par le général de Lattre de Tassigny le 18 février 1945, forme les officiers de la 1re armée, le but étant également de mieux intégrer les FFI (Forces françaises de l'intérieur), nouvellement amalgamées dans l'armée régulière. Elle est dirigée par le colonel Lecocq. (1)

Le reportage s'attache à présenter l'instruction des stagiaires, qui se déroule dans Rouffach et à proximité :
- mise en place d'un pont Bailey en collaboration avec le Génie ;
- formation à l'ordre serré dans les rues de Rouffach ;
- tir au bazooka sur des blindés allemands détruits à Mulhouse ;
- exercice d'attaque du village de Gundolsheim (Haut-Rhin) et franchissement d'un pont par les stagiaires qui jouent le rôle de l'infanterie d'assaut, avec l'appui des chars d'un escadron du 2e RCA (Régiment de chasseurs d'Afrique).

Dans la cour de l'école, une corvée de prisonniers allemands (600 prisonniers sont détenus à l'école) : équipés de pelles, les détenus travaillent à l'entretien des pistes.

Le 17 mars, les stagiaires reçoivent la visite du général de Lattre de Tassigny, fondateur de l'école, accompagné des généraux de Monsabert et Béthouart. Ils passent en revue les élèves puis assistent à leur entraînement quotidien et à une démonstration d'assaut à Westhalten (Haut-Rhin), où un village miniature en bois a été construit pour les besoins des exercices. Les généraux assistent enfin à une progression sous le feu d'une mitrailleuse et à une démonstration de close-combat.

2) Combats de la 1re armée française pour la libération du nord de l'Alsace, 18 - 19 mars 1945.

Entre Haguenau (Bas-Rhin) et le Rhin, la 3e DIA (Division d'infanterie algérienne) et des éléments de la 5e DB (Division blindée) achèvent de libérer la Basse-Alsace, appuyés par l'offensive américaine sur Wissembourg (Bas-Rhin).
A Lauterbourg (Bas-Rhin), un violent tir de l'artillerie allemande sur un carrefour du village oblige la population et les tankistes du 4e escadron du 1er REC (Régiment étranger de cavalerie) à se mettre à l'abri.
Le 19 mars 1945, en fin de matinée, l'infanterie pénètre dans Lauterbourg pour établir une tête de pont sur la Lauter à la frontière allemande. En début d'après-midi, l'artillerie française effectue un tir sur les villages de Scheibenhardt (il existe un village en France, le second en Allemagne) séparés par la Lauter. L'attaque du village est effectuée ensuite par les tirailleurs du 4e RTT (Régiment de tirailleurs tunisiens), soutenus par les blindés du 6e RCA (Régiment de chasseurs d'Afrique). Les premiers prisonniers sont faits tandis que des tireurs isolés et des tirs de mortiers causent encore des pertes dans les rangs français. (2)
A Strasbourg (Bas-Rhin), des Alsaciennes en costume traditionnel posent pour le reporter Jacques Belin autour d'une jeep "Presse Cinéma" du Service cinématographique de l'armée. Une plaque de rue décrochée à Metz "Adolph Hitler Strasse" est posée sur le pare-brise de la voiture. En arrière-plan, on voit les ruines de la place Gutenberg et la cathédrale de Strasbourg.
Le reportage traite de deux sujets différents : l'Ecole de Rouffach et la libération du nord de l'Alsace et du franchissement de la Lauter par des éléments de la 3e DIA. Attention, les photos relatives à chacun des deux thèmes sont mélangées (numérotation non continue) et de deux formats différents (24x36 et 9x12).

(1) Voir sur l'inauguration de l'école des cadres de Rouffach par le général de Lattre de Tassigny le 22 février 1945, le reportage photographique sous la référence Terre 10123.
(2) Le photographe souligne dans sa légende l'importance de ces photographies : " Très important pour l'actualité : ce sont les premières photos faites en territoire allemand et les premiers Français qui y pénètrent.