Traitement documentaire :
Des jeunes Algériens, des enfants et un homme circulant en charette offrent leurs visages souriants à l'objectif de l'opérateur. Une discussion a lieu entre deux villageois et un lieutenant de l'infanterie appartenant à la 7e Division mécanique rapide (DMR). Des militaires avec leur paquetage patrouillent dans un secteur de la Kabylie.
Dans un campement militaire jouxtant un groupe d'habitations, des élèves encadrés par un enseignant militaire feuillettent un livre de classe.

[Chantier du 57e Régiment du Génie (RG)].

Des travaux d'infrastructure débutent dans les montagnes situées dans la région constantinoise. Les soldats du 3e bataillon du 57e Régiment du Génie (RG) préparent le terrain pour y mettre des charges explosives. Pour ce faire, ils percent des cavités dans la roche en bordure de route et les enfouissent après leur délicate perception. Ils les raccordent à une mêche. Leur camp situé à Ampère se trouve à quatre vingt kilomètres de Sétif. Une grande effervescence est perceptible lorsque les camions GMC 6X6, une Jeep Willys, un Half-track et un camion porte-engins sortent du camp. Les militaires aux allures décontractés qui restent sur place s'activent à des opérations de maintenance. Sur le chantier, ceux qui ont enfoui les explosifs courrent se mettre à l'abri et reviennent évaluer les dommages après l'explosion. Le bulldozer commence son travail sous le regard amusé des autochtones. Des soldats creusent une tranchée que vient contrôler leur lieutenant. Un camion GMC 6X6 (de type CCKW) chargé de pierres les déverse sur le bas-côté. Le 3e bataillon fait une chaîne afin de les mettre dans un camion plus petit.

Un convoi composé d'un Dodge, d'une camionnette Daimler-Benz tirant une remorque et d'un Half-track sort d'un village et se dirige au sud de Sétif. Le convoi arrive dans une mechta. Il s'agirait d'une compagnie de transmissions (la 57e).

Le lieutenant-colonel Gomez et des éléments de la 2e batterie du 72e Groupe d'artillerie (GA) arrivent dans le village de Bou Aoua (ou Bou Halou) à quelques kilomètres de Zemmura. Il salue les villageois assis dehors, et engage la conversation imité par ses hommes. L'un d'eux, très familier avec un habitant lui tire sur la barbe. Ce geste "amical" semble amuser les deux protagonistes. Pendant ce temps, une autre partie de la population, les femmes et les enfants vaquent à leurs occupations. Elles amènent sur leurs dos de lourds paquets d'herbe pendant qu'un enfant regroupe un troupeau de chèvres. Cette prise de contact, qui intervient dans le cadre de la Pacification, n'empêche pas un soldat de monter la garde sur un promontoire.
La veille, les villageois du village de Zemmura ont reçu la visite du médecin auxiliaire Resillot qui, devant le camion sanitaire, appuyé sur une petite table de camping, ausculte plus particulièrement les enfants.
Une cuisine roulante est en fonctionnement.
A Bou Aoua ou Halou, un Algérien ébauche un salut militaire lors de la visite des soldats.
Un convoi circule dans les montagnes kabyles mettant en valeur les beaux paysages de la région. Les soldats continuent leur visite dans les mechtas.

Dans un village, le convoi de la 57e Compagnie de transmissions de la 7e DMR entre en communication avec un "PC opérationnel et une unité de reconnaissance plus avant vers le sud" [1]. Pour cela, il faut que les transmetteurs installent un poste VHF. Devant un groupe d'enfants curieux, l'un d'eux branche un fil sur l'antenne située sur le toit du camion, et un autre, la hisse au moyen d'une manivelle. Pendant cette manoeuvre, un Half-track, mitrailleuse de 12,7 mm pointée vers les montagnes surveille la zone.

A Zemmura, petite localité au nord de Bordj Bou Arreridj, le 72e Groupement d'artillerie (GA) a installé son PC constitué de tentes et de véhicules divers. Les artilleurs mettent en oeuvre un canon de 105 mm dirigé vers les montagnes. Les soldats se rassemblent autour d'un homme, arrivé sur sa mule, et carressent l'animal tout en discutant avec son propriétaire. Les soldats se remettent au travail lorsqu'il repart. Ils réglent la visée du canon, le chargent et font feu. Cela n'empêche pas un soldat de se faire couper les cheveux au milieu des artilleurs, témoignant de la bonne ambiance qui règne dans le camp ! A sa table de travail, un artilleur corrige les données de tir et les transmet à un autre soldat. Deux observateurs, l'un avec des jumelles et l'autre avec des jumelles binoculaires contrôlent les impacts des tirs.
Un Dodge transportant des hommes et des enfants arrive au camp pour une consultation médicale. Ils sont une dizaine à vouloir être
examinés par le médecin-auxiliaire Resillot qui les attend à côté du Dodge sanitaire (de type S7 MA 51).

Visite et contrôle dans un village situé dans les hauteurs montagneuses. Les soldats offrent des cigarettes à quelques habitants et discutent avec eux.

Compte rendu d'origine :
1) A Ampère, à 80km de Sétif, la 3e compagnie du 57e Génie quitte le camp installé dans une ferme

2) Préparatif et pose de pétards. Explosion. Bulldozer en action. Travaux sur caniveaux. Un radier. Chargement du camion

3) Installation d'une section au sud de Sétif près d'une mechta pour monterie [?] d'un VHF

4) Au nord de Sétif, installation de 8 pièces de 105

5) Montage de la VHF

6) Tir d'une pièce de 105. Veilleur. Coiffeur. Arrivée des autochtones venant pour présenter leurs enfants au médecin

7) Visite médicale près de l'ambulance du camp

8) Visite d'une section du 72e GA [Groupe d'artillerie] à la population de Bou Halou

Ce document a été visionné sur le positif acétate ACT 5378-03 comportant 3 bobines. Seules, les deux dernières traitent de l'Algérie. La première est relative à l'inauguration d'un monument aux morts à proximité du Trocadéro en présence de Bourgès-Maunoury.
NB) La VHS de consultation traite seulement de la dernière bobine, à partir de l'arrivée du lieutenant-colonel Gomez et des éléments de la 2e batterie du 72e Groupe d'artillerie (GA) dans le village de Bou Aoua (ou Bou Halou) à quelques kilomètres de Zemmura.

Voir également les reportages photographiques ALG 56 60; ALG 56 64; ALG 56 65; ALG 56 66 qui correspondent à ce film.
Au TC 00:10:09, le photographe Raymond Varoqui

[1] Extrait du compte rendu du photographe.