Entre la mémoire et l'oubli, le film retrace ce qu'a été le conflit en Indochine entre 1945 et 1954, et en particulier la bataille de Dien Bien Phu. Plus thématique qu'historique, le film insiste sur le souvenir à la fois douloureux et réparateur de cette guerre, qui resurgit difficilement et doit perdurer. L'histoire est racontée depuis une scène de théâtre asiatique à Hanoï et comprend plusieurs parties.
Le commentaire commence par rappeler la situation de l'Indochine en 1945 après l'invasion japonaise, l'effacement de l'armée coloniale, le réveil des nationalismes et l'indépendance du Viêtnam.
Les années de guerre.
De nombreuses images évoquent la guerre qui sévit entre 1946 et 1952, montrant les troupes constituant le Corps Expéditionnaire Français d'Extrême-Orient (CEFEO), dont les premiers éléments furent les hommes de la division Leclerc, et les unités viêt-minh au combat.
La lettre du reporter.
Tandis que nos troupes perdues dans cette guerre lointaine sont oubliées par la métropole, les reporters de guerre les retiennent sur des images pour notre mémoire. D'un côté, le charme de ces terres inconnues, de l'autre l'horreur, la mort.
Diên Biên Phu, novembre 1953 - mai 1954.
La bataille de Diên Biên Phu est évoquée de l'installation du camp retranché à la défaite du CEFEO, montrant l'incessante attaque viêt-minh et la résistance héroïque mais vaine des troupes françaises, qui perdent un à un leurs points d'appui, aux noms de femmes européens.
La réconciliation.
Un montage parallèle d'images des années 1950 et 1990 montre que ces moments se téléscopent. Hanoï toujours là, ses rues animées, le pont Doumer, des militaires autochtones et des militaires français, aujourd'hui revenus au Tonkin pour le tournage du film "Diên Biên Phu" de Pierre Schoendoerffer.
Suivent les témoignages d'anciens combattants qui présentent tous ce point commun : "On ne peut pas oublier."
Pour eux mais aussi pour les jeunes générations, quel sera l'effet de ce film ? Réveiller la douleur, l'apaiser, rendre un hommage. De fait, le tournage du film, qui alterne avec des images d'archives, montre le souci d'exactitude du réalisateur dans cette reconstitution de la bataille de Diên Biên Phu. Devant ces images, lors de la projection, les visages émus des jeunes et de leurs aînés sont partagés entre la mémoire et l'oubli.
Personnes témoignant : Serge Frantinel (sergent chez les tirailleurs), Geneviève de Galard (convoyeuse de l'air et infirmière), Herbert Blayer (sergent chef dans la Légion), André Mangel (sous-lieutenant dans les chars), Jean Carpentier (second-maître dans l'aéronavale), Daniel Camus (reporter de guerre), Jean-Louis Phong (sergent), Raymond Lebrenne (para 1re classe dans le 8e Régiment de choc), Robert Blondeau (caporal chef dans le groupe mobile thaï), Henri Prémilleux (médecin lieutenant), Paul Bogeat (lieutenant sur B26).