VIDÉO

Le front en dirigeable au mois de décembre 1918.

Réalisateur(s) : Inconnu


Après la fin de la guerre, en 1918 et 1919, un opérateur, monté à bord d’un dirigeable piloté par un marin, survole, à faible altitude, la zone du front, de la mer du Nord à la Champagne, et révèle le paysage issu de la guerre et l’ampleur des destructions, tant dans les villes que sur les sites naturels. Installé à l’arrière de la nacelle, il filme avec en premier plan les câbles du dirigeable, le tableau de bord et le pilote.

Première partie (TC 00:00 à 16:04). Durée 16 mn 04 sec.
De Nieuport au Mont Kemmel, (Belgique, Flandre occidentale). La côte, avant d’arriver à Nieuport, l’Yser, la ville et la cité balnéaire offrent des images de pans de murs dressés dans les ruines, de terres inondées, d’installations portuaires détruites. Plus loin, Pervyse, Dixmude (TC 00:03:13 à 00:05:10), Boesinghe et Ypres sont autant de villages et villes littéralement rasés, hérissés d’églises, d’anciennes halles, de beffrois réduits à quelques murs porteurs. Dans cette désolation, des silhouettes humaines, quelques véhicules, un train, des abris provisoires de bois, marquent les débuts de la réoccupation des lieux. Enfin, au-delà des champs de ruines et des terrains criblés d’entonnoirs d’obus, se dresse le Mont Kemmel.

Deuxième partie (TC 16:04 à 28:47). Durée 12 mn 43 sec.
De Bailleul au Mont-Saint-Eloy (Nord et Pas-de-Calais). Dans le Nord comme dans la Flandre, les villes ont beaucoup souffert : Bailleul est en partie rasée, mais tous les axes sont dégagés des gravats. Le voyage se poursuit au-dessus de la région de Merris. Le dirigeable rase les toits d’Armentières, avec ses usines et les quais de la Lys. Après Loos et la Bassée, Lens offre quelques images de vie au milieu d’un champ de ruines : des marchés avec leurs étals, leurs charrettes et leurs badauds ainsi que des chantiers. Au-delà, dans le Pas-de-Calais, la crête de Vimy est surmontée d’une croix blanche. Arras apparaît très endommagée avec ses églises, ses cloîtres et ses places à arcades. Enfin, le dirigeable gagne le Mont-Saint-Eloy où se profilent les restes de l’abbaye. Arrivant sur Arras, l'opérateur filme les dévastations de la ville et de la cathédrale, du palais Saint-Vaast.

Troisième partie (TC 00:28:47). Durée 14 mn 23 sec.
De Saint-Quentin à Vauxaillon, (Aisne et Oise). Le dirigeable survole Saint-Quentin dont on aperçoit la cathédrale, les quartiers anciens, la gare, puis Ham, la campagne entre la Fère et Saint-Quentin, Noyon (Oise), Carlepont, Tracy-le-Mont, Soissons, Vailly-sur-Aisne et Oulchy-le-chateau. L'ensemble des localités survolées sont en ruine.

Repérage de quelques localités visibles :
- Ypres : TC 00:06:48 à 00:09:59
- Armentières : TC 00:14:45,
- Merris : 00:16:10,
- Loos : 00:18:45,
- Lens : 00:20:00,
- Vimy : 00:23:02,
- Arras : 00:24:26,
- Mont-Saint-Eloi : 00:28:14,
- Saint-Quentin : 00:28:50,
- Noyon : 00:32:43,
- Carlepont : 00:35:07,
- Tracy-le-Mont : 00:35:38,
- Soissons : 00:35:56,
- Vailly-sur-Aisne : 00:36:20,
- Condé-sur-Aisne : 00:37:53,
- Nouvion-le-Vieux : 00:38:57,
- Berry-au-Bac : 00:39:49,
- Oulchy-le-Château : 00:43:07.

Notes :
Métrage d'origine inconnu ; métrage conservé m.
1+nn cartons bilingues français et allemand.

Film commandé par le Collège de France et réalisé par Lucien Le Saint, opérateur de prise de vues des Archives de la planète d’Albert Kahn.
Il est tourné à partir de décembre 1918, et principalement en août et septembre 1919 par Lucien Le Saint et Camille Sauvageot. Il y eut deux campagnes de prises de vue : la première du 12 au 30 août 1919 au départ du centre d’aérostation Mme de Marquise Rinxent (Le Saint et Sauvageot), et une deuxième les 8, 9 et 18 septembre 1919 au départ de Saint-Cyr (Le Saint seul). Les deux caméramans sont missionnés et rétribués par le Centre d’action de propagande contre l’ennemi.
Première projection le 23 décembre 1920 au Trocadéro (Paris).

Le récit au jour le jour de ce tournage, réalisé avec un dirigeable de la Marine basé à Saint-Cyr, figure dans un document intitulé "Les grands reportages de Lucien Le Saint".
Dans une correspondance du 1er novembre 1927 adressée au ministre de la Guerre par Lucien Le Saint, ancien opérateur de la SPCA, il précise son parcours et signale que le film "En dirigeable sur le front" a été commandé par le Collège de France par M. le professeur Brunhes (archives conservées au SHD : cote SHD/DIMI 3 R 145).
Les deux pilotes sont le lieutenant de vaisseau Jacques Trolley de Prévaux lors de la première campagne de prises de vue, et le commandant Jean-Paul Tanzi lors de la seconde.

Cette copie du film avec les cartons bilingues français et allemands provient d’une commande de l’armée du Rhin en octobre-novembre 1923 pour une diffusion en Allemagne.

Film incomplet (trois parties sur quatre), voir le film complet en quatre parties sous la référence 14.18 A 1455. Les séquences sont plus complètes sous la référence 14.18 A 1455 que sous la référence 14.18 A 518 (par exemple la séquence intitulée 1re partie dure 20mn 49 s dans cette version, contre 15 mn 30 s dans l'autre).

Film anciennement référencé 14.18 A 518, A 519 et A 520. Les notices des références A 519 et A 520 (documents sans support ni exemplaire) ont été fusionnées avec celle-ci le 29/09/2017.
Dans le domaine public à partir du 01/01/2032 (coauteurs décédés respectivement en 1931 et en 1961).

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Durée totale
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  • Informations

    Référence 14.18 A 518
    Durée 00:43:24
    Date de réalisation 31/12/1919
    Date de début 01/12/1918
    Date de fin 18/09/1919
    Support d'origine Nitrate
    Format d'origine 35 mm
    Couleur Noir et blanc
    Typologie Produit monté
    Origine SCA/SPCA Section cinématographique de l'armée