Visite du général de corps d'armée Salan, commandant en chef en Indochine, et de Linarès, commandant les FTNV (Forces terrestres du Nord-Vietnam), au camp retranché de Na San, où les hommes du génie effectuent des travaux de terrassement et de fortification. Une première attaque contre le points d'appui 8 (PA 8) de la défense, menée par un régiment Viêt-minh a échoué dans la nuit du 22 au 23 novembre 1952. Dans les jours qui suivent, les deux adversaires se préparent à l'affrontement. Les défenseurs améliorent leurs plans de feu et renforcent autant qu'ils le peuvent encore la défense des différents points d'appui. Le reportage offre plusieurs vues d'ensemble des installations et du camp retranché depuis des points d'appui extérieurs et des évacuations sanitaires après les affrontements de la nuit.

Contexte : à Na San, où d'importantes forces franco-vietnamiennes se préparent à subir l'assaut massif de près de trois divisions Viêt-minh, une première attaque contre les Points d'appui (PA) de la défense, menée par un régiment ennemi échoue dans la nuit du 22 au 23 novembre 1952. Un bataillon du TD 88 [1] tente d'enlever le point d'appui numéro 8 (tenu par la 11e compagnie du 5/3 REI (régiment étranger d'infanterie) commandé par le capitaine Letestu. Ils sont repoussés par une contre-attaque immédiate menée par une compagnie de parachutistes (3e BPC). Les assaillants se retirent, laissant 64 tués et 5 prisonniers sur le terrain.
[1] TD = Tieu Doan = bataillon Viêt-minh

Organisation du camp retranché de Na San :
(Source : Guerre d'Algérie, Guerre d'indochine, N°18, décembre 2010, La bataille de Na San, p.21)
Le camp retranché est organisé selon un double périmètre de ponts d'appui (PA) et sa défense est renforcée pour en faire une base opérationnelle intangible. Le défense de Na San se fonde sur un triple concept, lié au terrain, à la manoeuvre des feux et à la mobilité des réserves. Le terrain est réfléchi de façon concentrique, du plus près au plus loin. Au plus près, c'est à dire au fond de la cuvette qui mesure environ 6km de long sur 2 km de large, le terrain d'aviation, les organes de commandement et les unités d'appui (artillerie, mortier) et de soutien (matériel, santé). Au delà, un premier réseau de points d'appui, dit "PA intérieurs", est installé sur les premières collines qui entourent la base. Ils forment un ensemble étanche qui assure la défense directe de la base. Au plus loin, un second réseau de points d'appui, les "PA extérieurs", est installé sur les collines les plus élevées qui dominent la cuvette. Ils assurent la défense lointaine du camp et interdisent les vues et tirs directs.