
VIDÉO
Le Juif Süss.
Avertissement : ce document est un film de propagande à caractère antisémite à replacer dans son contexte de production et historique.
Tourné sur ordre de Joseph Goebbels, ministre de la propagande du IIIe Reich, ce film présente l’histoire falsifiée de Joseph Süss Oppenheimer, conseiller financier du duc de Wurtemberg Charles-Alexandre et assassiné en 1738.
Il servit d’appel à la haine raciale contre les juifs dans les années 1940. Les caractéristiques attribuées à Süss reprennent les stéréotypes nazis antisémites : cupidité, ruse, lâcheté, hypocrisie.
Scénaristes : Lion Feuchtwanger, J.R. George et Eberhard Wolgang Möller
L ’itinéraire tragique de Joseph Süss Oppenheimer, un Juif de cour ayant vécu au Wurtemberg au début du XVIII e siècle,a inspiré toutes sortes de livres, de pièces et de films. Il a notamment donné naissance à une nouvelle de Wilhelm Hauff (1827), à plusieurs études historiques au XIXe siècle, au roman de Lion Feuchtwanger (1925), aux pièces d ’Ashley Dukes (1929)et de Paul Kornfeld (1930), et au film antiraciste de Lothar Mendes (1934). A l ’initiative de Joseph Goebbels, ministre de la Culture et de la Propagande du III e Reich, le cinéma nazi s ’est emparé de ce personnage historique. En effet, Veit Harlan réalise en 1940 le film Jud Süss, où certains crimes attribués au personnage central vont justifier les mesures antijuives du moment.
Le film démarre en novembre 1938, à un moment où le ministère de la propagande donne des directives aux firmes de cinéma pour encourager les scénarios antisémites. La menace d’extermination de « la race juive » est lancée publiquement par Hitler le 30 janvier 1939. Tous les protagonistes appelés à la fabrication du film savaient donc de quoi il retournait. Son tournage commença le 15 mars 1940 dans les studios de Babelsberg. Il fut présenté en première mondiale le 5 septembre 1940 à la Biennale de Venise.
Le film fut diffusé à une large échelle en Allemagne et dans tous les pays européens occupés.
En 1948, une commission de dénazification lave le réalisateur du Juif Süss de toute culpabilité. Mais, le 15 juillet 1948, des juristes allemands déposent une plainte devant le tribunal de Hambourg. Le procès se termine le 23 avril 1949 par un acquittement. Après l’appel de l’avocat général, Gerhard Kramer, la Cour de cassation de Cologne rend son verdict le 12 décembre 1949 : le film doit être considéré comme « criminel ». Renvoi, donc, devant le tribunal de Hambourg. A nouveau, six semaines de procès. Le jugement définitif est prononcé le 29 avril 1950 : la charge de « crime contre l’humanité » est reconnue contre les activités de Veit Harlan. Néanmoins, il est acquitté au bénéfice de circonstances atténuantes. La condamnation du film comme « criminel » est, en revanche, confirmée. Ce jugement a permis à Veit Harlan de reprendre aussitôt sa carrière de cinéaste, et il réalisera encore dix films jusqu’à sa mort. Son Juif Süss est resté, lui, marqué du sceau de l’infamie. Certes, à partir de 1955, sa projection fut autorisée en République fédérale, sauf à Berlin-Ouest. Depuis le 3 octobre 1990, l’interdiction est levée sur l’ensemble du territoire allemand. Toutefois, la programmation du film reste rare. Elle intervient exclusivement dans le cadre de colloques ou séminaires sur l’histoire du national-socialisme. Et même là, il ne manque pas d’en résulter des polémiques.
Tourné sur ordre de Joseph Goebbels, ministre de la propagande du IIIe Reich, ce film présente l’histoire falsifiée de Joseph Süss Oppenheimer, conseiller financier du duc de Wurtemberg Charles-Alexandre et assassiné en 1738.
Il servit d’appel à la haine raciale contre les juifs dans les années 1940. Les caractéristiques attribuées à Süss reprennent les stéréotypes nazis antisémites : cupidité, ruse, lâcheté, hypocrisie.
Scénaristes : Lion Feuchtwanger, J.R. George et Eberhard Wolgang Möller
L ’itinéraire tragique de Joseph Süss Oppenheimer, un Juif de cour ayant vécu au Wurtemberg au début du XVIII e siècle,a inspiré toutes sortes de livres, de pièces et de films. Il a notamment donné naissance à une nouvelle de Wilhelm Hauff (1827), à plusieurs études historiques au XIXe siècle, au roman de Lion Feuchtwanger (1925), aux pièces d ’Ashley Dukes (1929)et de Paul Kornfeld (1930), et au film antiraciste de Lothar Mendes (1934). A l ’initiative de Joseph Goebbels, ministre de la Culture et de la Propagande du III e Reich, le cinéma nazi s ’est emparé de ce personnage historique. En effet, Veit Harlan réalise en 1940 le film Jud Süss, où certains crimes attribués au personnage central vont justifier les mesures antijuives du moment.
Le film démarre en novembre 1938, à un moment où le ministère de la propagande donne des directives aux firmes de cinéma pour encourager les scénarios antisémites. La menace d’extermination de « la race juive » est lancée publiquement par Hitler le 30 janvier 1939. Tous les protagonistes appelés à la fabrication du film savaient donc de quoi il retournait. Son tournage commença le 15 mars 1940 dans les studios de Babelsberg. Il fut présenté en première mondiale le 5 septembre 1940 à la Biennale de Venise.
Le film fut diffusé à une large échelle en Allemagne et dans tous les pays européens occupés.
En 1948, une commission de dénazification lave le réalisateur du Juif Süss de toute culpabilité. Mais, le 15 juillet 1948, des juristes allemands déposent une plainte devant le tribunal de Hambourg. Le procès se termine le 23 avril 1949 par un acquittement. Après l’appel de l’avocat général, Gerhard Kramer, la Cour de cassation de Cologne rend son verdict le 12 décembre 1949 : le film doit être considéré comme « criminel ». Renvoi, donc, devant le tribunal de Hambourg. A nouveau, six semaines de procès. Le jugement définitif est prononcé le 29 avril 1950 : la charge de « crime contre l’humanité » est reconnue contre les activités de Veit Harlan. Néanmoins, il est acquitté au bénéfice de circonstances atténuantes. La condamnation du film comme « criminel » est, en revanche, confirmée. Ce jugement a permis à Veit Harlan de reprendre aussitôt sa carrière de cinéaste, et il réalisera encore dix films jusqu’à sa mort. Son Juif Süss est resté, lui, marqué du sceau de l’infamie. Certes, à partir de 1955, sa projection fut autorisée en République fédérale, sauf à Berlin-Ouest. Depuis le 3 octobre 1990, l’interdiction est levée sur l’ensemble du territoire allemand. Toutefois, la programmation du film reste rare. Elle intervient exclusivement dans le cadre de colloques ou séminaires sur l’histoire du national-socialisme. Et même là, il ne manque pas d’en résulter des polémiques.
Propriétés
Réalisateur | Veit Harlan - |
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Lieu(x) | Bade-Würtemberg - |
Informations
Référence | FT 272 |
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Durée | 01:29:37 |
Date de réalisation | 05/09/1940 |
Format d'origine | 35 mm |
Couleur | Noir et blanc |
Origine | UFA Universum Film Akten Gesellschaft |