reportage

Fonds photographique de Henri Mauchamp (1925-2017). Les cadets de la France Libre.

Photographe(s) : Inconnu


Première promotion: "Libération", juin 1942. Au premier rang: Duluat, Méchin, sergent Fox, sous-lieutenant Fèvre, capitaine de la Joncière, capitaine Beaudoin, lieutenant de Cabrol, sous-lieutenant Taravel, Le Roux et Seïté (Amicale des Cadet) Photo Leonard Brook

Deuxième promotion: "Bir Hakeim", octobre 1942 (Amicale des Cadets)

Troisième promotion : "Fezzan et Tunisie", juin 1943 (Amicale des Cadets)

Quatrième promotion: "Corse et Savoie", octobre 1943 (Amicale des Cadets)

Cinquième promotion: "18 juin", juin 1944

I - LES ORIGINES
En juin 1940, le général de Gaulle trouve rassemblés autour de lui plus d'une centaine d'adolescents âgés de quatorze à seize ans, qui ont traversé la mer pour lui offrir leur total dévouement au service de la France. Leur jeune âge leur interdit de les incorporer dans une unité combattante quel que soit l'ardent désir qu'ils en ont. Il faut pourtant les prendre en charge matériellement et moralement malgré le cruel manque de moyens de la France Libre naissante. Dans un premier temps, ils sont cantonnés sous la tente près de la petite localité de Brymbach, dans le Pays de Galles où, insuffisamment occupés et déçus d'être écartés des activités guerrières dont ils rêvent, ils doivent patienter dans l'attente d'une décision définitive les concernant. En octobre, ceux d'entre eux qui ont dû interrompre leurs études secondaires, un peu plus d'une soixantaine, sont regroupés à "Rake Manor", petit manoir du Surrey, en vue de leur permettre de poursuivre leurs études tout en recevant un commencement d'instruction militaire. Mais ces adolescents n'ont plus la mentalité ni les préoccupations de collégiens ordinaires et l'expérience se révèle décevante, pour les intéressés comme pour leurs professeurs. Le général de Gaulle, mis au courant de leur situation, décide de donner satisfaction à ces volontaires, et de créer pour eux une véritable école militaire, qui réserverait pourtant une place aux enseignements de culture générale encore nécessaires. Cette école prendra le nom d'Ecole des Cadets de la France Libre.
II - L'ECOLE DES CADETS DE LA FRANCE LIBRE
Le 4 février 1941, l'Ecole des Cadets s'installe dans un des bâtiments réquisitionnés de l'importante "Public School" de Malvern, au sud de Worcester. Dès le début, le général de Gaulle tient à ce qu'au travers de l'épreuve que connaissait la France, cette école maintienne la tradition plus que centenaire de l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, dont il est lui-même issu. Conformément à cette volonté, toute l'instruction militaire y sera toujours assurée par des officiers issus de Saint-Cyr, particulièrement attachés à transmettre à leurs jeunes élèves l'esprit et la tradition de cette glorieuse institution. Dès lors, les Cadets seront correctement installés et équipés à la française grâce aux réserves de tenues bleu sombre laissées derrière eux par les bataillons alpins de Narvick, tenues complétées pour les élèves aspirants par une fourragère blanche, insigne chez les Anglais des élèves officiers. Ils travailleront avec enthousiasme pour décrocher le moment venu le galon qui sanctionnera leurs efforts. L'effectif est réparti en trois sections : - une section préparatoire pour les moins avancés en âge et en savoir, - une première section pour ceux dont le degré d'instruction correspond à peu près à celui des lycéens de première, - une section, qui deviendra une compagnie d'Elèves aspirants, bacheliers ou jugés dignes de l'être, et dont la date de naissance, réelle ou astucieusement corrigée, leur permettra de prétendre à un enrôlement régulier à la fin de leurs études. La première promotion, comprenant quinze aspirants, sort en juin 1942, et choisit d'être baptisée "Libération". Sur ces quinze jeunes officiers, huit seront tués à l'ennemi. En mai 1942, les bâtiments de la Public School de Malvern étant réquisitionnés par les autorités militaires anglaises, l'Ecole des Cadets s'installe alors, non loin, dans le manoir de Ribbesford, près de la ville de Bewdley (déformation du vocable normand "Beaulieu"), où elle trouve un cadre plus vaste et mieux adapté à la croissance de ses effectifs. Les Cadets de 1940 ayant à ce moment atteint l'âge de dix-huit ans, également exigé des nouveaux arrivants, le cycle préparatoire est supprimé. Les élèves sont donc répartis en deux compagnies, dont la période d'instruction est pour chacune de six mois. Les premiers six mois sont consacrés à l'instruction militaire des jeunes recrues et se trouvent sanctionnés par le grade de sergent. La seconde période est employée à la formation technique et professionnelle des futurs officiers. De décembre 1942 à juin 1944, quatre nouvelles promotions sont sorties de l'Ecole des Cadets. Elles portent les noms de : "Bir Hakeim", "Fezzan Tunisie", "Corse et Savoie" et "18 Juin". Selon la tradition de Saint-Cyr, chaque baptême de promotion donne lieu à une prise d'armes solennelle qui est présidée par le général de Gaulle lorsqu'il est en Grande-Bretagne ou, lorsqu'il est absent, par un de ses représentants (notamment les généraux Leclerc et Koenig pour la dernière promotion). Au total, deux cent onze officiers sont issus de l'Ecole des Cadets. Quarante-huit d'entre eux, soit près d'un sur quatre, sont morts pour la France. L'Ecole Militaire des Cadets de la France Libre a été dissoute le 16 juin 1944. Dans l'ordre du jour ordonnant la dissolution de l'Ecole, le général de Gaulle a pu écrire : "Le nom de l'Ecole des Cadets demeurera dans l'histoire militaire de la France. Il demeurera comme celui du refuge où la jeune élite de notre armée apprit à vaincre pour la libération et la rénovation de la Patrie. "

Informations techniques

Nombre de clichés 7

Propriétés

Référence D96-38
Date de début 01/06/1942
Date de fin 01/06/1944
Date de prise de vue 02/06/1943
Photographe(s) Inconnu -
Date 02/06/1943
Lieu(x) Grande-Bretagne -

Mots clés

Cliquer sur un mot-clé pour lancer la recherche associée