FOCUS
Les compagnies méharistes en Algérie (1954-1962)
Composées de combattants nomades sahariens, les compagnies méharistes sont des unités de l’Armée d’Afrique déployées dans le Grand Sud algérien pendant toute la guerre d’Algérie. Engagés pour leur connaissance du désert et des conditions de vie qui s’y prêtent, les méharistes sillonnent à dos de leurs majestueuses montures les Territoires du sud et ses paysages remarquables. Découvrez en image le quotidien de ces soldats du désert qui opèrent dans les ergs, les oasis, les oueds ou encore les plateaux gréseux du Tassili, jusqu’aux confins du Sahara.
Les méharistes : gardes du désert
Créées en 1902 par le général Laperrine, les compagnies méharistes tirent leur nom du méhari, dromadaire d’Afrique du Nord qui supporte les conditions désertiques extrêmes. Déjà engagées pendant la Deuxième guerre mondiale, elles contrôlent et renforcent les garnisons françaises établies dans le Sahara algérien. Les méharistes stationnent alors dans des bordjs et fortins, comme à Béni Abbès, à Igli, ou encore Fort-Polignac (actuelle ville d’Illizi). Elles sont dirigées par des officiers et sous-officiers français que l’on reconnait à leur képi blanc et leur sarouel et qui se déplacent également à dos de dromadaires. Mais pour progresser dans les 2 000 000 km2 du Grand Sud, les unités méharistes sont aussi motorisées et équipées de véhicules légers leur permettant d’évoluer dans les dunes et de franchir les plaines désertiques. Les compagnies méharistes assurent ainsi des missions de protection, de surveillance et de contrôle des caravanes de nomades aux frontières.
Entre traditions militaires et nomades
Habitués des méharées, longues randonnées à dos de dromadaires, de nombreux Touaregs et Chaâmbas s’engagent au sein de ces compagnies. Ils sont reconnaissables par leurs grands chèches les protégeant du climat aride saharien. Leurs campements et bivouacs sont installés au milieu des grandes dunes de sables, dans le Grand Erg oriental, ou bien aux pieds des pitons rocheux du Tassili n’Ajjer. Au cœur de sites naturels bien souvent époustouflants, la vie quotidienne des pelotons méharistes est rythmée par les coutumes touarègues. Le cérémonial du thé et les rituels musicaux, mêlant chant et danse, font partie du quotidien de ces soldats nomades, entre vie combattante et traditions ancestrales.