Ce film raconte de 1963 à 2008 l'histoire d'un asile de lépreux transformé par le Docteur Raffier en léproserie-hôpital, puis ensuite, au fil des ans, la création en pleine brousse d'un village afin de donner aux lépreux guéris ou stabilisés et à leurs familles la possibilité de sortir de leur condition misérable de détresse et de rejet .Affecté en Côte-d'Ivoire en 1963, le docteur Raffier découvre à 7 km de Bouaké, en pleine brousse, une colonie de lépreux totalement isolés, vivants dans des cases en béton, sans structures médicales ni accès sur l'extérieur.
En premières urgences, il rénove les bâtiments et y aménage des locaux techniques pour les consultations, le laboratoire, le bloc opératoires et en même temps un accès à la route. De même il installe un groupe électrogène avec des poteaux de distribution, ainsi qu'une pompe dans un puits pour l'eau potable. Enfin des centaines d'arbres, des pelouses, des fleurs et même un jet d'eau agrémentent la léproserie.
Ces premiers travaux se firent avec la participation des malades afin de leur redonner confiance. Les efforts ont porté ensuite sur la nécessité de faciliter l'accès à la léproserie des nouveaux malades dépistés en phase aigüe et de décongestionner l'hôpital en permettant à ceux guéris ou stabilisés de ne pas rester des épaves à vie dans la léproserie. Ils devaient pouvoir soit rentrer chez eux, dans leur village, soit s'installer dans une structure extérieure à l'hôpital d'où l'idée d'un village postcure à créer de toutes pièces.
Ce grand chantier, après l'aménagement normalisé de l'hôpital, s'est fait en concertation avec les malades en tenant compte de leurs habitudes coutumières et des exigences de modernité : maisons en dur, séjour séparé, chambre, véranda, cuisine, douche, WC, cour. Les travaux publics et le génie rural ont apporté conseils et aide en techniciens et engins de génie civil. Les moyens financiers étant modestes, la réalisation des bâtiments impliquait de faire le maximum sur place : extraction de sable, confection des briques et parpaings, manœuvres bénévoles, convoyage, avec la participation des futurs bénéficiaires selon leur handicap,, la maison octroyée n'était pas simplement donnée mais méritée par l'effort de tous.
Les aides et dons ont permis de construire ce village de 80 maisons en 2007, avec un groupe scolaire de 12 classes, s'y sont ajoutées une cantine scolaire en 1998, une bibliothèque en 2000 et une salle d'informatique en 2007. Année après année ont été construits : une chapelle œcuménique (1966/67), le conseil du village (1969) avec sa salle de réunions, une bibliothèque, la salle des association et la voirie, un marché couvert (1969/70) comportant une coopérative agricole, des ateliers de cordonnerie, de couture, de sculpture sur bois, un salon de coiffure et un atelier de création de pagnes (de 1981 à 2004).En 1969 a été aménagé un terrain de sport rénové en 2001, où s'entrainent les équipes de foot qui ont participé en France en 2000, 2002, et 2004 au TIM (tournoi international des minimes) en remportant les coupes.
A noter aussi la construction d'une mosquée (1992), de la maison des jeunes (1993) et d'un quartier de 8 logements pour accueillir les familles des hospitalisés. Enfin un centre d'égrenage, de concassage et de pesage équipé de matériels semi-industriels pour le conditionnement du maïs, du riz, des ignames, et arachides.
D'autres projets ont été réalisés : la maison d'accueil (2005-2007 ) destinée à héberger tous ceux qui souhaitent partager leurs compétences avec les 5 villages dans les domaines de la médecine, des soins infirmiers, enseignement, agriculture, micro-économie ; le barrage hydro-agricole et piscicole (2006-2007) destiné à la communauté des 5 villages associés en coopérative. Ce barrage construit avec l'aide de Monsieur Boymond expert hydraulique de barrage EDF et la participation des lépreux à été inauguré le 21 juin 2007 ; de juin à septembre le barrage s'est rempli et l'eau est arrivée au niveau du déversoir le 10 octobre 2007. Dans ce film, le docteur Raffier nous dresse le plan d'aménagement en aval du barrage avec les étangs piscicoles et de spiruline (algue riche en vitamines), le maraichage, les vergers et l'élevage des moutons, cochons et poulets.
Ainsi la maladrerie y a perdu son caractère péjoratif et dégradant pour devenir par sa reconversion et son développement régulier et cohérent, un village exemplaire d'un millier d'habitants, où il fait bon vivre.

Note : Conformément à l'article 2 du contrat de cession, l'ECPAD peut exploiter les films mais devra au préalable obtenir l'autorisation du médecin général Raffier ou de ses ayants droit.