VIDÉO

[Niger saharien, Agadès et sa garnison, 1954-1959.]

Réalisateur(s) : René Caron



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Ce film comporte plusieurs parties :
- Agadès, vues générales (TC 00:03:00)
- Agadès, salam, Aït el Kébir, et danses peulhs (TC 00:17:50)
- Stage méhariste avec le GNA, Le groupe nomade de l'Aïr (TC 00:23:05)
- Agadès, 14 juillet 1956 (TC 00:37:48)
- Ténéré, Dirkou, Bilma, Madama (TC 00:52:23)
- Agadès, fête des palmes, printemps 1959 (TC 01:08:26)
- Agadès, inondations, 1959 (TC 01:13:49)
- Agadès, Bazeilles, 1956 (TC 01:20:41)

Note: ce résumé comporte des extraits d'un commentaire, non enregistré, rédigé en 2001 avec le lieutenant-colonel Caron.

Contexte du film:
Saint-Cyrien et lieutenant d'Infanterie de Marine, René Caron est désigné pour un séjour de trente mois en Afrique Occidentale Française et quitte la métropole en septembre 1954. Débarqué à Cotonou le 25, il poursuit sur Niamey où se trouvent le gouverneur du Territoire français du Niger et le général commandant la Brigade Niger-Dahomey. Celle-ci comprend plusieurs secteurs : le Bataillon Autonome du Dahomey ou BAD, le Bataillon Autonome du Niger-Ouest ou BANO, comprenant l'enclave de Gao au Soudan, futur Mali, le Bataillon Autonome du Niger-Est ou BANE dont dépend encore pour un temps Agadès et le Niger-Nord, futur BANN

De l'Atlantique au Tchad, le Sahara français forme une barrière entre l'Afrique noire et les populations blanches du Nord. Le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye voient naître ou renaître des mouvements indépendantistes soutenus par l'Islam. Face à ces menaces, un front de surveillance et d'action a été constitué, allant pour l'AOF, de la Mauritanie eu Nigeravec des garnisons sahariennes comme Nema, Kati, Tombouctou, Gao, Agadès. Elles disposent chacune d'au moins trois unités : une compagnie d'infanterie portée (CIP), une compagnie saharienne motorisée (CSM) et un groupe méhariste (GM). La première, formée de Tirailleurs, possédant ses propres véhicules, peut intervenir dans un rayon limité, tout en assurant la sécurité de la garnison ; elle assume la majorité des charges de garnison, intendance, central radio, infirmerie, casernement, repos des troupes, dépôt de carburant, etc. La CSM, sur véhicules légers, 4x4 et 6x6, peut effectuer des missions de reconnaissance ou des interventions rapides à longues distances. Les groupes nomades enfin, se déplacent à chameau ; ils sont constitués de deux pelotons, l'un formé de nomades de la région, Maures, Arabes, Bérabiehs, Touareg ou Taublons, l'autre de Tirailleurs africains d'origine diverse. Leurs mission en temps de paix, est d'assurer une présence en milieu nomade, de nouer des relations avec les différentes ethnies et leurs chefs coutumiers, d'être informés de problèmes éventuels, de remplir des missions civiles telles le recensement, l'arbitrage, police, etc. En période d'agitation et de guerrilla, ils doivent pouvoir agir en liaison avec les unités motorisées et l'aviation.

Résumé
00:03:00
Débarqué au Niger le 19 octobre 1954, René Caron arrive à Agadès le 21 octobre.
Sous les ailes du Junker 52, il découvre les environs sableux de la ville, tachetés d'arbres et arbustes. La ville est un important ensemble de maisons rectangulaires, uniformément rougeâtres, couleur de l'argile locale utilisés pour les briques sèches et les enduits, sans le moindre espace de verdure.

La garnison d'Agadès.
Les installations militaires sont variées et occupent un large espace à un kilomètre de la ville.
Le fort Dufau. L'édifice de cent mètres de côté et ceint d'épais remparts, abrite la 3e Compagnie de fusiliers-voltigeurs, des chambres de troupes, des logements de cadres français. Il dispose d'un puits et de quelques arbres.
La 5e Compagnie saharienne motorisée se trouve dans d'autres bâtiments qui procurent des logements pour les troupes et les cadres, la maison du commandant d'armes, un atelier auto, des garages, une infirmerie, etc.
Derrière le fort, un autre carré aux murs plus modestes aligne les petites maisons des tirailleurs mariés.
On aperçoit aussi l'ancien palais du sultan, occupé aujourd'hui par l'hôtel Terminus

00:05:50
Du sommet de la mosquée, on voit toute la ville. Ruelles et places, toutes sableuses, sont très animées, surtout le matin pour le marché. La population est diversifiée : des Bouzous, caste inférieure sédentaire, descendants d'esclaves ; des Touaregs des environs ou venus de loin pour les achats périodiques ; des Peulhs Bararas éleveurs et qui se déplacent en petits groupes ; des Haoussas venus du sud ; des commerçants français ou africains d'autres territoires ; des fonctionnaires français ou africains, des militaires, des religieuses françaises qui ont fondé récemment une communauté de Petites Sœurs du Père de Foucauld.

00:06:31
Une fois par semaine, s'opère une liaison en avion civil ou (DC3) ou militaire (Nord 2501) entre Dakar (ou Niamey ?) et Agadès.
Sur l'aérodrome, un peloton de la 5e CSM, équipée de camions 4x4 et de jeeps, s'apprête à partir en mission pour l'oasis de Dirkou, à 630 km d'Agadès. Il va relever un autre peloton en fin de séjour, Dirkou ayant une garnison permanente.

00:07:04
Le colonel Barboteu, adjoint du général commandant la brigade Niger-Dahomey, dont l'état-major est situé à Niamey, arrive à Agadès pour une inspection des unités. Il est accueilli par le colonel Magendie, commandant d'armes d'Agadès et du secteur Niger-Nord, le lieutenant Marcesche de la 5e CSM et par M. Féral le commandant de Cercle c'est-à-dire le préfet de la circonscription.

00:07:20
Au poste, a été recueilli un girafon dont la mère avait été tuée. Près de l'aérodrome, des femmes bouzous puisent l'eau.

00:08:54
Se mêlent aux Bouzous et aux Touareg, les Haoussas, une population noire majoritaire au Niger.
Au nord d'Agadès, le kari (oued) d'Alarsès, à sec onze mois sur douze se situe au-dessus d'une nappe phréatique, qui favorise une végétation importante aux espèces variées (acacias, roniers, tamaris, manguiers, dattiers, etc.) et la présence de jardins.

Jour de marché dans une ville, portraits d'enfants. Dromadaires dans une plameraie. Un village sous des arbres.

00:12:00
Séjour au ski à l'Alpe d'Huez (hôtel "Les Grandes Rousses"). Des skieurs descendent les pistes, certains font du patin à glace.

00:17:50
La population, en majorité musulmane au Niger, célèbre la Tabaski ou Aït el Kbir, c'est-à-dire le début du Ramadan. Les Musulmans noirs et nomades se réunissent sur un vaste espace nettoyé pour l'occasion à 500 mètres d'Agadès. Plusieurs centaines de fidèles, notables au premier rang, se retrouvent pour la prière, puis pour les diverses festivités qui suivent et qui attirent une foule nombreuse. Les Touareg exécutent une de leurs parades traditionnelles, les hommes à chameaux encerclent au plus près les femmes qui chantent. Les Peuhls, richement parés, à leur tour s'apprêtent à exécuter une danse.

Des autruches courent dans le désert. Des militaires en camions traversent le désert. On voit des villages avec des animaux. Un bovin tire une corde pour remonter de l'eau d'un puits. Des enfants jouent et dansent devant une école avant de grimper dans le camion des militaires.

Un troupeau de dromadaires dans le désert. La caravane avance au milieu des rochers.

Une prise d'armes dans le désert devant un campement.

00:37:48
Le GNA arrive au fort Dufau pour la revue et le défilé du 14 juillet. Une section de la 3e Compagnie du fusiliers-voltigeurs (3e CFV), la 5e Compagnie saharienne motorisée (5e CSM), le GNA, et enfin un groupe de gardes-cercle rendent les honneurs au colonel Magendie. Puis celui-ci en compagnie du commandant de Cercle passe en revue les unités. Ils rejoignent le sultan d'Agadès, assis en gandoura verte. La foule nombreuse vient assister à la cérémonie. Le lieutenant Caron et sa section de tirailleurs de la 3e CFV ouvrent le défilé. Suivent la 5e CSM sur véhicule, les gardes-cercle et le GNA commandé par le capitaine Grisard.
Parmi les spectateurs, de nombreux Touareg et Haoussas en grande tenue. Des festivités diverses sont organisées pour l'occasion : une course de chevaux, un concours de beauté féminine, une course de chameaux, un combat de tirailleurs sur bourricots, etc… On reconnaît Yaya Sanda, engagé et ancien combattant d'Indochine (00 :49 :25).

Comme en France, les garnisons des Territoires français célèbrent la fête nationale par une revue des diverses unités suivie d'un défilé devant les personnalités et la population.
Tôt le matin, le groupe nomade de l'Aïr arrive au petit trot, en tenue de parade, devant le fort Dufau. En tête, le lieutenant Fustec, commandant le GNA, suivi du porte-fanion, le peloton de Goumiers touareg en ordre parfait, visage voilé, puis le peloton de Tirailleurs, en kaki et chéchia rouge.
Devant l'entrée du fort, le colonel Magendie, commandant d'armes, répond à leur salut tandis qu'un groupe de Tirailleurs de la 3e Compagnie de fusiliers-voltigeurs, avec le lieutenant Caron et, un peloton de la 5e Compagnie Saharienne Montée rendent les honneurs aux arrivants. Les unités se mettent en place pour la revue : d'abord le peloton d'instruction de la 3e Compagnie de FV en kaki et ceinture rouge, la 5e CSM au complet avec ses véhicules, équipages à terre, en tenue blanche, aux ordres du capitaine Grisard, le GNA, hommes à terre puis les garde-cercle. Le colonel passe en revue les détachements alignés et accompagnés pour chacun de son chef. Puis avec le commandant de Cercle, tenue et casquette blanches, il rejoint le sultan d'Agadès (couvert d'une cape verte et assis à cause de son âge).
Après une remise de décoration à des anciens combattants, les trois autorités civile, militaire et coutumière se dirigent vers la tribune d'honneur ; les spectateurs prennent place de part et d'autre de la grande voie pour assister au défilé. En tête, le lieutenant Caron avec les recrues Mossis de la 3e CFV ; derrière les garde-cercle, blanc et chéchia rouge, la 5e CSM sur véhicules, le capitaine Grisard (dans le véhicule de commandement), puis le GNA à chameau (non filmé).

Le défilé terminé, les festivités commencent et les militaires, libérés de leurs obligations, rejoignent la foule et leurs familles.
De nombreux Touaregs se saluent et devisent ensemble. Le capitaine Grisard discute avec le vétérinaire.
A la fin des courses de chevaux, le juge des courses, cheik blanc, félicite un vainqueur.
Les candidates au concours de beauté féminine se présentent richement parées. Deux épouses de Goumiers du GNA portent des bijoux d'argent dont la croix d'Agadès.
La fête se termine par une course de chameaux devant le fort Dufau, les animaux courent au grand trot, à l'amble.

Quelques jours après, plusieurs militaires et leurs femmes attendent l'avion hebdomadaire sur l'aérodrome d'Agadè