reportage
Opérations Almandin 2 en janvier 1997 et signature des accords de Bangui à la suite de la crise en République centrafricaine.
Le 4 janvier 1997, sur l'une des principales artères de Bangui, l'avenue Barthélémy Boganda qui mène à la présidence, une foule de manifestants se masse, encadrée par des mutins. Elle progresse au pas de course et au sifflet, et ne tarde pas à se heurter à la gendarmerie centrafricaine et à des soldats loyalistes qui lancent des grenades lacrymogènes. Un poste de police est pris à partie par la foule et plusieurs policiers qui n'ont pas eu le temps de s'échapper sont rués de coups. Des coups de feu éclatent. Au carrefour Bravo 6, les véhicules des EFAO (Eléments Français d'Assistance Opérationnelle) sont entourés, submergés par les manifestants. Seules les grenades OF leur permettent, un temps, de se dégager. C'est dans cette atmosphère surchauffée, explosive, qu'intervient une délégation du Comité de suivi, conduite par un officier tchadien.
Il est environ 11 heures. Quelques instants plus tard, le capitaine Devos et l'adjudant Giraldo, qui y participent, sont froidement assassinés dans le dos. Ils remplissaient leur mission de négociation. Un geste fou vient de provoquer l'irréparable.
Le 05 janvier, à une heure, les canons de 20 mm des Puma ouvrent le feu sur le PC des mutins à Petevo et sur le camp de Kassaï, tandis que les éléments des forces spéciales s'infiltrent en direction du Sud-Ouest de l'agglomération. L'EMT sud (3e RIMa) du colonel Leclère empêche toute action de débordement des rebelles et assure la sécurité de la ville. L'EMT nord (2e REP) du colonel Puga pénètre dans les quartiers tenus par les mutins : Fatima puis Petevo, Kolongo...
Franchissant l'un des premiers l'avenue Boganda à hauteur de Bravo 10, le capitaine Raoul a déjà observé longuement le poste des mutins qui lui fait face. Avec ses légionnaires, il s'infiltre discrètement tandis qu'un VAB se lance sur un barrage et le balaye. La surprise est totale. Pas un coup de feu n'a été tiré. Bilan : 10 prisonniers et des armes automatiques saisies.
Pendant la nuit, les EFAO seront pris plusieurs fois à partie avec des armes lourdes, mais au lever du jour, les mutins ont abandonné toutes leurs positions à l'ouest et au sud-ouest de Bangui. Certains rebellesont préféré franchir l'Oubangui en pirogue, d'autres ont fui en brousse, certains, après avoir caché leurs armes, se sont fondus dans la population des quartiers qui leur sont favorables. La plupart se regroupent cependant à l'est de Bangui, dans leur fief d'Ouango.
Progressivement, les quartiers abandonnés par les rebelles retrouvent leur aspect normal. A Petevo, le marché se tient à nouveau de part et d'autre de la piste en latérite. Les camionettes déchargées de régimes de bananes circulent sans être rançonnées sur la route n°6 et des cargaisons de bois sont acheminées des rives de l'Oubangui vers la ville. L'usine MOCAF peut réapprovisionner en bière les magasins dont les stocks étaient épuisés depuis plusieurs semaines. Soulagée, la population ne demande qu'à vivre normalement.
Le 24 janvier, le général Touré et le capitaine Saulet signent une déclaration de fin de la mutinerie et le 25, lors d'une séance extraordinaire à l'assemblée nationale, en présence des présidents Idriss Deby et Omar Bongo, le chef de l'Etat, Ange Félix Patassé prend acte de l'accord préalable à un pacte de réconciliation nationale. Dans son discours de clôture, le président Bongo confirme la mise sur pied d'une force interafricaine de surveillance des accords de Bangui (MISAB). Commandée par le général gabonais Nkili, elle est composée de contingents de six états : Gabon, Sénégal, Tchad, Mali, Togo, Burkina Faso. Sa mission sera de faciliter le retour à la paix, de participer au désarmement et d'assurer la sécurité à Bangui.
[in "Armée d'aujourd'hui" n° 218 - colonel H. Pélissier]
reportage parallèle 00 97 003 en noir et blanc annulé
Il est environ 11 heures. Quelques instants plus tard, le capitaine Devos et l'adjudant Giraldo, qui y participent, sont froidement assassinés dans le dos. Ils remplissaient leur mission de négociation. Un geste fou vient de provoquer l'irréparable.
Le 05 janvier, à une heure, les canons de 20 mm des Puma ouvrent le feu sur le PC des mutins à Petevo et sur le camp de Kassaï, tandis que les éléments des forces spéciales s'infiltrent en direction du Sud-Ouest de l'agglomération. L'EMT sud (3e RIMa) du colonel Leclère empêche toute action de débordement des rebelles et assure la sécurité de la ville. L'EMT nord (2e REP) du colonel Puga pénètre dans les quartiers tenus par les mutins : Fatima puis Petevo, Kolongo...
Franchissant l'un des premiers l'avenue Boganda à hauteur de Bravo 10, le capitaine Raoul a déjà observé longuement le poste des mutins qui lui fait face. Avec ses légionnaires, il s'infiltre discrètement tandis qu'un VAB se lance sur un barrage et le balaye. La surprise est totale. Pas un coup de feu n'a été tiré. Bilan : 10 prisonniers et des armes automatiques saisies.
Pendant la nuit, les EFAO seront pris plusieurs fois à partie avec des armes lourdes, mais au lever du jour, les mutins ont abandonné toutes leurs positions à l'ouest et au sud-ouest de Bangui. Certains rebellesont préféré franchir l'Oubangui en pirogue, d'autres ont fui en brousse, certains, après avoir caché leurs armes, se sont fondus dans la population des quartiers qui leur sont favorables. La plupart se regroupent cependant à l'est de Bangui, dans leur fief d'Ouango.
Progressivement, les quartiers abandonnés par les rebelles retrouvent leur aspect normal. A Petevo, le marché se tient à nouveau de part et d'autre de la piste en latérite. Les camionettes déchargées de régimes de bananes circulent sans être rançonnées sur la route n°6 et des cargaisons de bois sont acheminées des rives de l'Oubangui vers la ville. L'usine MOCAF peut réapprovisionner en bière les magasins dont les stocks étaient épuisés depuis plusieurs semaines. Soulagée, la population ne demande qu'à vivre normalement.
Le 24 janvier, le général Touré et le capitaine Saulet signent une déclaration de fin de la mutinerie et le 25, lors d'une séance extraordinaire à l'assemblée nationale, en présence des présidents Idriss Deby et Omar Bongo, le chef de l'Etat, Ange Félix Patassé prend acte de l'accord préalable à un pacte de réconciliation nationale. Dans son discours de clôture, le président Bongo confirme la mise sur pied d'une force interafricaine de surveillance des accords de Bangui (MISAB). Commandée par le général gabonais Nkili, elle est composée de contingents de six états : Gabon, Sénégal, Tchad, Mali, Togo, Burkina Faso. Sa mission sera de faciliter le retour à la paix, de participer au désarmement et d'assurer la sécurité à Bangui.
[in "Armée d'aujourd'hui" n° 218 - colonel H. Pélissier]
reportage parallèle 00 97 003 en noir et blanc annulé
Catégories
| Centrafrique [République centrafricaine (RCA)] (Almandin 1996-1997) |
| ECPA [établissement cinématographique et photographique des armées] (1969-2001) |
| Guerres et opérations extérieures |
Informations techniques
| Nombre de clichés | 905 |
|---|---|
| Procédé original | Négatif |
| Support d'origine | Acétate |
| Couleur | Couleur |
Propriétés
| Référence | 01 97 004 |
|---|---|
| Date de début | 05/01/1997 |
| Date de fin | 28/01/1997 |
| Date de prise de vue | 17/01/1997 |
| Photographe(s) | Dominique Viola - |
| Date | 17/01/1997 |
| Lieu(x) | Bangui - République centrafricaine - |
| Personnes représentées | Devos - Giraldo, Gérard - Rastouil, Ch. - Coste, Jean-Claude - Gilquin, Olivier - Chanjou, Max - Leclère, E. - Touré, Amadou Toumani - Pelissier, H. - Saulet, Anicet - Patasse, Ange-Félix - Bongo, Omar - Compaore, Blaise - Deby, Idriss - Konaré, Oumar - Puga, Benoît - Lhommée - Winckler, Jehan-Eric |