Les contrées aux confins sahariens du Maroc et de l'Algérie sont encore peu sûres en 1908-1909. Les guerriers de la zaouïa (confrérie religieuse) de Douiret ont lancé de violents assauts contre Colomb-Béchar en avril 1908. Avant-poste français, Bou-Denib, sur l'oued Guir, n'est occupé que depuis le printemps 1908. Attaqué en septembre de la même année, il va servir de point de départ à la prise de possession du Maroc oriental en 1910-1911 : la France contrôle alors une bande de territoire allant de Taourjat, au Nord, à Bou-Denib, au Sud. Les monuments aux morts photographiés rappellent le coût humain de cette conquête.
Une partie importante de ce reportage est dédiée aux aspects les plus divers de la société arabe à Bou-Denib. La population y est largement représentée dans ses activités et ses aspects les plus divers ; on retiendra donc en premier lieu la valeur ethnographique de ces clichés.
Le photographe s'est attaché également à rendre compte de la conquête du Maghreb ; on trouvera ainsi de nombreuses photos illustrant la présence militaire française dans la région, au travers de revues de troupes et d'inspections par des autorités militaires, mais également une série intéressante de clichés consacrée à des cavaliers (séances d'équitation, jumping dans les dunes, fantasia).