L'armée française reconstruit".

Dans la vallée de la Maurienne, dont les usines (fonderies Renault), les gares (Modane) ou bien encore le tunnel du Mont-Cenis sont hors d'état de marche, le génie rétablit les voies de circulation : la voie ferrée (78 kilomètres déjà restaurés sur la ligne Paris-Modane-Turin, dit-on) et un pont provisoire, emprunté par des trains.

"Sur le front de Chine".

Sur une plaine de Chine, des milliers de travailleurs établissent un aérodrome. Le commentateur les compare allègrement à des fourmis et insiste sur le caractère primitif des moyens mis en oeuvre pour que les appareils les plus perfectionnés, tel un bombardier américain B-29, puissent atterrir.

"Normandie-Niemen".

Sur un aérodrome près de Stuttgart, les aviateurs de l'escadrille Normandie-Niemen sont présentés au général de Lattre par les colonels Delfino et Pouyade. Le général de Lattre rencontre le capitaine de La Poype. Parallèlement, des images vraisemblablement soviétiques, évoquent une autre remise de décorations (remise d'une décoration au pilote Roland de La Poype) dans une clairière enneigée, quelque part en URSS. En Allemagne, la cérémonie s'achève sur les évolutions des avions de combat Yak-3 de l'escadrille.

"Quelques mesures pour rien".

Trois documents allemands témoignent des dernières tentatives de résistance de l'Allemagne face à l'avance des Alliés, qualifiées systématiquement de "mesures pour rien" par le présentateur. Dans le premier, la population de Berlin met en place la défense de la ville : transformation des tramways en barricades, organisation d'une vie souterraine (centrale électrique, administration, impression de journaux, cuisines autonomes). Le deuxième document présente le schnorchel, tube permettant à un sous-marin d'assurer l'arrivée d'air frais et l'évacuation des gaz. Dans le troisième, un groupe de plongeurs revêtus d'une combinaison spéciale participe à une mission nocturne de minage du pont de Nimegue (Pays-Bas), destruction qui, précise-t-on, n'aura retardé que de quelques heures l'avance alliée.

"Okinawa est tombé".

Après 82 jours de combats acharnés contre les forces japonaises, la 10e armée américaine prend la colline d'Okinawa.

"Images d'Allemagne".

En compagnie de ses collaborateurs, dont le général Bradley, le général américain Eisenhower reçoit un étalon, cadeau du maréchal soviétique Joukov.
La vie quotidienne reprend à Stuttgart. Après le déblaiement des ruines, la circulation des tramways est rétablie ainsi que les marchés, la distribution d'une presse néanmoins contrôlée par les forces d'occupation française et les cultes, comme le service protestant dans une église détruite.
Alimentée par un barrage situé dans le massif alpin de la Silvretta, la centrale électrique de Partenen (Autriche) alimente désormais Paris, au lieu de la Ruhr comme auparavant.
Les sociétaires de la Comédie-Française et les danseurs de l'Opéra donnent un spectacle en l'honneur de la 1re armée française (1). Après l'accueil assuré par Fernand Gravey en uniforme de lieutenant, ils se produisent dans un théâtre en présence du général de Lattre de Tassigny : Pierre Dux joue dans "Le Malade imaginaire" de Molière, Lycette Darsonval dans le ballet "Coppélia" de Léo Delibes, enfin Yvette Chauviré et Serge Peretti dansent en duo.
A Constance, le général de Lattre de Tassigny et le général Devers, commandant le VIe groupe d'armées, procèdent à une remise de décorations. Symbolisant la "fraternité d'armes franco-américaine", la cérémonie se poursuit par un défilé puis s'achève par une fantasia, assurée par une brigade de spahis et l'escadron blanc des goums. (2)

Note :
(1) Une incertitude demeure concernant le lieu de l'action : le commentaire indique Stuttgart tandis que la détection dactylographiée plan par plan opte pour Constance. En fait, 2 représentations ont eu lieu : la première à Stuttgart le 9 juin 1945, la seconde à Constance le 11 juin.
(2) Le général de corps d'armée Béthouart est également présent.