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[Exécutions de Celestino Alfonso, Joseph Boczow, Emeric Glasz et Marcel Rajman, résistants Francs-Tireurs et Partisans de la Main d'oeuvre immigrée (FTP-MOI) du « groupe Manouchian » au Mont-Valérien le 21 février 1944.]
Photographie de l'exécution de quatre résistants Francs-Tireurs et Partisans de la Main d'oeuvre immigrée (FTP-MOI) du groupe de Missak Manouchian par un Kommando de la Wehrmacht dans la clairière du fort du Mont-Valérien (département des Hauts-de-Seine à partir de 1968).
L'identification des fusillés résulte des recherches entreprises notamment par Denis Peschanski dans les archives du procès conservées au Service historique de la Défense sous la cote SHD-V GR 28 P 8 53 297 et par Alain Simonnet dans les actes de décès des archives municipales de Suresnes (voir Denis PESCHANSKI, « Sur les photographies du Mont-Valérien », URL https://www.ecpad.fr/aide-a-la-recherche/fonds-prives/sur-les-photographies-du-mont-valerien/ consultée le 27 février 2025).
Note : Aucune exploitation, vente ou communication des images, commerciale ou privée, n'est permise sans l'autorisation du comité Franz Stock.
Toute demande d'exploitation est effectuée par écrit auprès de l'association Les Amis de Franz Stock ; contact disponible auprès du département des affaires juridiques et des achats de l'ECPAD : juridique@ecpad.fr.
L'identification des fusillés résulte des recherches entreprises notamment par Denis Peschanski dans les archives du procès conservées au Service historique de la Défense sous la cote SHD-V GR 28 P 8 53 297 et par Alain Simonnet dans les actes de décès des archives municipales de Suresnes (voir Denis PESCHANSKI, « Sur les photographies du Mont-Valérien », URL https://www.ecpad.fr/aide-a-la-recherche/fonds-prives/sur-les-photographies-du-mont-valerien/ consultée le 27 février 2025).
Note : Aucune exploitation, vente ou communication des images, commerciale ou privée, n'est permise sans l'autorisation du comité Franz Stock.
Toute demande d'exploitation est effectuée par écrit auprès de l'association Les Amis de Franz Stock ; contact disponible auprès du département des affaires juridiques et des achats de l'ECPAD : juridique@ecpad.fr.
Informations techniques
Orientation | paysage |
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Propriétés
Référence | D90-2 |
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Date de début | 21/02/1944 |
Date de fin | 21/02/1944 |
Photographe(s) | Clemens Rüther - |
Lieu(x) | Mont Valérien - Suresnes - |
Mention obligatoire | © Clemens Rüther/ECPAD/Défense |
La photographie est issue du reportage suivant :
[Exécutions de résistants Francs-Tireurs et Partisans de la Main d'oeuvre immigrée (FTP-MOI) du « groupe Manouchian » au Mont-Valérien le 21 février 1944.].
Voir la notice du reportageDescription du reportage
Les trois photographies ont été prises clandestinement par Clemens Rüther, sous-officier allemand de la Feldgendarmerie, catholique et antinazi, affecté à Paris en 1942. En 1944, C. Rüther est affecté au fort de Nogent-sur-Marne. Chargé de la sécurité du tribunal militaire allemand, il surveille en février 1944 le procès de vingt-trois résistants du groupe dirigé par Missak Manouchian (1906-1944), l'une des composantes des Francs-tireurs et partisans de la Main-d'Oeuvre immigrée (FTP-MOI). Le 21 février 1944, C. Rüther convoie les vingt-deux condamnés à mort jusqu'au Mont-Valérien, le lieu de leur exécution. Là, placé en surplomb de la clairière où a déjà pris place le peloton d'exécution, équipé d'un appareil Minox, il prend clandestinement trois photographies de leurs derniers instants. Les condamnés sont attachés et fusillés par groupe de quatre ou de trois pour ce qui concerne Missak Manouchian. Le prêtre catholique allemand Franz Stock (1904-1948) assiste également à ces exécutions, il est photographié au premier plan sur le cliché référencé D90-1 dans les collections de l'Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD). ll s’agit des seules images montrant des exécutions dans la clairière du Mont-Valérien connues à ce jour.
Dans un rapport écrit en 1985 conservé dans le dossier administratif du fonds à l’ECPAD, Clemens Rüther explique les conditions de ses prises de vues. Il évoque sa désignation au « début de l’hiver 1944, probablement en février, à la surveillance d’un procès d’un tribunal militaire allemand contre vingt combattants français de la résistance », puis l’exécution des condamnés : « le lundi (probablement le 21 février 1944), donc avant ledit jeudi, nous reçûmes l’ordre d’accompagner le transport de ces combattants de la résistance à un Fort, à l’ouest de Paris, probablement le Fort du Mont Valérien. Les condamnés étaient expédiés sur des camions et nous devions suivre sur des motocyclettes. Au Fort, dans une fosse, ils furent tous fusillés, quatre par quatre, par un commando des forces armées allemandes. Ils étaient liés à des poteaux et avaient les yeux bandés. Aux quatre suivants, ces mêmes bandeaux, qu’ils soient plein de sang ou non, étaient rattachés ». Il termine son rapport par ces mots : « Je fus le témoin du procès, du jugement et de l’exécution ».
Pendant quarante ans, Clemens Rüther conserve ces photographies sans en parler à quiconque. Ce n'est qu'en 1985, quelques mois avant sa mort, qu'il confie ce secret à un ami, Karl Föster. Celui-ci remet les clichés au comité allemand Franz Stock, qui a pour but de rendre hommage à l'aumônier militaire allemand éponyme.
Trois tirages de ces photographies ont été remis à l’ECPAD par Jean-Louis Macron, aumônier de la forteresse du Mont-Valérien, en juin 2005 dans le cadre d'un prêt de tirages pour reproduction. Numérisés en août 2005, les photographies sont consultables dans la salle de lecture de la médiathèque de l'ECPAD.
Dieter Lanz (Comité Franz Stock pour l’Allemagne) a par ailleurs remis en mai 2007 une copie des photographies à Alain Simonnet (1946 - ), un passionné de l’histoire de la deuxième guerre mondiale qui rassemble des informations sur les résistants juifs et les fusillés morts pour la France. Ce dernier les a transmises à des personnalités et à des institutions : le résistant Léon Tsevery (1926-2009), l'historien et avocat Serge Klarsfeld (1935 - ), le résistant et historien Arsène Tchakarian (1916-2018) pour le livre « Les Commandos de l'Affiche Rouge : la vérité historique sur la première section de l'Armée secrète » qu’il a écrit en collaboration avec Hélène Kosséian-Bairamian (Editions du Rocher, 2012), le musée de la Préfecture de Police (Paris) et le Mémorial de la Shoah (Paris). Informé de l’existence de ces clichés, Serge Klarsfeld est parvenu à les authentifier à la suite de recoupements. Il a ainsi établi en décembre 2009 que les hommes qui font face au peloton d’exécution sont des membres du réseau de résistance de Missak Manouchian.
L'identification des fusillés résulte des recherches entreprises notamment par Denis Peschanski dans les archives du procès conservées au Service historique de la Défense sous la cote SHD-V GR 28 P 8 53 297 et par Alain Simonnet dans les actes de décès des archives municipales de Suresnes (voir Denis PESCHANSKI, « Sur les photographies du Mont-Valérien », publié le 20 février 2025, URL https://www.ecpad.fr/aide-a-la-recherche/fonds-prives/sur-les-photographies-du-mont-valerien/ consultée le 27 février 2025).
Note : Aucune exploitation, vente, communication de ces images, commerciale ou privée, n'est permise sans l'autorisation de l'association Les Amis de Franz Stock, 17 place de l'Iris, 92400 Courbevoie, tél. 01 47 75 39 23.
Toute demande d'exploitation est effectuée par écrit auprès de l'association Les Amis de Franz Stock ; contact disponible auprès du département des affaires juridiques et des achats de l'ECPAD : juridique@ecpad.fr.
Dans un rapport écrit en 1985 conservé dans le dossier administratif du fonds à l’ECPAD, Clemens Rüther explique les conditions de ses prises de vues. Il évoque sa désignation au « début de l’hiver 1944, probablement en février, à la surveillance d’un procès d’un tribunal militaire allemand contre vingt combattants français de la résistance », puis l’exécution des condamnés : « le lundi (probablement le 21 février 1944), donc avant ledit jeudi, nous reçûmes l’ordre d’accompagner le transport de ces combattants de la résistance à un Fort, à l’ouest de Paris, probablement le Fort du Mont Valérien. Les condamnés étaient expédiés sur des camions et nous devions suivre sur des motocyclettes. Au Fort, dans une fosse, ils furent tous fusillés, quatre par quatre, par un commando des forces armées allemandes. Ils étaient liés à des poteaux et avaient les yeux bandés. Aux quatre suivants, ces mêmes bandeaux, qu’ils soient plein de sang ou non, étaient rattachés ». Il termine son rapport par ces mots : « Je fus le témoin du procès, du jugement et de l’exécution ».
Pendant quarante ans, Clemens Rüther conserve ces photographies sans en parler à quiconque. Ce n'est qu'en 1985, quelques mois avant sa mort, qu'il confie ce secret à un ami, Karl Föster. Celui-ci remet les clichés au comité allemand Franz Stock, qui a pour but de rendre hommage à l'aumônier militaire allemand éponyme.
Trois tirages de ces photographies ont été remis à l’ECPAD par Jean-Louis Macron, aumônier de la forteresse du Mont-Valérien, en juin 2005 dans le cadre d'un prêt de tirages pour reproduction. Numérisés en août 2005, les photographies sont consultables dans la salle de lecture de la médiathèque de l'ECPAD.
Dieter Lanz (Comité Franz Stock pour l’Allemagne) a par ailleurs remis en mai 2007 une copie des photographies à Alain Simonnet (1946 - ), un passionné de l’histoire de la deuxième guerre mondiale qui rassemble des informations sur les résistants juifs et les fusillés morts pour la France. Ce dernier les a transmises à des personnalités et à des institutions : le résistant Léon Tsevery (1926-2009), l'historien et avocat Serge Klarsfeld (1935 - ), le résistant et historien Arsène Tchakarian (1916-2018) pour le livre « Les Commandos de l'Affiche Rouge : la vérité historique sur la première section de l'Armée secrète » qu’il a écrit en collaboration avec Hélène Kosséian-Bairamian (Editions du Rocher, 2012), le musée de la Préfecture de Police (Paris) et le Mémorial de la Shoah (Paris). Informé de l’existence de ces clichés, Serge Klarsfeld est parvenu à les authentifier à la suite de recoupements. Il a ainsi établi en décembre 2009 que les hommes qui font face au peloton d’exécution sont des membres du réseau de résistance de Missak Manouchian.
L'identification des fusillés résulte des recherches entreprises notamment par Denis Peschanski dans les archives du procès conservées au Service historique de la Défense sous la cote SHD-V GR 28 P 8 53 297 et par Alain Simonnet dans les actes de décès des archives municipales de Suresnes (voir Denis PESCHANSKI, « Sur les photographies du Mont-Valérien », publié le 20 février 2025, URL https://www.ecpad.fr/aide-a-la-recherche/fonds-prives/sur-les-photographies-du-mont-valerien/ consultée le 27 février 2025).
Note : Aucune exploitation, vente, communication de ces images, commerciale ou privée, n'est permise sans l'autorisation de l'association Les Amis de Franz Stock, 17 place de l'Iris, 92400 Courbevoie, tél. 01 47 75 39 23.
Toute demande d'exploitation est effectuée par écrit auprès de l'association Les Amis de Franz Stock ; contact disponible auprès du département des affaires juridiques et des achats de l'ECPAD : juridique@ecpad.fr.