Le 15 juin 1915, les troupes françaises, sous le commandement du général de Pouydraguin, réussissent une percée de 5 km dans la vallée de Munster, tentant ainsi de contourner les hauteurs du Linge, où se situe la ligne de défense allemande. Mais le Grand quartier général refuse au général la possibilité d'exploiter cette opération, préférant tenter de déborder l'ennemi par les hauteurs. Les Français abandonnent le terrain conquis en plaine et se retirent sur les crêtes, où de violents combats les opposeront aux Allemands jusqu'en octobre, faisant 17 000 morts, notamment dans les rangs des chasseurs alpins. Le Linge est d'ailleurs surnommé le "tombeau des chasseurs". Dans ce secteur, la guerre de position durera jusqu'à l'armistice. L'opérateur commence son reportage au lendemain de l'attaque vers Metzeral où il photographie les tranchées et des trophées pris à l'ennemi. Il prend les vues suivantes :
- à Remiremont : le général de Maud'huy à son bureau, des prisonniers, des chasseurs alpins et un bureau du courrier,
- au Gaschney, aux lac blanc et lac noir : le 4e RAC, les 24e BCA, 30e BCA, 120e BCP et leur vie quotidienne (baignade dans les lacs, cuisine, courrier, café), un corps de garde, un PC, des caissons de 75 mm, un hôtel, un poste de télégraphe optique,
- à Gérardmer : une section de mitrailleurs et l'enterrement de 10 soldats,
- au col de la Schlucht : un magasin d'habillement et le repas des soldats,
- à Nompatelize, Mandray, Thann, Saint-Michel sur-Meurthe, Saales, Saint Benoît, Le Chipal, Saint-Léonard, Balschwiller, Dannemarie : des maisons, églises, halles et ponts en ruine ou incendiés,
- au Hohneck : une station de ravitaillement et un faux canon,
- au Rudlin : un campement de chevaux, des mulets, la fabrication de barbelés,
- à Schiessroth : le général de Pouydraguin et son état-major, ainsi qu'un défilé en sous-bois,
- à Eischwald : des tranchées allemandes,
- au col des Journaux : des tranchées, des arbres déchiquetés, des abris de chasseurs alpins,
- à Gewenheim : un téléphoniste réparant une ligne,
- au Tholy : un camion renversé,
- au col de la Chipotte : des tombes françaises,
- à Gerbépal : des mulets et des chasseurs alpins,
- à Bussang : un campement de chevaux et des territoriaux réparant la route,
- à Saint-Amarin : un troupeau de moutons,
- à Eglingen : la fenaison, un intérieur d'auberge, un observatoire dans une grange,
- au Collet : un blessé transporté vers l'ambulance,
- à Saulcy : un château et une usine de tissage incendiée.

Note :
Attention : la plupart des plaques photographiques de ce reportage ne se trouvent pas dans les collections actuelles de l'ECPAD (Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense). L'accès à ces images n'est donc pas possible. Il se peut que des tirages papier d'époque soient disponibles dans les albums de la BDIC (Bibliothèque de documentation et d'information contemporaine), située à l'Hôtel national des Invalides. Les renseignements ci-dessous sont donc donnés à titre informatif et historique.

Les plaques B216 à B227 sont manquantes ainsi que de nombreuses autres, notamment B243 à B265, B284 à B295, B297 à B363, B435 à B445. Le récolement indique deux plaques portant le même numéro, B228, avec des formats différents (?). A vérifier..