Après la révolution d'octobre, les forces françaises, britanniques et américaines soutiennent les Russes conservateurs contre les Bolchevicks et notamment l'amiral Koltchak, qui a proclamé l'indépendance de la Sibérie, aidé par une légion tchèque de 4000 hommes. Fin 1918, le SPCG envoie une équipe d’opérateurs sur la portion du Transsibérien tenu par les Russes blancs. L’équipe tourne dans les villes situées le long de la ligne ainsi que sur le chemin de fer de l’Altaï. Description des rushes :

En Sibérie, peut-être à Ekaterinbourg (1), la musique militaire britannique joue dans les rues de la ville tenue par les troupes blanches. Le général Janin, commandant le corps d'armée tchécoslovaque, pose devant un immeuble en compagnie de ses officiers d'état-major. La musique militaire britannique défile sous le regard de la population. A la gare, le général Janin descend d'un train spécial. Il est accueilli par le général tchèque Gajda et ses troupes qui présentent les armes ; la musique britannique et une unité serbe défilent devant la gare.

A Tchéliabinsk (TC 00:02:15), les troupes serbes défilent près d'une tour en bois (2) ; le général Janin est présent avec son état-major (3). Dans les rues de la ville, notamment l'actuelle rue Kirov (TC 00:04:30), des automobiles et des attelages circulent et la population civile déambule sur les trottoirs. Vue panoramique de Tchéliabinsk, encore largement construite en bois, avec dans le lointain la cathédrale Alexandre Nevski (4). Plan rapproché de la cathédrale avec ses clochetons. Aux abords de la ville, sur un pont de bois traversant la Miasse ou un de ses affluents, une charrette de paysan circule en direction de la ville.

Dans une gare ferroviaire située sur la ligne du chemin de fer de l'Altaï (probablement Barnaoul), des médecins et des infirmiers militaires russes prennent en charge des blessés évacués par train à bestiaux. Les hommes sont posés sur des brancards puis versés dans des charrettes. Un médecin militaire examine un blessé étendu sur son brancard.
Depuis l'intérieur d'un wagon approchant de Barnaoul, l'opérateur filme en travelling une vaste plaine inondée par le débordement de l'Ob ; un pont ferroviaire métallique franchit le fleuve (5) ; à Barnaoul, de nombreuses habitations ont été détruites lors d'un incendie, notamment l'hôtel de ville Les pans de murs demeurent les seules constructions visibles ;
A Barnaoul (TC 00:13:05), un défilé militaire de troupes blanches se déroule sous le regard d'un général russe. Une foule importante assiste au défilé, où les soldats russes (équipés à l'anglaise et portant des fusils Mosin-Nagant) défilent devant les autorités militaires. Des mitrailleurs, les cavaliers et l'artillerie, équipée de canons anglais Ordnance QF 15 livres, suivent les fantassins.
Dans la gare de Barnaoul, un train sanitaire est arrêté. Les blessés posent devant un wagon sanitaire. Un train blindé tchèque marqué "Praga" passe dans la gare. Vue d’une scierie filmée depuis une hauteur. Les attelages de canons anglais sur la place.

Notes :
Voir reportage photographique SPA 33 DS d’Antoine Mangin.
Comptes rendus de tournage n° 2197 de Marcel Josset du 23/04 au 17/05/1919, n° 2198 de Marcel Rebière du 11 au 22/06/1919, n° 2200 de Lucien Hayer le 18/06/1919.
(1) Le bâtiment visible à TC 00:01:21 pourrait être l'ancienne "nouvelle" gare d'Ekaterinbourg.
(2) La tour existe toujours ; elle est située le long de l'actuelle rue Vorosvkogo.
(3) Le silo à grains visible à l’arrière-plan à gauche existe toujours en 2010, bien qu’à l’abandon.
(4) Achevée en 1911, elle sert actuellement de salle de concert.
(5) Voir photos SPA 33 DS 889 à 891.