Le film montre des troupes sur le terrain en juin 1918 à la fin de la bataille du Matz et l’état de quelques villes et villages de Picardie après cette bataille. Puis il illustre la vie à Compiègne pendant la contre-offensive du général Mangin depuis la forêt de Retz, et montre enfin des villes du Pas-de-Calais et de la Somme en juillet 1918.

Premières lignes dans l'Oise. (1)
A Monchy-Humière (Oise), le 14 juin 1918, un camion chargé de munitions a été pulvérisé lors d'un bombardement. A Lachelle (Oise) un canon de 75 mm est en position dans un champ de blé, camouflé par des gerbes ; des artilleurs prennent leur repas derrière la pièce. Un observateur est juché dans un arbre en haut d’une échelle. A l’entrée de Coudun (Oise) une mine chargée, utilisable en cas d’avance de l’ennemi, est signalée par un panneau. A Marest-sur-Matz (Oise), trois guetteurs du 411e régiment d’infanterie (411e RI) ont installé leur poste de guet à la lisière d'un bois ; d’autres sont en position au bord d'une route dans des trous individuels. Dans le sous-bois, un poste de commandement est protégé par un mur de sacs à terre. Au bord d’un chemin creux, dans des trous individuels, des hommes du 411e RI se reposent, préparent leur armes, écrivent des lettres, fument la pipe ou font une sieste. Portrait d'un artilleur écrivant une lettre. Peut-être à Saint-Léger-aux-Bois (Oise), un canon de 155 mm GPF Fillioux fait feu.

Dans la Somme. Abbeville. (2)
A Rémiencourt (Somme, TC 00:02:42), le 18 juin 1918, une automobile circule dans les ruines du village. Un poste de secours a été installé dans les carrières voisines.
A Abbeville, le 26 juin 1918, un raid aérien allemand a provoqué des dégâts sur la ville. La place de la statue de l'amiral Courbet a été touchée. Plan panoramique sur la place, les commerces, dont un "American Bar", et l'entrée du palais de justice ; vue d’un coin de rue dévasté et d’une maison à colombages encore intacte.

Compiègne et environs. (3)
Près de Tracy-le-Mont, (Oise, TC 00:05:26), le 3 juillet 1918, une batterie d'artillerie a installé son cantonnement dans les bois (cuisine roulante, abri camouflé). Plan panoramique sur les toitures de la ville en partie touchée par les bombardements. Un blessé est brancardé vers un poste de secours en forêt ; il est déposé à l’entrée de l’abri en rondins pour être examiné par un infirmier.
A Compiègne (Oise, TC 00:07:28) la ville est soumise aux bombardements ; plusieurs maisons du centre-ville sont totalement détruites. L’hôtel Sainte-Catherine a été incendié. La population a quitté les lieux et les rues sont presque désertes. Près d’un camion (modèle CGO du ravitaillement en viande), des hommes nettoient les débris d’une toiture reposant sur les restes d’une maison. Le pont Pigeaud établi par le génie sur les restes de l’ancien pont de pierres (TC 00:09:37) est à nouveau endommagé ; un pont provisoire en bois a été construit à côté. A la gare de Compiègne, un train circule sur les voies, avec les ruines d’une usine à l’arrière-plan.
Dans un village, une colonne d'artillerie croise un convoi de réfugiés en chariots.

Hôtel de ville d'Amiens, Doullens, Arras, Saint Venant. (4)
A Doullens (Somme, TC 00:11:19), le 14 juillet 1918, des soldats américains reviennent d'un exercice et traversent la ville ; des camions sanitaires circulent.
A Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais, TC 00:12:27), le 18 juillet 1918, la ville est endommagée par les bombardements. Des troupes portugaises et britanniques circulent dans les rues, côtoyant la population demeurée en ville. Vue de la façade et des arcades du Baillage ; un soldat anglais règle la circulation et laisse passer un camion transportant le fuselage d’un avion.
A Arras (Pas-de-Calais, TC 00:13:55) une famille récupère une partie de ses affaires dans les décombres de sa maison et les entasse sur une brouette (une fillette emporte un bouquet de fleurs).
A Saint-Venant (Pas-de-Calais, TC 00:14:29), le 18 juillet 1918, la place est entièrement détruite ; les maisons et l'église sont dévastées. Les troupes britanniques occupent les ruines.
A Amiens (Somme, TC 00:15:00), le 14 juillet 1918, une réception est organisée à l'hôtel de ville en présence du général Toulorge, commandant le 31e CA (corps d'armée) et du général Monasch de l'armée australienne ; la mairie est protégée par des sacs de sable ; devant les grilles, les autorités montent en automobile. A la citadelle, les délégations françaises et australiennes arrivent pour la fête nationale.

Notes :
(1) Compte rendu de tournage n°1454 de René Meunier le 14/06/1918 ; métrage d'origine 100 m. Reportage photographique SPA 51 W.
(2) Compte rendu de tournage n°1526 de Maurice Renard les 18-24/06/1918 ; métrage d'origine 57 m. Reportage photographique SPA 92 V.
(3) Compte rendu de tournage n°1529 de Camille Sauvageot les 3-4/07/1918 ; métrage d'origine 94 m. Reportage photographique SPA 70 Y.
(4) Compte rendu de tournage n°1587 d’Henri Stuckert les 14-18/07/1918 ; métrage d'origine inconnu. Reportages photographiques SPA 18 LO et SPA 19 LO.