Dans ce volumineux reportage s'étendant de juin à octobre 1916, réalisé alors que le 23e régiment d'infanterie est présent dans la Somme dans le secteur de Curlu, Loys Roux témoigne à nouveau de son approche documentaire de la photographie en sélectionnant parmis ses clichés plusieurs images représentatives de la vie du soldat : officiers étrangers de passage, mouvements de troupes, fumées dégagées par des explosions ou encore ruines et monuments historiques tels que la cathédrale d'Amiens. On y trouve également quelques scènes plus rares que l'on doit à ses attributions et à son sang-froid : plusieurs clichés de cadavres allemands et de récupération de corps sur le champ de bataille ont été retenus dans la sélection, permettant aux auditeurs à qui ces films fixes étaient destinés de comprendre l'horreur vécue. Le respect dû aux morts est une des préoccupations majeures de Loys Roux, qui se charge de dresser l'inventaire des noms présents dans chaque cimetière de fortune installés par les régiments pendant la guerre. Ces cimetières ont pour la plupart été réaménagés pendant l'entre-deux guerres pour être regroupés en nécropoles, faisant de ces clichés et des plans dressés par Loys des archives importantes sur cette pratique d'inhumation en temps de guerre.