Samedi 18 mai 1996: Le camp Kassaï, à deux kilomètres à l'est du centre de Bangui. Cent à deux cent sous-officiers des forces armées centrefricaines (FACA), provenant du régiment mixte d'intervention et du régiment de défense opérationnelle, refusent de se laisser désarmer par les hommes de la sécurité du Président de la République Ange-Félix Patassé.
Menés par l'adjudant Isidore Dokodo et le sergent Cyriaque Souké, les mutins attendent du pouvoir qu'il paie les trois mois d'arriérés de solde promis lors d'une première mutinerie sanglante, à la mi-avril. Le ministre des ressources énergétiques, Charles Massi, ainsi que le président de l'Assemblée nationale, Hugues Dobozendi, et le chef d'état-major des armées (CEMA), le colonel Maurice Regonessa, sont leurs otages.
Les mutins, qui se sont emparés de véhicules militaires, commencent à piller les stations-service de Bangui à la recherche de carburant. Très rapidement, leurs exactions s'élargissent à d'autres commerces de la capitale...
La mutinerie de 200 soldats centrafricains, le 18 mai 1996, a suffi à embraser Bangui, la capitale. En quelques jours, la France a évacué de Centrafrique la majorité de ses ressortissants, et pris en main les négociations avec les insurgés. Clef de voûte de la réussite de cette opération délicate: les 1400 hommes des éléments français d'assistance opérationnelle (EFAO), prépositionnés sur le territoire centrafricain.
Le lundi 20 mai, la France déclenche l'opération Almandin 2 dans le cadre de l'accord de défense la liant à la République Centrafricaine, avec pour double objectif d'honorer cet accord et de garantir la sécurité de ses ressortissants.
Almandin 2 a été placée sous la responsabilité du général de brigade Bernard Thorette, chef du centre opérationnel interarmées (COIA) à l'état-major des armées.