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VIDÉO

Opération Espérance.

Réalisateur(s) : Inconnu



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Découpage documentaire à la séquence :
1-00.03.00 Dans le cadre de l'opération "Espérance", le général de brigade Dufour, commandant la 19e DI (Division d'infanterie) et le sous-préfet de Sétif visitent le village de Beni Ourtilane. La population du village est rassemblée pour l'occasion et écoute les discours prononcés par les autorités civiles et militaires et relayés par un traducteur.
2-00.04.42 Une route de montagne est remise en état par des éléments du génie pendant l'opération "Espérance".
3- 00.05.46 Survol du village de Bou Birek après le bombardement effectué par l'aviation pendant l'opération "Espérance". Un plan séquence montre un hélicoptère sikorsky en vol. Puis, le survol du village laisse voir d'épais panaches de fumées depuis le sol, signes du bombardement qui vient d'avoir lieu.
4- 00.06.27 Après les discours du général de brigade Dufour commandant la 19e DI (Division d'infanterie) et du préfet de Sétif, une distribution de blé au profit de la population de Beni Ourtlane est organisée
5- 00.07.40 Vues successives de la partie héliportée de l'opération "Espérance". Des soldats embarquent ou sont déposés par des Sikorskys. Ils évoluent de piton en piton dans le massif du Guergour.
6- 00.08.47 Un opérateur radio est en liaison au sol avec un appareil qui effectue une reconnaissance aérienne. Des prises de vues larges montrent ensuite une séquence de tirs aériens effectués par un appareil de type T6. Des plans montrent également une colonne de soldats qui évolue sur les pitons et sur les flans des massifs du Guergou
7- 00.10.02 Une colonne de femmes descend une pente montagneuse. Elles sont escortées par des soldats du 29e BCP (Bataillon de chasseurs à pied). Une section escorte également des hommes. Il s'agit vraisemblablement des habitants, hommes, femmes et enfants du village d'Arouir Illoumen, mentionnés dans le compte rendu d'origine. Un sergent leur demande fermement aux femmes et aux enfants de se calmer. Une jeune fille a l'air terrorisée. Les hommes sont assis et interrogés par un officier français. Une distribution de nourriture est effectuée auprès des enfants du village. Quelques hommes sont ensuite escortés, les mains sur la tête (cette séquence fait très certainement suite à la descente des femmes dans l'ordre chronologique initial), puis installés à part.
8- 00.11.33 Des hommes du 29e BPC (Bataillon de chasseurs à pied) ou du 4e RD (Régiment de dragons) réceptionnent des caisses (de munitions ?) qu'un Sikorsky est venu leur livrer sur le terrain, au cours de l'opération "Espérance". Vue de deux hélicoptères qui décollent. En arrière-plan, on peut voir le village de Bou Birek d'où s'échappent des panaches de fumée constitutifs des bombardements des T6 qui viennent d'avoir lieu. La séquence suivante montre un groupe de soldats qui salue un Sikorsky qui les survole.
9- 00.11.57 Un T6 effectue un passage au-dessus du village de Bou Birek. Le village a été récemment bombardé par l'aviation française. La séquence suivante montre une colone de soldats qui s'apprête à investir le village après le bombardement. Dès le premier plan effectué à l'intérieur du village, la colonne doit enjambée un premier cadavre qui jonche le chemin. Le plan suivant est un panoramique du village fumant sur la colone qui ressort des ruines. Deux soldats se précipitent au sommet d'un piton afin d'y accrocher un drapeau français. Le film se termine sur une série de gros plans sur les visages et les corps de trois victimes des bombardements et d'un soldat qui patrouille dans une ruelle du village, fusil à la main. Un long plan fixe montre ensuite les ruines fumantes du village. La séquence se termine sur un plan large du ciel et du djebel.

L'opération "Espérance", dont le but est de détruire "intégralement" [1] le village de Bou Birek, lieu de "concentration rebelles [où] la cellule terroriste règne en maître" [2], est menée par les unités du 29e Bataillon de chasseurs à pied (BCP), du 4e Régiment de dragons (RD) et de l'aviation. Le général Dufour, le préfet de Sétif et un administrateur civil des communes mixtes (?) venus surveiller le déroulement de cette opération lors d'une tournée d'inspection auprès des populations locales, observent le "ballet aérien" d'un avion de reconnaissance Piper Cub et d'un aéronef de bombardement T6. Déclarée zone interdite, les villageois du secteur, peut-être ceux du village d'Aourrir Illoulem [3] sont déplacés vers un camp de regroupement [4] situé dans la plaine. Les hommes descendent les chemins escapés en direction de la vallée, les mains sur la tête, suivis des femmes, des enfants et des vieillards. Lors d'une halte, ces derniers écoutent les instructions d'un Algérien et d'un lieutenant. A son arrivée dans le village de Beni Ourtilane [5] (protégé par un fortin militaire), la population écoute le général Dufour et le préfet de Sétif qui la haranguent, debout dans un camion GMC 4X4. A la suite de ce discours a lieu une distribution de blé.
Dans les montagnes de la région de Guergour, les transmetteurs s'affairent sur leur poste radio. Des hélicoptères Sikorsky S55 atterrissent, chargent des éléments du 29e BCP et les débarquent sur des pitons rocheux. Les soldats se déploient, se postent et se tiennent prêts à investir le village après son bombardement. Un hélicoptère décharge des caisses de rations et repart aussitôt. Les avions T6 effectuent leur mission de bombardement à haute altitude. Une vue aérienne permet de remarquer les épaisses fumées se dégageant du village bombardé. Puis, les soldats investissent le village et enjambent des cadavres filmés en gros plans.
Une route est remise en état par le Génie sous la protection de militaires armés.

Note : le terme « Algérien », utilisé dans ce paragraphe, désigne les populations autochtones (à différencier des Européens d’Algérie).

Mentions du compte rendu original :
Titre : Opération " Espérance ".
Date :
Métrage :
Opérateur : De Broca
N° du compte rendu : 6B605
Détecté par : le :

Négatif : x
Positif : x
Dupli-poss : M x
C/Type :

Indication des scènes :

1- Les chasseurs du 29e BCP (Bataillon de chasseurs à pied), à la suite d'un très sérieux accrochage, encerclent le village de Bou Birek, centre de concentration rebelle. La cellule terroriste y règne en maître. Il est décidé avec l'aide de l'aviation de détruire intégralement le village pour assainir une organisation qui s'avère intégralement rebelle et deuxièmement en guise d'exemple.
2- Largage des éléments du 4e Dragon de piton en piton.
3- Le général Dufour et le Préfet de Sétif entrent dans Beni Ourtillane. Distribution de blé.
4- Interrogatoire des hommes du village d'Aourir Illoulenen face de Bou Berik.
5- Réparation par le génie de la route coupée des ponts détruits.

Avertissement : quelques séquences de ce film prèsentent des images difficiles ou choquantes pouvant heurter la sensibilité de certaines personnes. Ce document fait partie d’une série de rushes de tournage dont le traitement documentaire et l’analyse sont en cours.

Ce film a été visionné sur le positif acétate ACT 5413-03. Le résumé ne suit pas les séquences montées du film car elles s'articulent de manière incohérente.
Voir également les reportages photographiques portant le même titre et référencés : ALG 56 101, ALG 56 101 BIS, ALG 56 109 et ALG 56 111 dont la plupart correspondent aux séquences insérées dans le film.
Le compte rendu du photographe mentionne que cette opération est une opération de représailles contre les indépendantistes responsables du massacre de La Soumman en avril 1956. Aucun renseignement n'est venu corroborer cette affirmation.

1et 2] Mentionné dans le compte rendu de l'opérateur.

3] Mentionné dans le compte rendu de l'opérateur mais rien ne permet de distinguer ce village d'un autre.

4] Le déplacement de population est considéré comme fréquent dès 1955. Dans son ouvrage sur "Les camps de regroupement de la guerre d'Algérie" Michel Cornaton, donne la définition suivante : "Les centres de regroupement se caractérisent par un déplacement massif et à faible distance d'une population assez dispersée dans des régions d'accès difficile... et implantés en zone de plaine ou de piémont" (P.23). "Tout ce qui pouvait se trouver dans la zone après un certain délai était déclaré rebelle et pouvait être soumis au feu de l'infanterie et l'aviation" (P.61). Il semble que cette opération corresponde à un regroupement de population, à la déclaration en zone interdite de la localité évacuée à son bombardement. Les autorités présentes semblent le confirmer. Il semble que ce n'est pas le préfet, mentionné dans le rapport de l'OPV, mais le sous-préfet de Sétif qui est présent car l'Algérie ne comptait que trois départements Oran, Constantine, Alger avant le 28 juin 1956. Après cette date, un décret en créa 12. Il est important de rectifier le compte rendu de l'opérateur.

5] Mentionné dans le compte rendu de l'opérateur mais rien ne permet de distinguer ce village d'un autre.

ATTENTION :
Un montage de ces rushes est également disponible en libre accès sur le site INA.fr sous le titre "L'Opération Espérance". Ce montage a été visiblement réalisé pour les Actuallités françaises du 13 juin 1956 (d'après les renseignements présents sur le site). Il est à noter qu'aucune mention ne fait référence à l'origine initiale du document (en l'occurence le SCA).
- Voir également le SCA 119 : "L'armée et le drame algérien" qui utilise des images issues de ces épreuves de tournage.
-Voir également le FT 522 : "Défense de l'Algérie" qui utilise des images issues de ces épreuves de tournage.

Propriétés

Lieu(x) Algérie - Beni Ourtilane - Guergour - Région de Constantine - Région de Guergour -
Personnes représentées Dufour (Algérie)

Informations

Référence ACT 5413
Durée 00:10:34
Date de réalisation 03/06/1956
Date de fin 03/06/1956
Format d'origine 35 mm
Couleur Noir et blanc
Origine SCA/Algérie (service cinématographique de l'armée française en Algérie)