En présence de plusieurs milliers de gourbis sinistrés, la France qui s'était fixé pour mission de replacer le sinistré dans une situation identique à la sienne avant le séisme, ne pouvait en matière rurale poursuivre le même dessein. Il était en effet irrationnel de reconstruire du taudis, il ne pouvait non plus être question de ne rien reconstruire du tout, laissant san aide et sans abri la partie de la population qui en avait le plus besoin.
Une expérience fut tenté par le Commissariat à la Reconstruction et son délégué pour la zone sinistrée d'Orléansville monsieur Hamirab.
En voici les données essentielles :
1) Une subvention de l'Etat accordée au propriétaire sinistré : subvention dont le montant est de 150 000 frs, essentiellement accordée sous forme de matériaux courant et de prestations de services.
2) La participation obligatoire des bénéficiaires à la construction de leur maison, sous le contrôle et les conseils de moniteurs et d'ouvriers qualifiés du Commissariat à la Reconstruction.
3) L'utilisation par l'intéressé d'un matériel de chantier relativement rustique, et de moyens de transport prêtés par l'administration qui fournit également des plans types de maisons et des études d'ensemble (voiries, adductions d'eau, etc...).
4) L'accession des intéressés à la propriété du terrain, d'implantation de la maison dans le cadre d'agglomérations nouvelles, rationnellement étudiées et dotées d'aménagements collectifs.
L'expérience conduite sur ces bases a donné des résultats positifs encourageants. En 24 mois 3500 logements ont été réalisés, représentant une centaine de hameaux nouveaux sains et nets. Quelques-uns d'entre eux sont visibles de la voie ferrée ou de la route d'Orléansville à Affreville (Pontéba).
Cette expérience tend à être généralisée en Algérie.
Par ailleurs, la reconstruction à Orléansville a pris un essor prodigieux. Des édifices publics, tel que la poste, la gare en sont un vivant témoignage. Le collège moderne, en éléments préfabriqués, est une nouvelle réussite quant à sa construction rapide, son confort, son aménagement, le nombre des élèves admis.
Dans la périphérie des immeubles éclatants de blancheur n'attendent plus qu'une dernière toilette pour être occupés.
Dans le cadre de l'essor économique de la région d'Orléansville, il est à noter d'importants travaux d'irrigation, pour développer la vallée du Chelif et surtout la région de Warnier, travaux dirigés par l'Hydraulique qui emploient presque essentiellement "une main d'oeuvre et des techniciens musulmans".

Note : voir également l'ACT 5960