Après trois ans d'épreuves, Paris n'a rien perdu de son activité, ni de ses charmes. Le calme matinal souligne la beauté immuable de ses monuments puis la ville se met au travail : péniches, remorqueurs et bateaux-mouches sillonnent la Seine dont les quais sont remplis de marchandises que l'on décharge. Autour des Halles, l'animation bat son plein et les marchandes des quatre saisons, leurs charrettes pleines, se postent le long des rues. Aux carrefours, les tramways, fiacres et taxis se croisent tandis que le métro ne désemplit pas. Dans les secteurs vitaux, la mobilisation des femmes assure une parfaite continuité des activités : conductrices dans les transports, ouvrières dans les usines où les jeunes mères trouvent même une crèche pour accueillir leurs enfants, employées dans les postes, les casernes et les grands magasins. Chalands autour des vitrines, flâneurs aux terrasses et ouvriers à l'heure de la sortie, animent les rues d'un perpétuel mouvement. Mais Paris reste aussi la capitale des loisirs. Le jardin du Luxembourg accueille les écoliers. Les parvis de la Madeleine et de Notre-Dame rassemblent les fidèles. L'avenue du Bois de Boulogne et le lac offrent aux élégants promeneurs les plaisirs de la marche, de l'équitation ou du canotage. Les réunions sportives, cross ou match de football, ont un vif succès tout comme les représentations de la Comédie française, de l'Opéra Comique ou les séances de cinéma (Gaumont Palace). Paris, enfin, n'oublie pas la guerre. La gare de l'Est accueille les permissionnaires, l'Hôtel des Invalides abrite les trophées ennemis. Les jeunes parisiens s'entrainent au maniement des armes et la foule acclame les glorieux bataillons qui défilent dans les rues. Car la victoire est inscrite dans les traditions de Paris : l'Arc de Triomphe le rappelle aux regards et la devise de la ville aux mémoires.

Textes des cartons et détail des images :
"Le réveil de Paris." Panoramas montrant plusieurs monuments (Sacré-coeur, Invalides, Tour Eiffel, ministère de la Marine, Concorde avec circulation automobile et fiacres, roseraie de Bagatelle).
"Le port de Paris." Circulation des péniches et des bateaux-promenades sur plusieurs sections du fleuve.
"L'animation aux halles centrales." Portrait d'une marchande de légumes (TC 00:03:54), permissionnaire décoré en conversation.
"Les étalages en plein air." Devant les grands magasins et au marché.
"Les marchandes de quatre saison." Aux abords de la porte Saint-Denis.
"L e marché aux fleurs." Avec l'horloge de la Conciergerie à l'arrière-plan.
"La circulation aux heures de travail." Tramways, fiacres et cyclistes se croisant à un carrefour.
"Le métro." Une station de la ligne 2, direction porte Dauphine.
"Dans beaucoup de métiers, les femmes ont remplacé les hommes : dans les moyens de transport." Contrôleuse dans le métro (et un permissionnaire) ; conductrices de tramway (TC 00:07:57) ; un chasseur à pied monte avec son chien dans une rame ; contrôleuse d'autobus.
"Dans les fabriques." Ouvrières dans une menuiserie.
"Dans les casernes." Femmes en cuisine, corvée d'épluchage, portrait d'une femme et d'un zouave (TC 00:10:32).
"Dans les usines de munitions." Femmes sur diverses machines.
"La pouponnière à l'usine." "La femme facteur."
"Les livreuses des grands magasins." Chargement des camions aux magasins du Louvre.
"Les grands magasins."Etals de vêtements et tissus.
"L'animation sur les grands boulevards." Place de l'Opéra et abords.
"L'animation à la sortie d'une usine."

"Deuxième partie. Paris au repos." (TC 00:16:36)
"Les écoliers à la promenade." Elèves dans une cour d'école ; jardin des Tuileries.
"La sortie de la Madeleine." " A Notre-Dame."
" L'avenue du Bois." Foule sur l'avenue ; équitation au bois de Boulogne.
"Sur le lac du bois de Boulogne."
"Le dimanche aux réunions sportives." Athlétisme à l'hippodrome de Longchamp.
"Une équipe d'athlètes du 20e corps d'armée obtient un succès triomphal." Match de football.
"La foule est restée fidèle aux théâtres : Molière à la Comédie- Française, Massenet à l'Opéra Comique."
"Une matinée en l'honneur des glorieux fusiliers marins."
" La sortie d'un grand cinéma." Le Gaumont Palace où on joue Le héros de l'Yser (film de Léonce Perret sorti en 1915) (TC 00:25:28).
"L'arrivée des permissionnaires."
"Les grands événements militaires ont provoqué à Paris d'imposantes manifestations patriotiques." Foule devant la statue de Lille sur la place de la Concorde.
"Aux Invalides, la foule contemple les trophées des dernières victoires françaises."
"Pendant que leurs pères sont aux armées et que leurs mères travaillent aux usines, les jeunes Parisiens achèvent leur préparation militaire." Jeunes conscrits à l'exercice ; défilé d'adolescents devant l'Hôtel de Ville.
"Sous cette apparence de calme et de travail, la grande ville reste "Française" avant tout. Que résonne un appel de cuivre et Paris tout entier se lève pour acclamer les glorieux bataillons qui traversent ses artères." Défilé place de la Concorde. Vue des Champs-Elysées.

Notes :
Métrage d'origine inconnu, métrage conservé 548 m.
1 + 33 cartons en français teintés en vert ; images teintées en sépia.
Origine possible Pathé Journal.
Cité dans la liste des films détenus par les "Archives photographiques d'art et d'histoire", société à laquelle a été déléguée l’exploitation commerciale des films après la guerre.
Film classé dans la « Liste complémentaire : Sujets généraux » dans le catalogue « Les films militaires français de la première guerre mondiale », Françoise Lemaire, 1997.

Il existe une variante en noir et blanc (fichier vidéo B 369-23-001) qui se termine par un plan sur le blason de Paris (nef des nautes et devise) : voir 14.18 B 369 BIS. Il existe également une version incomplète (fichier vidéo b 369-26-001) de 8 mn, avec cartons teintés en vert et images sépia, qui commence peu avant la séquence du canotage au bois de Boulogne.

Gaumont Pathé Archives dispose également d'une copie positive en noir et blanc de la première partie du film, signée Pathé, sous la référence 1917 155 (durée 00:16:23) et d'une partie des rushes de ce film, signés Gaumont, sous les références 1917GR 10054 (durée 00:12:46) et 1917GR 10054 1 (durée 00:11:20).
Le musée Albert-Kahn conserve également une série de chutes et de rushes négatifs présentant des scènes similaires assemblées en suivant le déroulement des séquences du film, exemple : réf. AI53528.