reportage
Passation de commandement à la 2e CSPL
Passation de commandement à la 2e Compagnie saharienne portée de Légion entre le capitaine Plantevin et le capitaine Le Berre.
Photo n°5 : Le CNE sortant remet le drapeau au colonel Trimaille
Photo n°6 : A gauche : le CNE Plantevin, au milieu : le colonel Trimaille, commandant le secteur de Laghouat, à droite : le CNE François Le Berre
Photo n°9 : le CNE Plantevin
Extrait de la revue "Képi Blanc" n°140, p.15 :
" Laghouat. 10 octobre 1958. Le ciel est gris, les pronostics des vieux sahariens sont nets : " Il va pleuvoir des cordes ". Dommage ! Car le soleil fait règlementairement partie des prises d'armes, chargé tout simplement de faire briller les baudriers rouges sur les tenues de " Pingouin ". C'est donc avec un œil vissé au ciel que les responsables de la cérémonie préparent la mise en place. Après trois ans et demi passés à la tête de la 2e CSPL, le Capitaine Plantevin en passe le commandement au Capitaine Le Berre. Pendant quarante mois, la Compagnie devait sillonner l'Atlas Saharien et s'y illustrer bien souvent, marquant un temps d'arrêt prolongé à Négrine, Messad et Ghardaïa.
Aujourd'hui donc, cette longue épopée voit s'achever un chapitre glorieux. Dès 8 heures du matin, les véhicules commencent leur méticuleux alignement sur la place du Dar El Askri. Sur deux cotésd'un grand rectangle, les Pelotons Portés. Sur le troisième, au coude à coude, la cavalerie, la vieille représentée par la Harka Montée, la jeune sur ses A. M. Dans le ciel, les nuages de bonne volonté ont commencé leur dislocation pour permettre courtoisement au soleil de prendre part " quand même ".
10 heures : Pour la dernière fois, le Capitaine Plantevin présente sa compagnie au Colonel Trimaille, commandant le secteur de Laghouat. A basse altitude, un peloton de Pipers survole la grande place. Puis les paroles traditionnelles s'égrènent : " Officiers, Sous-Officiers, Caporaux, Légionnaires et Harkis, vous reconnaitrez désormais pour chef … "
Le fanion change de main. Le capitaine Le Berre commande désormais la 2e CSPL. A bord d'un command-car, il en prend la tête pour le défilé. Autour du commandant d'armes se groupent une centaines d'invités aux tenues fort variées : la grande tenue blanche de la " 3 " côtoie les sarouels noirs des sédentaires sahariens, les humbles tenues kaki de la " Régulière " et la sobre et élégante tenue de l'assistante sociale et de " la " reporter du " Bled ". Lentement, les dodges des pelotons portés roulent. Les Légionnaires qui les montent sont figés comme des statues. Puis voici le peloton auto-canon aux tubes luisants et menaçants. Les blindés ferment la marche. A la stupéfaction générale, les 5 AM sont là, fait exceptionnel car ce peloton arrive en tête de la compagne avec 7 sauts sur mines en 4 mois. La veille encore, un engin n'avait pas été détecté mais par chance seul le détonateur avait fonctionné.
10 heures 30 : Dans la salle d'honneur, les invités se pressent : on peut y reconnaitre les autorités civiles de la capitale de la Zone est saharien. Les discours et les toasts d'usage sont prononcés, les bouchons claquent, le champagne coule…
11 heures 30 : Les politesses échangées, c'est maintenant une cérémonie beaucoup plus familiale et intime qui se déroule. Dehors, les 230 gradés et légionnaires ainsi que les 60 harkis de la compagnie sont rassemblés autour de longues tables disposées en fer à cheval. A l'arrivée des capitaines, ils entonnent maladroitement le " Boudin " et le chant est un peu discordant car l'émotion étreint les cœurs. Le ciel se fâche, se couvre, s'assombrit : il pleut. Peu, il est vrai, mais personne n'y prend garde, chacun écoutant religieusement les paroles d'adieu. Décontracté, mains dans les poches, nu-tête, le capitaine Plantevin ca et vient entre les tables. En quelques 3 minutes, il retrave d'une voix forte les grandes lignes de la vie de l'unité depuis 3 ans, rappelant les heures de gloire. S'il souligne les difficultés actuelles dues à d'écrasantes charges de place, c'est pour terminer sur l'annonce d'un regroupement de la compagnie, et ce à des fins exclusivement opérationnelles.
C'est sur cet espoir d'avenir et dans un joyeux brouhaha que se termine cette mémorable matinée.
Les chefs et les hommes passent, mais la 2e CSPL reste, pour la plus grande gloire de la Légion.
Photo : Claude Bellac (Bled)
Photo n°5 : Le CNE sortant remet le drapeau au colonel Trimaille
Photo n°6 : A gauche : le CNE Plantevin, au milieu : le colonel Trimaille, commandant le secteur de Laghouat, à droite : le CNE François Le Berre
Photo n°9 : le CNE Plantevin
Extrait de la revue "Képi Blanc" n°140, p.15 :
" Laghouat. 10 octobre 1958. Le ciel est gris, les pronostics des vieux sahariens sont nets : " Il va pleuvoir des cordes ". Dommage ! Car le soleil fait règlementairement partie des prises d'armes, chargé tout simplement de faire briller les baudriers rouges sur les tenues de " Pingouin ". C'est donc avec un œil vissé au ciel que les responsables de la cérémonie préparent la mise en place. Après trois ans et demi passés à la tête de la 2e CSPL, le Capitaine Plantevin en passe le commandement au Capitaine Le Berre. Pendant quarante mois, la Compagnie devait sillonner l'Atlas Saharien et s'y illustrer bien souvent, marquant un temps d'arrêt prolongé à Négrine, Messad et Ghardaïa.
Aujourd'hui donc, cette longue épopée voit s'achever un chapitre glorieux. Dès 8 heures du matin, les véhicules commencent leur méticuleux alignement sur la place du Dar El Askri. Sur deux cotésd'un grand rectangle, les Pelotons Portés. Sur le troisième, au coude à coude, la cavalerie, la vieille représentée par la Harka Montée, la jeune sur ses A. M. Dans le ciel, les nuages de bonne volonté ont commencé leur dislocation pour permettre courtoisement au soleil de prendre part " quand même ".
10 heures : Pour la dernière fois, le Capitaine Plantevin présente sa compagnie au Colonel Trimaille, commandant le secteur de Laghouat. A basse altitude, un peloton de Pipers survole la grande place. Puis les paroles traditionnelles s'égrènent : " Officiers, Sous-Officiers, Caporaux, Légionnaires et Harkis, vous reconnaitrez désormais pour chef … "
Le fanion change de main. Le capitaine Le Berre commande désormais la 2e CSPL. A bord d'un command-car, il en prend la tête pour le défilé. Autour du commandant d'armes se groupent une centaines d'invités aux tenues fort variées : la grande tenue blanche de la " 3 " côtoie les sarouels noirs des sédentaires sahariens, les humbles tenues kaki de la " Régulière " et la sobre et élégante tenue de l'assistante sociale et de " la " reporter du " Bled ". Lentement, les dodges des pelotons portés roulent. Les Légionnaires qui les montent sont figés comme des statues. Puis voici le peloton auto-canon aux tubes luisants et menaçants. Les blindés ferment la marche. A la stupéfaction générale, les 5 AM sont là, fait exceptionnel car ce peloton arrive en tête de la compagne avec 7 sauts sur mines en 4 mois. La veille encore, un engin n'avait pas été détecté mais par chance seul le détonateur avait fonctionné.
10 heures 30 : Dans la salle d'honneur, les invités se pressent : on peut y reconnaitre les autorités civiles de la capitale de la Zone est saharien. Les discours et les toasts d'usage sont prononcés, les bouchons claquent, le champagne coule…
11 heures 30 : Les politesses échangées, c'est maintenant une cérémonie beaucoup plus familiale et intime qui se déroule. Dehors, les 230 gradés et légionnaires ainsi que les 60 harkis de la compagnie sont rassemblés autour de longues tables disposées en fer à cheval. A l'arrivée des capitaines, ils entonnent maladroitement le " Boudin " et le chant est un peu discordant car l'émotion étreint les cœurs. Le ciel se fâche, se couvre, s'assombrit : il pleut. Peu, il est vrai, mais personne n'y prend garde, chacun écoutant religieusement les paroles d'adieu. Décontracté, mains dans les poches, nu-tête, le capitaine Plantevin ca et vient entre les tables. En quelques 3 minutes, il retrave d'une voix forte les grandes lignes de la vie de l'unité depuis 3 ans, rappelant les heures de gloire. S'il souligne les difficultés actuelles dues à d'écrasantes charges de place, c'est pour terminer sur l'annonce d'un regroupement de la compagnie, et ce à des fins exclusivement opérationnelles.
C'est sur cet espoir d'avenir et dans un joyeux brouhaha que se termine cette mémorable matinée.
Les chefs et les hommes passent, mais la 2e CSPL reste, pour la plus grande gloire de la Légion.
Photo : Claude Bellac (Bled)
Informations techniques
Nombre de clichés | 12 |
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Procédé original | Négatif |
Support d'origine | Acétate |
Couleur | Noir et blanc |