Description d’une batterie de 105 mm DCA et des instruments de réglage du tir.

A la ferme Saint-Jacques (route de Gentilly, à l'ouest de Nancy, Meurthe-et-Moselle), le 21 août 1918, les artilleurs des 62e et 63e régiments d'artillerie (62e et 63e RA) mettent en batterie une pièce de 105 mm contre-avion modèle 1917 sur plateforme tournante graduée. Sur la position d'artillerie de DCA, les pointeurs observent le ciel à la recherche d'appareils ennemis et effectuent la préparation du tir avec divers instruments : télémètre, lunette de tir sur théodolite, tachyscope destiné à estimer la vitesse de l’avion ciblé (1), niveau. Dans une baraque, des officiers retranscrivent les données sur des cartes, préparant les canevas de tir pour la nuit. Transmises à la batterie, les données servent au réglage du canon avec divers instruments présentés en plan rapproché, dont une table de tir et un niveau de pointage. Un obus est engagé dans la culasse du canon et un artilleur fait semblant d'exécuter le tir.

Notes :
Compte rendu de tournage n° 1688 de Charles Blanc. Reportage photographique SPA 33 GO d’Auguste Goulden.
(1) Un article du Comité pour l’histoire de l’armement terrestre donne une description du tachyscope et de son fonctionnement : Pour mesurer la vitesse de l’avion, on mit au point un dispositif, baptisé tachyscope, qui consistait en un cercle horizontal maintenu à une hauteur correspondant à l’altitude de l’avion. Le pointage se faisait à l’aide d’un oeilleton qui se déplaçait sur une réglette horizontale. La mesure consistait, par la manoeuvre de l’oeilleton, à amener l’avion au centre du cercle, puis en maintenant l’appareil immobile ; à mesurer le temps que mettait l’image de l’avion pour atteindre le cercle. Le calcul de la vitesse se faisait instantanément par lecture sur un tableau à double entrée.

René Lesavre et Michel de Launet, Les armements de défense aérienne par canons et armes automatiques, COMHART, Centre des hautes études de l’armement, 2007.