Après la révolution d'octobre, les forces françaises, britanniques et américaines soutiennent les Russes conservateurs contre les Bolchevicks et notamment l'amiral Koltchak, qui a proclamé l'indépendance de la Sibérie, aidé par une légion tchèque de 4000 hommes. Fin 1918, le SPCG envoie une équipe d’opérateurs sur la portion du Transsibérien tenu par les Russes blancs. L’équipe tourne dans les villes situées le long de la ligne. Description des séquences :

Dans une plaine de Sibérie, à Barnaoul, un camp de prisonniers de guerre accueille de nombreux prisonniers allemands et austro-hongrois. Filmant l'entrée du camp et les miradors, l'opérateur demande à plusieurs d'entre eux de poser. Les soldats allemands et austro-hongrois se succèdent devant la caméra ;

A Novonikolaïevsk (Actuellement Novossibirsk, TC 00:01:29), la vie des habitants s'organise autour du marché. Des cavaliers kirghizes et des russes se côtoient au milieu des étals et des marchandises. Plusieurs habitants posent devant la caméra. Un marchand de farine est photographié avec sa balance.

A Semipalatinsk, depuis le balcon d'un bâtiment élevé (peut-être une mosquée car on voit un croissant à TC 00:02:22), l'opérateur filme en plongée la petite ville à l'architecture traditionnelle russe, avec les maisons de bois (Isbas), des églises, des avenues ; dans le port fluvial situé sur l'Irtych, des rails sont déchargés d'un chalande par des travailleurs ; les hommes font glisser les rails de la barge sur le quai à l'aide de madriers de bois formant un plan incliné ;

Dans une steppe du Kazakhstan (TC 00:03:58), dans la région de Semipalatinsk (été, soleil), un pope bénit un groupe de kirghizes. Un train stationne à l’arrière-plan sur la voie du chemin de fer de l'Altaï. Des prisonniers austro-hongrois sont également présents et posent devant la caméra. Les travailleurs kirghizes courent vers la caméra lors d'une pause récréative. Le train poursuit son chemin et passe à côté d'un groupe de Yourtes filmées en travelling en contrebas, où des autochtones vaquent à leurs occupations.

Dans une gare de marchandises (TC 00:06:31), des russes transportent des matériaux, coupent du bois et déchargent des wagons.

Sur l'Irtych, près de Semipalatinsk, l'équipage d'un bateau à vapeur russe pose devant l’objectif. Sur le fleuve, on croise un remorqueur tirant une barge chargée de charrettes et d'animaux ;
Des soldats russes construisent une voie ferrée et la culée d’un pont. Des télègues circulent péniblement dans les rues boueuses d'un village. Des soldats construisent un quai en bois sur la rive d'un fleuve (probablement le port de Tabash sur l’Irtych).
Des soldats russes aident à pousser un chariot plein de bûches embourbé près d’une maison en briques. Dans une rue plus large, des chariots circulent.


Notes :
Le film se déroule sur la ligne de chemin de fer de l'Altaï, qui relie des villes de Sibérie et du Kazahkstan au transsibérien par un embranchement situé à Novo Nikolaïevsk (Actuelle Novossibirsk). Voir reportage SPA 33 DS, où plusieurs scènes sont visibles : 33 DS 902 (remorqueur sur l'Irtych), 914 (Chaland), 910 (marchand de farine) etc.
Comptes rendus de tournage n° 2198 et 2200 de Marcel Rebière et Lucien Hayer , du 11/06 au 18/06/1918 (images tournées le long du fleuve Obi, à Novonikolaïevsk, à Barnaoul).
Comptes rendus de tournage n° 2199 et 2201 de Marcel Rebière et ucien Hayer, du 20 au 25/06/1919 (Semipalatinsk et port sur l'Irtych)