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Problèmes d'Extrême-Orient n° 1.

Réalisateur(s) : Jean Delorme



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Un commentaire dense et des images en parfaite adéquation présentent une fresque historique de l'Indochine française, qui n'élude pas la question de la colonisation. Au-delà du débat qui juge la présence française comme une pénétration civilisatrice ou comme une invasion destructrice, le film présente plutôt cette pénétration fondée sur l'échange et explique la guerre non comme une obstination de la France à demeurer sur place mais comme une volonté de défendre l'indépendance du Viêtnam qu'elle a reconnue et appliquée.

Les liens de la France avec les Vietnamiens remontent à 1787 lorsqu'elle les assiste pour recouvrer leur unité, comme le rappelle le portrait de Monseigneur Pignot de Behaigne. Au début du XXe siècle s'ouvre une période de cinquante ans qualifiée de paix française, évoquée par des paysages paisibles, des marchés abondants. A cette époque, tandis que l'Indochine connaît un riche développement spirituel et culturel, inspiré de la civilisation khmère, elle s'immobilise dans l'évolution matérielle (agriculture manuelle, habitations archaïques, surpopulation, etc.). La France apparaît alors comme celle qui propose à l'Indochine l'élan nécessaire pour connaître un développement moderne, illustré par des constructions urbaines. Ainsi située entre l'exploitation et la charité, la pénétration française semble fondée sur l'échange. Même si la France tire profit de sa présence en Indochine, celle-ci en tire également bénéfice, quel que soit le domaine d'intervention : la culture du riz, l'exploitation des mines de charbon, celle de l'hévéa, la création d'écoles, la redécouverte du patrimoine culturel et architectural khmer, etc.
Après l'invasion japonaise en 1940 puis en mars 1945, qui a supprimé les cadres français, le pays traverse une période difficile. Dès octobre 1945, la France réaffirme sa présence en la personne du général Leclerc. Mais en décembre 1946, le Viêt-minh, qui exerce le pouvoir au Tonkin et en Annam, et qui s'était un temps rapproché de la France face à l'ennemi chinois, attaque les garnisons françaises. Les Français résistent et le Viêt-minh poursuit ses assauts depuis la brousse où il s'est réfugié : c'est la guerre d'Indochine.
La France reconnaît l'indépendance du Viêtnam en mars 1949, ainsi que celle du Cambodge et du Laos. Elle les a respectées et a contribué à les rendre effectives, comme l'atteste la relève des cadres français par les élites indochinoises dans les activités politiques, administratives et économiques : hommes d'état, policiers, douaniers, instituteurs, médecins, techniciens et enfin militaires sont indochinois.
Si l'armée demeure sur place, c'est seulement pour garantir l'indépendance du Viêtnam et l'aider à maintenir le niveau de développement qu'elle a contribué à atteindre depuis cinquante ans. C'est dans l'association, dans l'Union française que la paix sera fortifiée et non par la force entretenue par le Viêt-minh.

Note : la notice SCA 82 est affectée à l’œuvre inachevée/annulée « Regards sur l’Indochine n° 13 » et à laquelle correspond le dossier de production conservé à l’ECPAD avec cette cote.

Ce film a été produit sur commande du Ministère des relations avec les États associés (contrat du 29 avril 1952 avec la société Films Caravelle), puis a été financé sur les crédits du Ministère des affaires étrangères. L’État détient en vertu de ce protocole les droits d’exploitation non-commerciaux, pour le monde entier, en tous formats. L’État dispose en sus du droit de faire établir librement toutes versions étrangères de son choix. La société Films Caravelle disposait néanmoins du droit d’utiliser les versions étrangères à des fins commerciales, sous réserve de l’accord préalable de l’État. La société Films Caravelle semble avoir cessé d’exister (nous ne sommes pas en mesure de déterminer à ce jour ce qu’il est advenu des droits d’exploitation non-cédés à l’État).

La version originale française a été achevée en septembre 1953 et une version américaine existerait (en lieu et place de la version vietnamienne initialement prévue), elle aurait été livrée le 4 décembre 1953. Le n° de visa est le 14423 (29/12/1954) et le numéro CNC : 1954129457. Protocole d’accord entre le CNC (agissant pour le compte de l’État) et la société Films Caravelle du 11/12/1953 déposé le 23/12/1953 (inscription 16.16713).