Après une première expérience de descente en grande profondeur, à 4050 mètres [voir SCA 92], un nouveau projet est mis en oeuvre : une descente à 9500 mètres dans la fosse au large des îles Kouriles (nord du Pacifique).

Le bathyscaphe "Archimède", qui fonctionne sur le même principe que ses prédécesseurs FNRS (des réservoirs d'essence pour la flottabilité et de la grenaille pour le lest) est construit en deux temps : la nacelle est forgée dans les usines de Saint-Chamond et le flotteur est fabriqué dans les chantiers navals de Toulon. Son but, en plus du record de profondeur, est de prélever des échantillons d'eau de mer à différentes profondeurs et des sédiments au fond.

Au départ du nord du Japon, le submersible est tracté jusqu'au site de plongée. Le "Marcel le Bihan", qui l'a amené au-dessus de la fosse, sert de base. L'équipage finit de préparer les instruments du bathyscaphe, notamment le carotier pour les prélèvements. Grâce à un canot pneumatique, les deux "océanautes", Houot et Pierre Willm déjà présents lors de la descente à 4050 mètres, embarquent pendant que des plongeurs installent le carotier et vérifient la bonne marche du largage de lest.

A l'intérieur d'Archimède, les passagers font une dernière vérification des moyens de transmissions ultrasoniques. Les liaisons radio se font au rythme d'une toutes les demi-heures.

Le bathyscaphe est largué et commence sa descente qui durera 3 heures, à la vitesse de 20 mètres par seconde. A bord du "Marcel le Bihan", l'équipe technique est en alerte autour du poste de radio, l'angoisse est générale.

Tout au long du périple, Houot et Willm font des prises de mesure : pression, température de l'eau, échantillonage d'eau de mer et observent l'évolution de la vie. Enfin le fond est en vue, éclairé par les spots électroniques embarqués. Houot émet un message de réussite qui réjouit l'équipage. Le séjour au fond dure 3 heures puis c'est la remontée.

Note : Le film a été commercialisé. Droits d'exploitation cédés à la société Pathé en mars 1963 pour une durée illimitée (voir Catalogue des films d'information, Service d'information, d'études et de cinématographie des armées, page 204).