Depuis le 25 février 1917, un repli allemand sans précédent se produit sur le front de l'Artois et de l'Oise. Ce repli des troupes allemandes, baptisé mouvement "Alberich", annule les préparatifs des offensives planifiées par les alliés dans cette région. Les troupes françaises et britanniques investissent des villes dévastées par les bombardements et marquées par les dynamitages opérés par les troupes allemandes lors de leur repli.

Une délégation de correspondants de guerre français et étrangers s'apprête à découvrir les ruines provoquées par les dynamitages allemands. Venants du Petit Journal et d'autres quotidiens, les journalistes découvrent :

- Les ruines du château d'Offémont dans l'Oise. Les journalistes (Lieutenant Guéry pour la presse française, Mr Chevalier pour l'Intransigeant, Mr Guéty, Mr Prévost, Ginisty, Loudrès Petit Journal, Mr Berton, Vidal) posent devant l'entrée du château, qui abrita le général Nivelle lors de la bataille de Quennevrières en juin 1915 ;
- A Quesmy, une institutrice donne des cours à des enfants du village ;
- A Maucourt, le village détruit est progressivement réinvesti par ses habitants. Madame la Marquise de Chavance aide les habitants du village à reconstruire des baraquements provisoires. Le château de Macourt est entière détruit ;
- A Allezy, un rémouleur affûte des couteaux devant les ruines de son ancien atelier ;
- A Vandenay (Camp de Châlons), une démonstration de tir à la mitrailleuse Saint-Etienne modèle 1907, équipée du système de pointage contre avion Le Prieur, est effectuée pour les correspondants de guerre français. Ces derniers assistent également au décollage d'un ballon d'observation Caquot et au parachutage effectué depuis le ballon.
- A Bouy, le général Gouraud, commandant de la 4e Armée, rencontre les journalistes en visite. Les correspondants de guerre assistent à une démonstration d'attaque menée par l'infanterie et appuyée par des grenadiers ("les As" grenadiers) et les lance-flammes ;
- A Châlons-sur-Marne, les journalistes assistent à une démonstration de tir au mortier Brandt de 60 mm. Des équipes de fusil-mitrailleur participent à une manœuvre d'attaque et de tir avec des fusils-mitrailleurs Chauchat modèle 1915.
- Devant le Four-de-Paris, les journalistes découvrent les positions défensives installées en pleine campagne. Les positions d'artillerie de 120 mm long de Bange et de 75 mm de DCA sont visitées (un artilleur pose aux côtés de son chaton). Les journalistes découvrent des ruches installées par les soldats. Une vue panoramique du Four-de-Paris est prise ;
- A Suippes, les journalistes examinent une autocanon de 75 mm chargée d'assurer la couverture anti-aérienne (des silhouettes d'avions allemands pendus à un arbre permettent aux artilleurs de DCA de reconnaître les appareils ennemis) ;
- A Arcis-sur-Aube, la Division Marocaine du général Degoutte est au repos. Les soldats du 7e RMT (régiment de marche de tirailleurs) sont rassemblés pour célébrer la fête du régiment. Régiment de tirailleurs algériens, le 7e RMT est rattaché à la Division Marocaine commandée par le général de division Degoutte. Cette unité a participé à de nombreux combats : Carency, Notre-Dame-de-Lorette dans le Pas-de-Calais, Verdun, l'attaque de Moronvillers et la prise du Mont-Sans-Nom et d'Aubérive dans la Marne. Les soldats de la Division Marocaine participent à la fête du régiment. Les soldats, habillés en tenue traditionnelle, dansent et prennent du café et des beignets sous les tentes ;
- A Tracy-le-Val, l'opérateur photographie les anciennes positions allemandes installées dans le cimetière, où les tombes étaient utilisées comme abri individuel ;
- A Noyon, M. René Viviani prononce un discours devant les habitants de la ville libérée lors de la retraite allemande du mois de mars 1917 ;
- A Avricourt, le château a été dynamité lors du départ des troupes allemandes. Le Prince Eitel, fils du Kaiser, avait son quartier général dans cette demeure.